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LE CANNABIS EN FRANCE 45 % des adultes de 18 à 64 ans ont expérimenté le cannabis 39 % des jeunes de 17 ans ont ex- périmenté le cannabis et 7% sont des fumeurs réguliers (consommation moyenne de 10 fois par mois) 59000 personnes sont prises en charge dans les Centres de soins, d’accompagne- ment et de prévention en addictologie) Chez les ados, un révélateur de la schizophrénie Le cannabis peut-il alors provoquer un état d’inconscience? Pas tou- jours. Parfois, les consommateurs ont conscience de leurs propres symptômes psychotiques. «Beaucoup souffrent par la suite de dépression, confirme Alice Deschenau. D’ailleurs, ces bouffées délirantes peuvent être une forme d’épisode préliminaire à un délire qui s’inscrit dans le cadre d’une maladie psychotique, en particulier la schizophrénie.» En France, l’expéri- mentation du cannabis tourne autour de 15 ans. Un âge où la schizophrénie peut commencer à se manifester puisque les premiers symptômes apparaissent le plus souvent entre 15 et 30 ans. «En ce sens, le cannabis peut être révélateur chez les très jeunes patients, dit le Dr Phan. D’un point de vue cérébral, les risques sont bien plus flagrants chez les jeunes. Leur cerveau est encore en développement et n’atteindra sa maturité qu’à 25 ans. »
Ce qui compte, c’est la notion de contrôle Dès le 18 avril, Emmanuel
lui-même mis en situation de perdre son contrôle dans la prise d’un toxique, c’est évident!» Cette polémique ouvre alors un débat bien plus large: faut-il responsabiliser une personne parce qu’elle était consciente qu’en prenant des substances, elle risquait de développer des troubles psychiatriques? «Bien sûr, réagit Pierre Lamothe. La responsabilité comprend à la fois la capacité à être conscient de ce que l’on fait, mais aussi à anticiper sur les conséquences de son acte. Effectivement, cela pose des difficultés: est-ce que c’est le désir que l’on sanctionne ou le résultat? Une question qui mérite d’être discutée.» mesure que le corps métabo- lise le cannabis et l’évacue. La psychiatre précise qu’une consommation répétée ou ponctuelle peut aussi enclen- cher ce qu’on appelle une “bouffée délirante”. Un état psychotique aigu qui perdure alors même que le produit est métabolisé. Le THC peut en effet être détecté dans le sang jusqu’à deux jours à un mois après la dernière prise. «Ces bouffées délirantes peuvent s’illustrer par des hallucinations ou des idées délirantes de persécution, de jalousie... Les personnes sont souvent très angoissées par ce qu’elles vivent à cet ins- tant, elles sont déconnectées de la réalité.»
Macron, demande un changement de la loi. Éric Dupont-Moretti lui emboîte le pas. Le président de la République et le garde des Sceaux sont loin d’être les seuls à désapprouver même ridicule», s’emporte Pierre Lamothe, psychiatre et expert agréé par la Cour de cassation. Pour le spécia- liste, l’affaire Sarah Halimi a été effroyablement mal instruite: «La loi prévoit l’origine de la folie, qu’elle soit liée à la prise d’un toxique ou non. Ce qui compte, c’est la notion de contrôle. Qu’il n’ait plus de discernement, c’est une chose mais qu’il se soit la décision de la Cour de cassation. «Elle est relance cette affaire, que sait-on des impacts du can- nabis sur la santé mentale? Peut-il vraiment provoquer un accès de folie? Selon Alice Deschenau, psychiatre en addictologie, le cannabis, en particulier le THC qu’il contient, est bien susceptible de provoquer des symptômes de type psychotique. Et ce, de plusieurs manières: «15% des fumeurs de can- nabis vont expérimenter au décours de l’usage des effets paranos, des impressions de déréalisation ou de déperson- nalisation.» Ces symptômes ne se manifestent qu’au moment de la consommation et vont s’estomper au fur et à
15% des fumeurs développent des troubles psychotiques Au-delà du débat que
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55 SANTÉ MAGAZINE I août 2021
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