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À QUOI SERVENT LES MÉDICAMENTS PRESCRITS ? Les bêtabloquants : réduisent la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Les antiagrégants plaquettaires : empêchent la formation d’un nouveau caillot. Les statines : préviennent l’apparition de nouvelles plaques d’athérome et stabilisent celles déjà existantes. Si cela ne suffit pas, l’ézétimibe agit en synergie avec la statine en freinant l’absorption du cholestérol alimentaire sans passer dans la circulation sanguine. Les inhibiteurs de l’enzyme de reconversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (aRa2) : luttent contre l’hypertension artérielle, préviennent le remodelage et la dilatation du ventricule gauche et améliorent la souplesse de l’artère. dans l’intestin qui est alors évacué

Le point sur les nouveaux traitements Ces dernières années, certains médicaments sont apparus, d’autres ont vu leurs indications s’élargir et les techniques se sont affinées, le tout au bénéfice d’une meilleure prise en charge.

Un nouveau médicament après un infarctus De 30 à 40 % des personnes qui ont fait un infarctus présentent ensuite une insuffisance cardiaque, c’est- à-dire que le ventricule gauche de leur cœur, dont la force musculaire a été affaiblie, ne se contracte pas assez pour projeter suffisamment de sang dans l’organisme. « Dans le cas où, malgré les traitements et la réadaptation cardiaque, le cœur ne retrouve pas une capacité de contraction suffisante dans les trois mois, on propose un nouveau traitement, désormais validé dans cette indication », dit le Dr Manzo-Silberman. L’Entresto, son nom commercial, associe un antihypertenseur (valsartan) et une molécule qui agit notamment sur le tonus des vaisseaux sanguins et l’élimination du sodium par les reins (sacubitril). « Une étude a montré qu’il réduisait de 20 % le risque de mortalité cardiovasculaire et d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque. »

Un traitement anticholestérol optimisé « Depuis juillet dernier, les anticorps monoclonaux (anti- PCSK9), derniers-nés de la famille des hypocholestérolémiants, sont remboursés pour les personnes qui, après un infarctus, ont un taux de LDL cholestérol qui reste au-dessus de 0,7 g/L, seuil limite recommandé, malgré un traitement optimisé comprenant au moins une statine à dose maximale tolérée », signale le Dr Renucci. Ces médicaments injectables (tous les 15 jours, parfois 1 mois) entraînent une diminution d’au moins 60 % du LDL cholestérol, en augmentant le nombre de récepteurs hépatiques chargés de le capter et de l’éliminer.

Des stents plus performants Plus fins, plus souples, les stents actuels permettent de s’adapter au plus près du calibre et des courbes des artères. « Ils ont aussi une capacité plus importante à emprisonner le caillot, l’empêchant ainsi de migrer plus loin dans l’artère », précise le Dr Sudre. 99 % d’entre eux sont dits actifs : ils sont recouverts d’un matériau (polymère) qui contient et délivre progressivement un produit empêchant que des cellules prolifèrent au niveau de la paroi artérielle et finissent par la reboucher. À la différence des générations précédentes, les stents actifs d’aujourd’hui portent un polymère biodégradable, qui disparaît au

bout de six à neuf mois, le temps que l’artère cicatrise, ne laissant alors que la structure métallique : « Cela a permis de réduire de moitié le risque de rebouchage de l’artère lié à l’inflammation locale provoquée par les anciens polymères non biodégradables. » Mieux : la toute dernière génération de stents actifs, qui commence à arriver sur le marché mais est encore en évaluation, ne contient aucun polymère. Le produit actif est retenu par des petits réservoirs inclus dans la maille du stent : « L’avantage théorique est qu’en supprimant le polymère, on réduise encore l’éventuelle inflammation qu’il peut entraîner. »

43 SANTÉ MAGAZINE I Décembre 2020

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