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Questions et réponses... Propos recueillis par Pascale Guyader

D’EXPERTS

Hépatite A Manger des aliments crus et des fruits de mer est-il risqué ?

Notre experte

La Journée mondiale contre les hépatites, le 28 juillet, est l’occasion de s’informer sur le risque réel de contracter une hépatite A en consommant des fruits de mer ou des aliments crus. Une théorie à réviser : ce n’est pas l’aliment qui est en cause mais l’hygiène avant tout.

Dr Lucia Parlati hépatologue, hôpital Cochin, Paris, membre “jeune” du conseil d’administration de l’AFEF - Société française d’hépatologie

INFO

Côté vaccin Il en existe un, efficace à 95 %. Il est prescrit à ceux qui risquent de développer une infection sévère : patients atteints de maladies chroniques du foie, et/ou avant un voyage dans un pays où l’hygiène et les conditions sanitaires sont précaires.

En effet, seule une cuisson à une température d’au moins 120 °C pendant au minimum 30 minutes désactive le virus à condition que l’aliment ne soit pas ensuite à nouveau manipulé par des mains souillées. L’incubation (délai entre le contact avec le virus et la manifestation des symptômes) varie de 14 à 28 jours.

L’hépatite A est une infection aiguë du foie sans gravité qui guérit sponta- nément, sans traitement, au bout d’un mois en général, à la différence des autres virus de l’hépatite (B, C, D) qui peuvent causer des hépatites chroniques. Le virus de l’hépatite A se transmet par voie féco-orale : principalement par ingestion d’un aliment contaminé par les matières fécales d’une personne infectée ou par une eau souillée (concerne les pays en voie de développement). D’où la nécessité de bien se laver les mains avant de manipuler des aliments, avec du savon ou une solution hydroalcoolique. N’importe quel aliment peut donc être contaminé même une tranche de jambon. Les aliments qui se mangent crus, comme les fruits de mer, les légumes, les fruits, paraissent plus à risque.

Les symptômes sont rares et, quand ils existent (10 % des cas), ils sont variés et aspécifiques : fièvre, malaise, diarrhées, nau- sées... Ils peuvent être

confondus avec ceux d’une gastro-entérite. Dans les cas très aigus, il y a des signes de souffrance hépatique : ictère (coloration jaune de la peau et de la conjonctive de l’œil), urines foncées.

Seule une prise de sang permet un diagnostic fiable.

SAM KAPLAN / TRUNK ARCHIVE / PHOTOSENSO

76 SANTÉ MAGAZINE I août 2021