SANTE MAG LCL

Ça va mIeux en le dIsant

En décembre dernier, le gouvernement a fixé les nouvelles distances minimales entre les habitations et le passage des épandeurs. Qu’en est-il vraiment alors qu’en cette période, la plupart des épandages et des pulvérisations sont autorisés ? Pesticides 5 à 20 mètres de distance, est-ce suffisant pour être protégé ?

Caroline Semaille directrice générale déléguée du pôle Produits Réglementés à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail) « Nous avons modélisé

l’exposition des résidents » Pour chacune des distances et pour chaque produit, l’Anses a évalué l’impact sur la santé des riverains des produits appliqués par pulvérisation dans les champs. Pour cela, nous avons modélisé, c’est-à-dire simulé, à quelle quantité de produit un adulte ou un enfant est potentiellement exposé après son application par pulvérisation. Le modèle prend en compte la possibilité que l’enfant porte à sa bouche un objet souillé avec du produit. Grâce à ce modèle et à la composition des pesticides, nous pouvons estimer l’exposition du résident à une distance de 5 mètres et 10 mètres, puis on compare ce résultat à un “seuil” sanitaire européen. En dessous de ce seuil de référence, il n’y a pas d’effet dangereux attendu pour la santé. Mais dès lors que le résultat de la modélisation se situe au-dessus du seuil de référence – représentant un risque pour la santé – le produit n’est alors pas autorisé. C’est donc à partir de cette méthodologie que nous avons défini ces distances de sécurité.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANA BOYRIE

QUELLE DISTANCE POUR QUELLE CULTURE ?

LES AUTRES CULTURES traitées avec des produits dangereux

LES CULTURES “HAUTES”

LES CULTURES “BASSES”

20 m

10 m

5 m

FERTNING / ISTOCK - INFOGRAPHIE : AGENCE ROKO VOKO - PATRICK SAGNES - GRAINE AQUITAINE

24 SANTÉ MAGAZINE I avril 2020

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