= de PEP's n°36

11

P lus de 50%des Français r êvent de vacances équestres*, ce qui ne s i g n i f i e pas f o r cé - ment cavaler sur le dos d’un pur- sang. Approcher, toucher l’animal, apprendre à être à l’aise avec lui, est source de satisfactions. « Pour par- ler à un cheval, il n’y a pas besoin de mots » , raconte Bartabas. Il incite aux confidences et au lâcher-prise. Mais il est également synonyme de liberté et de grands espaces. À la fois proche de l’homme et représentant dumonde animal, il occupe une place unique dans notre cœur. Le cheval est une proie, non un pré- dateur, et cela en fait un être hyper- sensible. Impossible de tricher avec lui. On l’approche le cœur battant d’appréhension ? Il s’éloigne. « Il flaire un état émotionnel à20mètres. Avec lui, on est obligé d’être dans son corps, cohérent et au présent » , explique Sophie Tiale. Sophie exerce lamédia- tion équine, une des disciplines (avec l’equicoaching) recensées dans la commission Cheval et Diversité, de la Fédération française d’équitation. Récente, cette commission explore les formes de relation homme-che- val, différentes de l’équitation tradi- tionnelle, qui valorisent les capacités d’écoute et de présence de l’animal. « Les non-cavaliers aussi ont intérêt à passer du temps avec un cheval, même et surtout s’ils en ont peur. Bien encadrés, ils dépasseront leurs craintes », confirme sa responsable, Carole-Yvon Galloux. Un vieux compagnon d’aventures Que l’on soit amateur de contes de fées, de westerns ou de films de cape et d’épée, un cheval galope dans notre imaginaire. Pendant des Une sensibilité à fleur de robe

POUR BÉNÉFICIER DU BIEN-ÊTRE PROCURÉ PAR LE CONTACT AVEC LES CHEVAUX, PAS BESOIN D’ÊTRE UN CAVALIER.

siècles, il a été l’unique façon de se déplacer. Ce passé commun resurgit quand on pénètre dans des écuries, que l’on respire l’odeur du foin frais et du cuir de selle, et que l’on approche des pensionnaires des boxes. « Les gens restent bouche bée devant la puissance mêlée de douceur de ce grand animal. Ils sont émerveil- lés », constate Sophie Bienaimé, des Grandes Écuries de Chantilly. L’harmonie du couple homme-che- val fait le succès des spectacles de Bartabas, de Lorenzo, du Cadre noir de Saumur ou du cirque Alexi Gruss. un être sociable qui nous ressemble Pour être bien dans ses sabots, le cheval a besoin, comme l’homme, de relations sociales, d’une bonne hygiène de vie et de se sentir en sécurité. Et il respecte également une hiérarchie. Pour comprendre la théorie du chef de troupeau, rendue célèbre par le film L’Homme qui mur- murait à l’oreille des chevaux, rendez- vous au haras d’Écajeul, dans le pays d’Auge, de préférence au printemps, saison du poulinage. Jean-Luc Bara, éleveur, explique que si l’homme

adopte, dans les douze premières minutes de la vie du poulain, le com- portement du chef de troupeau, il pourra s’asseoir sur son dos en toute douceur : « Le rodéo, la violence, c’est démodé ! » , assure l’éleveur. une porte ouverte sur les grands espaces La terre mouillée de la Camargue, les plateaux du Massif central, les plages de la Manche ou de la mer du Nord, les forêts de Champagne et de Bourgogne se découvrent au pas paisible et sûr des chevaux, dans le silence rompu seulement par le bruit des sabots. À hauteur de garrot, la vision est panoramique. Et la chevau- chéen’effraiepas lesautreshabitants à poils et à plumes. Avec unmillion de pratiquants, plus de 2500 centres et hébergements équestres et un mail- lage cohérent de chemins ouverts à la promenade et à l’itinérance, la France est une grande nation cavalière. Mais même sans avoir passé son diplôme de galop, une promenade dans le parc de Chantilly ou sur la plage de Fort- Mahonalliegrandbol d’air, petit budget et respect de l’environnement. * Source : Salon du Cheval 2019.

J-D SUDRES / HEMIS.FR - P. SHIRLEY / GALLERYSTOCK / PHOTOSENSO

Made with FlippingBook - Online catalogs