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Santé Le dossier
Après un incident cardiaque, les questions que l’on se pose Pour les personnes qui ont fait un infarctus,
la vie d’après soulève de nombreuses questions que l’on n’ose pas toujours poser à son médecin traitant ou à son cardiologue. Nous avons réuni les plus fréquentes auxquelles nos experts ont répondu.
la lésion ne s’aggrave ou que des plaques se forment ailleurs. » Si l’on a par exemple trop de LDL-c, on peut le faire baisser de 10 à 15 % avec l’alimentation seule, mais jusqu’à 50 % avec les statines. Et si l’activité physique n’agit pas sur le LDL-c, elle peut en revanche réduire le risque de récidive de 25 % à cinq ans. À noter que les conseils alimentaires
Peut-on vraiment récupérer après un infarctus ? OUI, on peut retrouver une vie normale dans plus de 80 % des cas, mais à deux conditions. D’abord celle du délai : « Il faut idéalement que tout ait été fait dans les 2 heures maximum, entre le moment où l’on a ressenti les premiers symptômes et appelé le Samu et celui où l’on a été pris en charge en service de cardiologie », rapporte le Dr Arnaud Sudre. Mais c’est aussi de nous dont dépend la suite : « On ne peut vraiment récupérer après un infarctus, et réduire le risque de récidive, qu’à la condition absolue de prendre scrupuleusement ses médicaments et d’avoir une hygiène de vie adéquate, en arrêtant la cigarette », insiste le Dr Stéphane Manzo-Silberman. En continuant à fumer, on multiplie en effet par deux le risque de récidive. Les cellules cardiaques détruites se régénèrent- elles ? NON. Les cellules mortes ne peuvent pas repousser ! Néanmoins, on sait aujourd’hui que, pratiquée régulièrement, l’activité physique peut induire une revascularisation du cœur par un double mécanisme : « L’exercice stimule la libération par la moelle osseuse de cellules souches qui, une fois passées dans
la circulation, vont se différencier en cellules endothéliales, explique le Dr Iliou. Celles-ci vont alors soit former de nouveaux vaisseaux au
niveau du cœur, soit déclencher l’ouverture de petites artères collatérales existantes mais qui, jusque-là, étaient “dormantes”. » Comme le résume le Pr Mounier-Vehier, « l’activité physique va ainsi agir comme un pontage naturel, permettant de court-circuiter les portions d’artères rétrécies ou
40 SANTÉ MAGAZINE I Décembre 2020 NON. « Le seul moyen de déboucher une artère est “mécanique” : soit par pontage, soit par angioplastie », précise le Dr Renucci. En revanche, l’alimentation, combinée aux médicaments et à l’activité physique, idéalement dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique (EPT), évite que bouchées. » C’est dire l’importance de reprendre une activité physique quotidienne. L’alimentation peut-elle résoudre un problème d’artères bouchées ?
sont similaires à ceux proposés en prévention ( voir page 34 ), sauf qu’il faut se limiter à 2 fruits par jour. Les médicaments, c’est forcément à vie ? OUI : « Car c’est un “ange gardien” qui permet d’éviter un deuxième accident », confirme le Pr Mounier- Vehier. Le traitement peut toutefois être modulé. Par exemple, dans la durée du traitement antiagrégants plaquettaires, où l’aspirine est d’emblée couplée à un autre médicament de cette famille : « Cette bithérapie, jusque-là
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