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BIen-être COACHING
Pourquoi tricoter nous fait du bien
Nos expertes
Mélissa Fantone
psychologue clinicienne et tricoteuse
Le tricot a connu un véritable boom pendant le confinement. On redécouvre le plaisir de créer en tricotant, mais aussi ses bienfaits sur le moral. Bonne nouvelle : apprendre n’est pas si compliqué !
JASMINE SAUNIER
Morgane Mathieu
C’est tranquille etméditatif Le tricot est une suite de petits gestes tranquilles et répétitifs. Nombreux sont ceux qui y voient une parenté avec la méditation. « Tricoter ancre dans l’ici et maintenant », résume la psychologue Agnès Verroust. Le tricot pourrait même ralentir la respiration et apaiser le rythme cardiaque. Gaëlle Riou, ergothérapeute, a observé ces résultats sur l’anxiété : « Des patients en service de psychiatrie qui participaient à mon atelier de tricot ont réduit leur consommation d’anxio lytiques », attestetelle. C’est sensoriel Tricoter ramène avec bonheur l’esprit au corps. Le bruit des aiguilles, la douceur des pelotes et les jolies couleurs constituent de menus plaisirs sensoriels dont on connaît aujourd’hui l’importance pour se sentir bien au quotidien. Ces sensations positives peuvent être renforcées par le souvenir apaisant d’une mère ou d’une grandmère qui tricotait.
Ça vide la tête Quand on débute, enchaîner les mailles réclame une telle concentration qu’il ne reste aucune place pour ressasser ses problèmes. Les tricoteurs un peu plus aguerris peuvent écouter de la musique ou discuter. Cela contribue à faire taire le monologue intérieur. Une étude canadienne a montré que cet effet fonctionnait même chez des personnes souffrant de pensées obsessionnelles. Çaaméliore l’estime de soi Voir naître un objet sous ses doigts procure de la fierté. « Tricoter nous prouve que l’on est capable de créer quelque chose de beau, explique Agnès Verroust, et de maîtriser un geste qui nous semblait difficile. » On se sent encore plus valorisé quand l’ouvrage est apprécié par d’autres. « En particulier des personnes qui tricotent, précise la psycho logue, et qui savent évaluer le travail terminé. » Ça stimule le cerveau Certains le jugent ennuyeux, mais c’est mal le connaître. Le tricot active le cerveau d’une façon très globale, des aires motrices aux aires sensorielles, en passant par la mémoire ou la planification. « Tricoter est très stimulant, affirme la psychologue et tricoteuse Mélissa Fantone. On mobilise très vite des compétences en mathématique, des capacités de visualisation en 3D, et on est en train d’apprendre de nouvelles techniques. » C’est d’ailleurs ce qui rend la pratique amusante !
designer tricot, animatrice de son site
Gaëlle Riou ergothérapeute
Lise Tailor créatrice, animatrice de son site
Aurélie Tixier créatrice, animatrice de son site
Agnès Verroust psychologue clinicienne
134 SANTÉ MAGAZINE I décembre 2020
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