SANTE

Le casque passif isole du bruit Un isolant phonique placé dans chaque coque absorbe les ondes sonores, l’atténuation pouvant aller de - 15 à - 37 dB (ou décibels). Dans un environnement de travail très bruyant, le casque doit parfois être complété par le port de bouchons d’oreilles, qui atténuent de 5 à 10 dB supplémentaires. « Si l’intensité sonore dépasse 80 dB (intérieur de camion, de métro, N.D.L.R. ) sur une journée de travail, soit 8 h, l’employeur est obligé de proposer à ses salariés des protections auditives », rappelle Laurent Droin. Le casque à réduction de bruit active filtre les bruits extérieurs Dans ces casques audio permettant d’écouter de la musique, un dispositif

casques sont sélectifs : grâce à des algorithmes, ils filtrent les bruits repérés comme nuisibles et laissent passer les autres, les paroles d’un interlocuteur en face de nous ou une annonce dans le train par exemple. Les écouteurs sont-ils aussi efficaces ? Il existe des intra-auriculaires à réduction de bruit active (Bose, Sony, Orosound...). Plus légers et discrets à porter, ils séduisent ceux qui supportent mal les casques. « Mais pour être efficaces, ils doivent être adaptés au conduit auditif, très différent d’une personne à l’autre », prévient Jean-Louis Horvilleur. Il faut donc tester les différents embouts fournis avec pour trouver l’oreillette qui convient le mieux à votre anatomie et fuir les modèles qui ne proposent qu’une seule taille !

électronique renforce l’atténuation mécanique. Un micro capte les sons parvenant de l’extérieur et un module réémet ce son “inversé” dans nos oreilles. La superposition des deux sons permet d’atténuer les bruits extérieurs. Les fabricants n’ont pas l’obligation d’indiquer l’atténuation sonore, mais d’après des tests distributeurs, celle-ci peut aller de – 10 dB (sur les aigus) à – 45 dB (sur les fréquences les plus graves). « On n’obtient jamais le silence complet mais cela permet de bien s’isoler de l’extérieur », dit Jean-Louis Horvilleur, président du conseil scientifique de Bruitparif. Comme il peut être nécessaire, par sécurité, d’entendre certains bruits (par exemple lorsque l’on marche dans la rue) ou de pouvoir communiquer, certains

Nos experts

Laurent Droin docteur en acoustique, président du CidB (Centre d’information sur le bruit)

Jean-Louis Horvilleur audioprothésiste diplômé d’État, spécialiste de la prévention du risque auditif

QUELS SONT LES EFFETS DU BRUIT SUR LA SANTÉ ? Son impact dépend évidemment de l’intensité sonore mais aussi de sa durée, de sa répétition et de sa propre audition. À noter que même un bruit faible peut être nocif.

écouter de la musique avec des écouteurs ou un casque trop fort ou trop longtemps (plusieurs heures) : perte auditive et acouphènes. Dans la rue, le risque d’accidents augmente significativement. Soirée en bar,

hausse du stress et risque de dépression. Habiter près d’une gare, d’une route ou d’un aéroport: perturbations du sommeil, fatigue chronique, risque de maladies cardio- vasculaires accru, perte de mois/d’années de vie en bonne santé (-10,9 mois en moyenne pour un Francilien). Faire de la moto : quelque 46 % des motards ont une perte d’audition, le bruit sous un casque à 140 km/h peut atteindre 100 dB.

travailler en open space : baisse de l’attention et de la

travailler sur un site très bruyant (chantier, piste d’aéroport, boîte

discothèque ou concert : risque d’acouphènes temporaire ou permanent, d’hyperacousie (on perçoit les sons plus

concentration, fatigue cognitive, moins bonne mémorisation, irritabilité, maux de tête. avoir un voisinage bruyant : troubles du sommeil (difficultés à s’endormir, réveils nocturnes...), fatigue,

de nuit...) : risque de perte auditive

progressive ou brutale, acouphènes, hausse du risque cardiovasculaire (hypertension, aVC, infarctus...), baisse de la vigilance et risque d’accidents.

élevés que la réalité, ce qui rend le bruit difficile à supporter) et de perte d’audition irréversible.

MASKUT-MONTY RAKUSEN /GETTYIMAGES

53 SANTÉ MAGAZINE I février 2020