= de PEP's n°36
113
E lle nous fait parfois avoir la larme à l’œil, nous rend joyeux… La musique a le pouvoir d’inf luencer notre humeur et nos émotions. Un pouvoir qui lui donne des propriétés relaxantes, voire anxiolytiques, ce qui protège notre cœur des maladies car- diovasculaires. La pratique d’un ins- trument a aussi le pouvoir de façonner notre cerveau et notre fonctionnement cognitif : le cerveau des musiciens ne ressemble pas à celui du commun des mortels. Mais les bienfaits de la mu- sique n’apparaissent pas seulement en jouant d’un instrument. L’écoute a, elle aussi, des vertus étonnantes. Elle nous remonte le moral La musique a le pouvoir de nous rendre heureux en modi ant la chimie de notre cerveau ! En effet, écouter sa musique préférée active le circuit de la récompense – le même circuit stimulé par la nourriture, la sexualité ou les drogues. En réaction, la sécrétion de dopamine et d’endorphines, des neu- romessagers qui apportent une sensa- tion de bien-être, augmente. Elleboostenos performances « À ce phénomène s’ajoute l’effet d’entraînement de la musique. Notre corps se synchronise au rythme des chansons » , explique le Pr Hervé Pla- tel, neuropsychologue qui étudie l’ef- fet de la musique sur le cerveau. « Si le tempo est rapide, la musique peut être source demotivation et potentia- lise les performances sportives. Cet effet est tel qu’il est interdit de porter un casque de musique dans les com- pétitions. » À l’inverse si le rythme est lent, la musique permet de lutter contre la douleur.
autres dans un orchestre pour que la mélodie soit harmonieuse » , décrit le Pr Platel. « L’enseignement du solfège contribue également à l’amélioration des capacités cognitives : les enfants apprennent à lire à l’horizontale et à la verticale. Cela améliore leur mé- moire visuospatiale. » Elle entretient la mémoire L’équipe du neuropsychologue a par ailleurs montré que la région céré- brale impliquée dans la mémoire et la gestion des émotions, l’hippocampe, est plus volumineuse dans le cerveau des musiciens. « L’apprentissage musical favorise la production de nouveaux neurones, et la création de nouvelles connexions neuronales » , indique le Pr Platel. Cette capacité de neurogénèse et cette plasticité cérébrale perdurent toute la vie ! Les adultes qui s’initient à la musique sti- mulent, eux aussi, la production de nouveaux neurones, ce qui permet de retarder la survenue du déclin cognitif et des maladies neurodégénératives.
tements cardiaques ralentissent, les vaisseaux sanguins sont dilatés et la tension artérielle diminue » , décrit le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHRU de Lille. « Tout cela contribue à une meilleure oxygénation du sang et envoie un signal d’apaisement au cerveau. La musique agit ainsi sur le contrôle neurologique de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, et permet de lutter contre le stress. » C’est notamment ce qu’on observe en chantant une berceuse pour calmer un enfant. On sait que la voix chantée de la mère favorise aussi la réduction du taux de cortisol, l’hormone du stress, chez le tout-petit. De nombreuses publications scienti- ques montrent que les musiciens en herbe ont une meilleure mémoire et un Q.I. plus élevé. Ils apprennent plus facilement les langues étrangères, ont des facilités en mathématiques et ont aussi une plus grande capa- cité de concentration. « Apprendre à jouer d’un instrument demande de la discipline mais aussi de l’empa- thie sociale. Les musiciens doivent apprendre à faire attention aux Elle améliore nos capacités intellectuelles
Opérer en musique améliore la dextérité des chirurgiens !
V Musiqueclassique, rockoupop résonnent parfoisdans lesblocs opératoires. Au rythmede leurs chansonspréférées, les chirurgiens incisent, prélèvent, suturent. Et à encroiredesétudes scientifiques, celaaméliore leur dextéritéet réduit leur anxiété. Davantageconcentrés, ils seraient plus rapideset plus précis. Les interventions seraient doncmoins longues. Pour les patients, lesavantages sont grands : passermoinsde tempsaubloc signifieavoir uneanesthésiemoins lourde. Leseffets indésirables liésà l’interventionet les risques decomplicationsont réduits.
Elle réduit le stress et la pression artérielle
« Lorsque la musique est douce, la respiration devient plus lente, les bat-
HOLGER ECKSTEIN / TRUNK ARHIVE / PHOTOSENSO - BG COLLECTION / GALLERY STOCK / PHOTOSENSO
Made with FlippingBook - Online catalogs