VMAG PEPS

des fourmis 132 dans les jambes

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1_ En 1955, les vaches ont remplacé lesmoutons pour la transhumance au col de Bonnecombe,

2_ L'éleveur AndréValadier a participé à la création du Parc naturel régional de l’Aubrac. Et a découvert à vol d'oiseau la beauté de sa région auprès de YannArthus-Bertrand.

« Quand les voyageurs voient nos bêtes au pâturage, ils éprouvent un sentiment de quiétude », raconte André Valadier.

au pied du signal deMailhebiau (point culminant de l’Aubrac).

Quatre décennies après, elle est devenue l’emblème et la erté de tout un territoire, un élément de son architecture vivante. Comme les burons – ces petites constructions montagnardes où les bergers et leur troupeau nouent quatre mois et demi durant un lien intime –, elles donnent à ce milieu naturel toute l’expression de sa générosité, de son énergie. « Dans les années 1980, elles étaient 40000 contre 200000aujourd’hui. Quand les voyageurs itinérants voient nos bêtes au pâturage qui ruminent à l’heure de la sieste, ils éprouvent un sentiment de quiétude. Par rapport aux conditions d’élevage et à la qualité de nos produits, cela a quelque chose de rassurant, qui correspond aux aspira- tions sociétales. L’Aubrac a su sauvegarder l’essentiel de son patrimoine tout en évoluant. Car si la tradition sans moder- nité est stérile, la modernité sans tradition peut être aveugle. Nous nous sommes e orcés d’y voir clair, collectivement et sans corporatisme. Comme le soulignait leministre de l’Agri- culture Edgard Pisani, qui a lancé le concept de Parc naturel

régional dès 1964 (création en 1967), à côté du “prêt-à-porter” proposé par la politique agricole commune il allait falloir faire du sur-mesure.» C’est ce caractèreauthentiqueet visionnaire qui rend l’Aubrac si attachant. Il o re l’image bien réelle d’un monde possible, le socle d’une ruralité pleinement assu - mée, même si, comme dans d’autres campagnes, le célibat y reste une fragilité. Il y a quelques années, André a découvert l’Aubrac à vol d’oiseau, aux côtés de Yann Arthus-Bertrand. Du ciel, il a vu sa puissantehydrologie, ses particularitésmor - phogéologiques, sa dimension poétique.

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