Secrets d'Histoire - Les cathédrales de notre Histoire

trois sépultures en argent doré: celle du père de saint Louis, Louis VIII, de son grand-père, Philippe Auguste, et celui de Louis IX lui-même. Un cérémonial variable Chaque roi définissait le rituel qu’il souhaitait faire observer à sa mort. Certaines constantes sont néanmoins notables: « Entre 1422 et 1610, de Charles VI àHenri IV, on fait undoubledu roi, unmanne- quin avec unmasque en cire très ressemblant, raconte Serge Santos. Il est alors présenté sur un lit de parade pendant plusieurs semaines, ce qui aurait été impos- sible avec le corps car il se serait décomposé. Ceman- nequinestmuni debras articulés qui tiennent le sceptre et la main de justice, ou dont les mains sont jointes en prière. On va jusqu’à lui donner des repas. On le consi- dère symboliquement comme le roi et cela permet d’assurer une transition qui prépare la succession. Le corps et lemannequinétaient ensuiteportés enproces- sion dans deux chariots distincts jusqu’à Saint-Denis. Les effigies en cire étaient conservées à la basilique, mais ont été détruites à la Révolution. » Au-delà des funérailles royales, Suger a tout fait pour accueillir également les cérémonies du sacre puisque le tout premier roi sacré, Pépin leBref, l’avait été entre ces murs en 754 des mains même du pape. Les enjeux économiques et politiques étaient énormes. Mais Reims gardera ce privilège. Néanmoins, toutes les

SUGER, L’ÉMINENCE DE SAINT-DENIS Le futur abbé Suger naît vers 1081 dans un milieu plus ou moins modeste selon certains historiens. Vers l’âge de 10 ans, il est confié par son père Hélinand aux moines de l’abbaye de Saint-

Denis comme oblat, et reçoit une éducation monastique. Devenu archiviste, puis élu abbé, Suger entreprend de longs voyages. Proche du pape, conseiller très écouté des rois Louis VI et Louis VII, il assure même la régence du royaume quand ce dernier part en croisade. Extrêmement influent, Suger va, toute sa vie, œuvrer au rayonnement de son abbaye. Il meurt en 1151 à l’âge de 70 ans.

reines de France, d’Anne de Bretagne à Marie de Médicis, mais aussi Berthe au grand pied, l’épouse de Pépin le Bref, ont été sacrées à Saint-Denis. Quelques tombeaux remarquables 42 rois, 32 reines, 63 princes et princesses, dix grands du royaume reposèrent à Saint-Denis.

Effigies du tombeau de Marguerite d’Artois portant une mentonnière (à gauche) et de Louis de France, dans la basilique Saint-Denis.

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