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ALLERGIES

FAUT-IL ACHETER DES PRODUITS HYPOALLERGÉNIQUES ? Doit-on faire confiance aux produits souvent onéreux estampillés “hypoallergéniques” ? Cette mention apporte-t-elle une information aux consommateurs ou est-ce une mention marketing ? Anne-Laure Lebrun

NOS EXPERTS

Dr Madeleine Epstein allergologue

L orsque l'on souffre d'allergie, faire ses courses, s'habiller ou décorer sa maison peut être un calvaire. On se méfie de tous les produits. Les industriels l’ont bien compris et ont apposé sur de nombreux produits la mention “hypoallergénique”. Chaque fabricant a sa définition « Cette mention indique que le produit a été conçu pour minimiser les risques d’allergies », dit le Dr Madeleine Epstein, allergologue. Concrètement, cela signifie

qu’il ne contient pas ou peu de substances sensibilisantes. Il est notamment dépourvu des 26 molécules parfumantes reconnues comme allergènes par la réglementation européenne et qui doivent être obligatoirement indiquées sur l’étiquette (limonène, geraniol, benzyl alcohol, cinnamal…). Mais cette liste est loin d’être exhaustive : des conservateurs très allergisants n’y figurent pas (methylisothiazolinone ou MIT, methylchloroisothiazolinone ou MCIT), et il arrive qu’on les retrouve dans les produits hypoallergéniques. « Il est impossible de garantir un risque

zéro aux consommateurs. Or, cette mention laisse croire que ces produits sont sans danger », estime le Dr Sébastien Lefèvre, chef de service de l’Institut régional des pathologies allergologiques, environnementales et immunologie, Clinique du CHR Metz-Thionville. En outre, la mention hypoaller- génique n’est encadrée par aucun référentiel précis. Si l’industrie du cosmétique est tenue d’évaluer le pouvoir allergisant de leurs crèmes (voir encadré), l’industrie du détergent ne l’est plus depuis l’an dernier. « La réglementation

Dr Sébastien Lefèvre allergologue au CHR Metz-Thionville

E. ISAKSON / GETTYIMAGES

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SANTÉ MAGAZINE I juillet 2019

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