= de PEP's n°36

des fourmis 134 dans les jambes

Options plaisir Maisdeuxapprochesplus faciles sont possibles. Lapremière consiste à continuer par le GR20 dans le creux de la vallée de l’Agnone. En 3 heures, on arrive sous la pointe Muratello à 2064 m d’altitude, ce qui n’est pas si mal ! L’autre option consiste à quitter le GR au-dessus de la gare de Vizzavona, en restant sur la piste dont le sentier balisé s’éloigne sur la gauche. L’itinérairemonte régulièrement dans la forêt et dé - boucheenmontagneauniveaudesbergeriesdePozzarelli, à 1526m, soit 2 heures demarche environ. Onpeut revenir à la garedeVizzavonapar d’autres pistes forestières, à condition d’avoir une carte. Les aiguilles de Bavella (étape 15) On dit parfois que les aiguilles de Bavella font peur. Ce n’est pas faux, car la rangée de tours vertigineuses qu’elles im- posent au regard quand on monte depuis Sartène n’invite à l’exploration que les baroudeurs en quête de sites “forts”. Et si on arrive par la route étroite, sinueuse et défoncée de Solenzara, le coup d’œil est encore plus vertigineux, car c’est encontre-plongéequ’ondécouvre les falaisesoùdespins se sont accrochés, commepour donner uneéchelleauxabîmes. En réalité, ce n’est qu’une illusion d’optique : l’approche des tours ne présente aucune di culté. Au col de Bavella, ran- donneurs et touristes se retrouvent devant la statue de

Notre-Dame-des-Neiges, au pied de laquelle brûlent des dizaines de bougies, dans des coupelles de matière trans- lucide rouge. Sommes-nous donc si nombreux à nécessiter une protection céleste? En dehors des randonneurs à gros sacs et desgrimpeurs chargésde cordes, baudriers etmous- quetons, presque personne ne s’enfonce dans le sous-bois où s’alignent les marques du GR20. Ce dernier ne s’engage pas dans les Aiguilles, mais en fait le tour. Il existe pour cela une “Variante alpine” que le topoguide présente ainsi : « Cet itinéraire est plus sportif que le GR et comporte un passage rocheux. » Concrètement, on prévoira unemarche de 6h30 à 7heures, dont 3 heures pour traverser les Aiguilles. Des pieds et desmains Cette Variante alpine donne accès aux voies d’escalade qui ont o ert aux aiguilles de Bavella leurs lettres de noblesse dans le monde de la grimpe. Pas pour leur altitude, bien sûr : la Punta Alta (dite aussi “Tour VI”, comme les sommets himalayens) culmine à 1 855m; mais pour la di culté tech- nique. Dès les premiers raidillons de laVariante, le regard est attiré par de grands panneaux indicateurs rivés au pied des parois : chacun indique le départ d’une voie d’escalade, avec son nom. Pour le randonneur sans prétention, le paysage est tout simplement sublime, très di érent selon le côté qu’il contemple. À l’est, c’est la vallée profonde aupieddes à-pics de la Punta di San Gio Agostino, et à l’ouest, une longue croupe nue, desséchée qui s’élève vers le Monte Incudine (2134m) dont le GR20 fait l’ascension, facile. Le sentier pré-

DE LA MER À LA MER SileGR20traverselaCorsedunordau sud, troisautres itinérairessillonnent l’îled’est en ouest. Moins di ciles et moins sauvages, ces sentiers dits “Mare aMare”, de lamer à la mer,sontenrevanchetrèssympathiquesparce qu’ils passent par de nombreux villages. Il en existe trois : leMare aMareNord relieMoriani àCargèseen7à11jours(ilexistedesvariantes); leMaraaMareCentrevadeGhisonacciaàAjac - cio en 7 jours; enfin le Mare a Mare Sud fait passerdePorto-VecchioàProprianoen5jours.

sente quelques passages qui exigent “qu’on y mette les mains” pour descendre parmi les rochers : un passage est même facilité par une chaîne. En n, comme on arrive face au Monte Incudine, le sentier plonge vers la val- lée de l’Asinao, en une descente longue et facile dans le maquis puis la pinède. Ayant rejoint le GR20, on le prendra sur la gauche pour revenir au col deBavella en contournant lemassif par son pied.

BERTAND RIEGER / DÉTOURS EN FRANCE - FRANCK GUIZIOU / HEMIS.FR (3)

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