VMAG PEPS

se faire plaisir 22

Rencontre avec… Pierre Palmade

C’est son grand retour ! Et on le retrouve sur tous les fronts. Au théâtre d’abord, avec sa nouvelle pièce 1 Assume, bordel ! et sa tournée dans toute la France avec Pierre Palmade joue ses sketches . À la télévision ensuite, sur France 2 et M6 dans La troupe à Palmade s’amuse avec… 2 et Le Grand Restaurant 3 . Propos recueillis par Marie-Christine Luton «Êtredrôle, c’est narcissique»

tacle intelligent. C’est-à-dire que je cherche à être intéressant avant d’être drôle. Drôle, cela peut être fati- gant. Je cherche ce qui n’a pas été déjà vu. Et je suis très fan du talent des autres. En dehors de Muriel Robin et de Michèle Laroque, que j’ai embarquées dans des histoires de couples, j’ai découvert de jeunes talents dans la Troupe à Palmade, devenus célèbres depuis, comme Camille Cottin, Blanche Gardin, Alex Lutz, Arnaud Tsamère… Parfois j’écris, parfois je mets en scène et, en tant que comédien, j’ai mis énor- mément de temps à croire en moi. J’avais envie de me montrer, d’être drôle, c’était narcissique. J’étais très jeune quand j’ai commencé, j’ai appris sur le tas et sur le tard. La scène ! De très loin, parce que sur scène tout le monde vous regarde, vous êtes en mode séduction, alors que, au cinéma, vous jouez, vous travaillez devant un objet, la caméra. Et celle-ci ne m’érotise pas du tout. Vous êtes devant des gens qui travaillent, les techniciens, le réalisateur, alors qu’il y a un devoir de séduction, d’intensité sur scène qu’on ne retrouve pas. Au cinéma, il faut imaginer ce que cela va donner à l’écran dans deux ou trois mois. Mais c’est paradoxal pour moi qui n’ai pas envie qu’on m’oublie, car faire du cinéma c’est mieux pour la postérité que le théâtre. Entre la scène et la caméra, que préférez-vous ?

ses sketchs cultes, je me suis dit que les miens ne l’étaient pas, eux. Enfin, si, peut-être quelques-uns… mais ils n’ont jamais eu le même écho que les siens. Sans doute parce que j’étais très jeune lorsque je les ai écrits et que je n’avais pas assez de savoir-faire pour les jouer. Aujourd’hui, à 50 ans, je peux leur donner plus de force, d’épaisseur. Cela se véri e ? Effectivement, prenez le scrabble par exemple. À 20 ans, j’imitais les adultes, maintenant j’en suis un, c’est facile. Mais avec le temps, il y a une gravité qui s’installe quand on veut être drôle, on est écorché. Je dis “mes sketchs préférés”, car ce ne sont pas forcément les plus connus. On peut ne pas savoir qui est Pierre Palmade en one-man-show, cela fait longtemps que j’ai commencé. On peut le découvrir dans ce spectacle. (Rires.) Je vais finir par le croire, car c’est vrai que j’en parle souvent. En fait, je me sens mieux, plus apaisé, plus lucide, désormais je m’assume. Je ne suis pas préoccupé par lamort, mais j’ai été longtemps obsédé par la postérité. Comédien, auteur, metteur en scène. Comment vous dé nissez-vous ? Évidemment, le mot touche-à-tout n’est pas très joli, alors je dirais que je suis un amoureux du spec- Vous parlez d’âge, cette question vous préoccupe ?

Vous avez une actualité chargée ! C’est le confinement qui a fait bouillir un peu la marmite à idées. Il y avait aussi des enregistrements pour la télévision qui avaient été repoussés mais qui ont fini par être diffusés, j’en suis très heureux. En septembre, vous êtes entré au musée Grévin. Vous avez inauguré votre statue avec Muriel Robin… J’adore Muriel. Nous sommes de vrais amis et des complices d’écri- ture. Nous avons créé ensemble son premier seule-en-scène, en 1988, LesMajorettes se cachent pour mou- rir . Et nous avons récidivé en 1996 avec Ils s’aiment. Comment travaillez-vous ? Je me sers beaucoup de mon vécu. Par exemple, pour ma pièce Assume, bordel !, je me suis rendu compte qu’il y avait des choses qui n’avaient pas été comprises par la communauté gay, et je voulais en parler. C’est un plaidoyer pour la tolérance à tous les niveaux. Mon personnage se retrouve face à quelqu’un qui vit et parle de son homosexualité de façon différente, plus facilement. Généralement, c’est lorsque j’ai résolu mes problèmes que je les aborde sur scène.

Vous êtes en tournée avec vos meilleurs sketchs…

Ce ne sont pas les meilleurs mais plutôt mes préférés. Après avoir vu ma copine Muriel Robin jouer