SANTE MAGAZINE

CORONAVIRUS Les questions que l’on se pose encore

VACCIN On peut l’espérer pour quand ?

Entre 1 an à 18mois. De 20 à 40 projets de candidats vaccins sont recensés dans le monde. « À l’Institut Pasteur, on travaille à l’élaboration d’un vaccin à partir de celui de la rougeole auquel on ajoute des composés de la partie externe du Sras-CoV-2, explique le Pr Schwartz. Cette stratégie avait déjà été adoptée lors de l’épidémie de Sras en 2003, ce qui nous permet d’avancer plus vite. » Aux États-Unis, la compagnie Johnson & Johnson veut aussi aller vite : grâce à un partenariat avec le ministère de la Santé américain, elle commencera des essais cliniques au plus tard en septembre prochain avec un vaccin-candidat qui combine le virus du rhume inactivé (incapable de se multiplier), à des fragments du coronavirus actuel. Elle espère pouvoir proposer un vaccin dès janvier 2021.

et immédiatement. Dans un premier temps, il fallait donc le garder pour les formes les plus graves en espérant qu’il soit suffisamment efficace », répond le Pr Sansonetti. En parallèle, des équipes chinoises et américaines s’intéressent aux transfusions de plasma. L’idée : injecter aux patients les anticorps neutralisants de personnes convalescentes ou guéries. Cette stratégie a été testée aux États-Unis avec succès sur 5 patients dont l’état de santé était critique, mais ces résultats sont très préliminaires. Si ce traitement présente l’avantage de pouvoir être déployé rapidement, il reste une option temporaire, en attendant le vaccin, puisque les malades ne développent pas leurs propres défenses pour lutter contre le virus.

étranger, et c’est bien dommage de ne pas pouvoir conclure à son intérêt thérapeutique ou non », a réagi à l'époque le Pr Philippe Sansonetti. Le gouvernement a cependant autorisé son utilisation et l’hydroxychloroquine peut être prescrite dans d’autres hôpitaux, mais à un stade différent de la maladie et de façon très encadrée : après décision collégiale de l’équipe médicale, elle peut être donnée à des patients souffrant d’une pneumonie sévère, d’une pneumonie nécessitant une assistance respiratoire ou frappés par une défaillance d’organe. Pourquoi les autorités sanitaires ont-elles décidé de la réserver aux patients les plus sévèrement atteints ? « La limite est surtout venue de la disponibilité du médicament en grande quantité

NINELUTSK, RICKA_KINAMOTO / STOCK.ADOBE.COM (2) – WESTEND61 / GETTYIMAGES

14 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020

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