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l e scanner et l’IRM (imagerie par résonance magnétique) n’ont pas la même finalité. Ces deux examens sont souvent complémentaires, comme l’explique le Pr Philippe Puech, radiologue au CHU de Lille : « Le scanner est une machine formidable pour détecter les anomalies. Mais souvent, il faut une IRM pour les caractériser précisément. »

DES IMAGES REHAUSSÉES PAR CONTRASTE

d’allergie sont très rares », estime le pr puech. Pour une IRM, on utilise du gadolinium, qui n’est pas toxique pour le rein. « les réactions d’hypersensibilité sont beaucoup plus rares qu’avec l’iode. Toutefois le gadolinium persiste dans certains tissus (cerveau, peau). par précaution, depuis cinq ans, nous utilisons des produits qui font très peu de dépôts », assure le radiologue. inflammation, difficile à voir au scanner, et observer ses conséquences, comme un œdème. Grâce à l’IRM, certains gestes inutiles sont évités, par exemple dans le cancer de la prostate. « Les dernières recommandations stipulent qu’une IRM doit être réalisée avant de faire une biopsie (un prélèvement de prostate, ndlr). Dans un cas sur deux, la biopsie est annulée car l’IRM est normale », observe le radiologue. La crainte de l’enfermement Le patient étant plongé dans un champ magnétique, l’IRM n’est pas un examen irradiant. L’inconvénient, c’est le sentiment de claustrophobie que l’on peut ressentir dans le tunnel. Ces dernières années, on a vu apparaître des IRM au diamètre élargi, passant de 60 cm à 70 ou 80 cm. Il existe des appareils ouverts, mais ils sont rares et réservés aux personnes dont l’anxiété ou l’embonpoint empêchent de passer une IRM classique. info Le saviez-vous ? le délai moyen pour obtenir un rendez- vous d’IrM en France métropolitaine est supérieur à 30 jours avec de fortes disparités : de 19,5 jours en Ile-de-France à plus de 70 en pays de loire. Source : Snitem, octobre 2018.

Dans certains cas, il est nécessaire d’injecter un produit de contraste, en intraveineuse, pour mieux voir les organes. Pour un scanner, on utilise de l’iode. Éliminé par le rein, ce produit est contre-indiqué chez les insuffisants rénaux. « Certaines personnes sont hypersensibles aux molécules utilisées pour injecter l’iode et peuvent avoir une réaction cutanée. les véritables cas de dangerosité », assure le Pr Puech. Ce type d’examen reste, par précaution, contre-indiqué chez les enfants et pendant la grossesse, sauf cas exceptionnel. « Par exemple, lorsqu’on soupçonne une embolie pulmonaire chez une femme enceinte, un risque vital, on réalise en urgence un scanner du thorax. »

LE SCANNER,

UNE RADIO EN 3D

L’examen dure une dizaine de minutes.

Cet examen, qui fait appel aux rayons X, donne des images radiographiques en trois dimensions. Plus accessible que l’IRM, le scanner est indiqué dans des situations qui nécessitent une réponse rapide. Ses meilleures cibles Il détecte avec une grande précision les lésions osseuses ou articulaires et les petites calcifications de type calcul rénal. C’est l’examen de choix pour repérer les tumeurs. En cas de cancer, le scanner « corps entier » est incontournable pour les bilans d’extension, à la recherche de métastases. L’irradiation en baisse Un scanner expose à des doses de rayonnements ionisants équivalentes à plusieurs radiographies. Avec l’évolution des techniques, ces doses ont considérablement diminué. « Si c’est médicalement indiqué et ponctuel, on peut faire un ou deux scanners dans l’année, sans atteindre le seuil

LES TISSUS MOUS L’IRM, IDÉAL POUR

L’examen dure 20 à 25 minutes.

L’IRM est capable de détecter des lésions anatomiques, mais aussi le fonctionnement altéré d’un organe. Ses meilleures cibles Cet examen donne sa pleine mesure sur les « tissus mous », c’est-à-dire chargés en eau. Le cerveau est son terrain de prédilection. L’IRM fonctionnelle repère la consommation en oxygène d’un organe. Une information qui sert à évaluer son activité. L’IRM peut aussi détecter une

GARO/PHANIE (2)

45 SANTÉ MAGAZINE I Décembre 2020