SANTE MAGAZINE

CORONAVIRUS Les questions que l’on se pose encore

SORTIE Quelles stratégies pour sortir du confinement ? On s’oriente vers une sortie progressive et contrôlée du confinement en fonction du niveau de protection de la population (les personnes infectées sont ensuite immunisées contre le virus), par région et tranche d’âge. Deux types de tests ( lire ci-contre ) permettront de savoir qui est infecté et qui est protégé. Cela aidera à confiner seulement les personnes contagieuses et celles à risque qui n’ont pas eu le Covid-19 (personnes âgées notamment), et de déconfiner les autres ainsi que les régions les plus immunisées, ayant passé le pic de l’épidémie. « Pendant plusieurs mois, il faudra sans doute oublier les rassemblements quels qu’ils soient car le risque persistera à des degrés divers jusqu’à l’obtention du vaccin », dit le Pr Philippe Sansonetti, microbiologiste.

MUTATION

Si le virus mute, cela change quoi ?

Pour se multiplier, un virus doit répliquer son matériel génétique. Lors de ce processus, des “erreurs” de copie se produisent, entraînant des mutations. Le plus souvent, celles-ci sont sans conséquence. Mais elles peuvent cependant accroître ou diminuer la contagiosité et l’agressivité du virus. « Quatre sous-groupes du virus, présentant chacun des mutations différentes, circulent actuellement, note le Pr Schwartz. Mais ces mutations ne semblent pas modifier ses propriétés. » Ce virus semble en effet plus stable que celui de la grippe saisonnière, ce qui permettrait d’avoir un vaccin efficace à plus long terme.

MORTALITÉ Pourquoi tant de diffé- rences entre les pays ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, et selon les chiffres déclarés, le virus tue 0,5 % des personnes diagnostiquées Covid-19 en Allemagne, 1,5 % en Corée du Sud, 5,7 % des patients souffrant de formes graves en France et 10,1 % en Italie. « Ces chiffres ne peuvent pas être comparés cat tous les pays n'ont pas les mêmes critères pour faire les tests diagnostiques, ni la même définition des cas graves ! », prévient le Pr Rouzioux. Ces écarts reflètent, en grande partie, des stratégies de dépistage différentes. L’Allemagne et la Corée du Sud ont procédé à un dépistage massif de leur population, alors que la France et l’Italie, par manque de tests, ont recentré leur utilisation aux personnes les plus sévèrement atteintes. Le virus entraînant, dans la majorité des cas, des symptômes mineurs, voire aucun symptôme, tester une large part de la population fait mécaniquement chuter la proportion de personnes qui décèdent de l’infection.

NINELUTSK, MUTLIK / STOCK.ADOBE.COM (2) – A. MEUNIER / CONTRIBUTEUR / GETTYIMAGES

12 SANTÉ MAGAZINE I juin 2020