SANTE MAG LCL
Le dossier
NutrItIoN
S’il y a une perte d’appétit, comment parvenir à manger suffisamment?
On enrichit. « L’idéal est de privilégier les aliments à forte densité énergétique (fromage à
pâte dure, oléagineux, produits laitiers entiers, banane, féculents...), recommande Magali Pons. Et ajouter des corps gras, du sucre, du miel, des graines, du fromage râpé... » Mieux vaut aussi boire en dehors des repas pour ne pas remplir l’estomac. Et pour majorer l’apport énergétique total, on peut fractionner les trois repas en plusieurs petits. On fait neutre en cas de nausées. « Pour atténuer l’odeur, on consomme les aliments froids ou cuits en papillote, recommande le Dr Pouillart. Il faut aussi éviter le trop gras ou trop sucré, le rôtissage, les fritures, et privilégier les biscuits, les féculents, les laitages nature... » On ruse en cas de déviances du goût. Des saveurs métalliques ou amères peuvent apparaître lors des traitements. « Faire des bains de bouche à l’eau vinaigrée peut les atténuer », dit le médecin. Les viandes rouges perdent leur goût ferreux cuisinées avec du fromage façon yakitori. On utilise des herbes, du citron, du sucre, du coulis de tomate…
S’il y ades troubles inflammatoires de la sphère buccale, comment s’alimenter ? Douleurs. « Il faut privilégier des aliments doux et neutres et éviter tout ce qui râpe, pique, brûle, estime Magali Pons. Mixer les aliments favorise également leur passage. » On texture avec de la crème, de la béchamel, du fromage blanc, de l’agar-agar, de la pectine… Sécheresse buccale. On évite les produits sucrés ou riches en amidon (pommes de terre, pain, biscuits…) qui assèchent. Boire des jus d’ananas, de gingembre ou de kiwi contribue à saliver.
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Aphtes. « Les boissons et aliments frais apaisent, indique Philippe Pouillart. De même, le basilic,
fenugrec, thym, romarin, origan…. » À éviter : les épices fortes, les produits trop salés et astringents (noix, bananes, raisin, pommes, figues, fromages durs…).
JEÛNER, EST-CE UNE BONNE IDÉE ? Plusieurs études font état d’effets bénéfiques dans le traitement du cancer, mais celles-ci n’ont été menées que sur des cellules en culture ou des animaux. Auprès des patients, la réalité est autre !
Jeûner ne freine donc pas leur progression et contribue au contraire à dénutrir l’organisme. Cela revient à priver tous ses organes, donc à affaiblir son fonctionnement et ses défenses. » Même constat avec une diète cétogène, régime composé de graisses et de protéines : « Privée de glucides, la cellule
Certes, en arrêtant de s’alimenter, on ne donne plus d’énergie aux cellules cancéreuses. « Mais cela ne les empêche pas de se multiplier car elles puisent alors dans les réserves adipeuses dont elles brûlent les lipides, et dans les muscles dont elles transforment les protéines en glucose par hydrolyse, dit le Dr Pouillart.
cancéreuse tourne son métabolisme vers les protéines et les lipides, continue l’expert. Toutes les sociétés savantes internationales sont unanimes : il n’existe à ce jour aucune étude sérieuse montrant un quelconque bénéfice du jeûne ou de la privation de glucides dans le traitement des cancers. »
DORLING KINDERSLEY/GETTYIMAGES – NUMERO UNO/NOUN PROJECT
110 SANTÉ MAGAZINE I Avril 2020
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