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11329 COMMUNES FRANÇAISES SONT DES DÉSERTS MÉDICAUX (APL-Drees)

8,1 MILLIONS DE FRANÇAIS SONT CONCERNÉS (ministère de la Santé)

la jeunesse de la vocation de médecin de proximité. « Quand vous forcez des personnes qui exercent un métier de relations humaines, comment voulez- vous maintenir la confiance qui règne entre le patient et son médecin », s’indigne-t-il. “On ne sait pas comment gérer un cabinet” Bien que porte-parole d’un syndicat national, Pieter Prats n’en reste pas moins apprenti. Selon lui, les futurs pratiquants doivent aussi être mieux préparés au service libéral. « On n’entend pas assez parler des démarches administratives que le service libéral implique. Même si l’on a entre 25 et 30 ans, on ne sait pas comment gérer un cabinet. » Interne au CHU de Rennes, le jeune praticien réalise trois stages, dans la banlieue de Lorient. Heureux de pouvoir exercer en milieu rural, Pieter Prats tempère : « La moyenne d’âge d’installation est de 32 ans. Obliger un jeune médecin qui a une famille à s’installer dans une région à l’attractivité moindre, alors que sa seule envie était de finir ses études et de pouvoir réaliser son propre projet d’installation, c’est risqué. » S’agirait-il d’un problème générationnel ? Possible. À Sainte-Feyre, le Dr Matthéossian estime que vouloir préserver sa vie de famille est louable, mais l’exercice médical l’est tout autant.

Dans les petites communes, « le service médical est passionnant. Les habitants sont plus des demandeurs de soins que des consom- mateurs », estime le Dr Edmond Matthéossian, médecin généraliste.

le confort et la sécurité d’un emploi salarié en hôpital ou en Ehpad ». Désemparé, le Dr Laine a lancé une pétition adressée à la ministre de la Santé. Sa demande ? La création d’une obligation de s’installer pendant un an dans les territoires sous-dotés pour les médecins généralistes nouvellement inscrits à l’Ordre des médecins. “Il vaut mieux un médecin qui change tous les ans, plutôt que pas de médecin du tout !”, écrit-il. Aujourd’hui, la pétition compte plus de 6 000 signatures. Obliger ou non ? Le débat fait rage et les voix s’élèvent jusque dans l’hémicycle de

l’Assemblée nationale. Le projet de la loi Santé a été voté, il n’a pas adopté l’idée du Dr Laine. Pour Pieter Prats, porte-parole de l’ISNAR-IMG (syndicat des internes de médecine générale), les Français sont témoins d’un bashing médiatique, accumulant les incompréhensions et les préjugés. Il s’explique : « Ce n’est pas un refus des jeunes médecins de s’installer dans des zones sous-dotées. C’est que nous ne sommes pas assez. Nous déplacer ne ferait que “déplacer” le problème. » Pour Jean Sibilia, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, cette obligation risquerait de faire fuir

Petit historique des mesures prises ces dernières années pour lutter contre ce problème.

g 2015 Première MUSSP

g 2012 Pacte Territoire Santé, présenté par M. Touraine, ministre de la Santé, qui instaure un stage en médecine générale pour 100 % des étudiants et crée des incitations financières.

g 2012 Création de maisons médicales, regroupant des praticiens et permettant d’assurer la permanence des soins.

g 2014 Installation de la première cabine de télémédecine par la société H4D, afin que les médecins puissent consulter les paramètres médicaux de ces derniers par Internet.

(Maison universitaire de santé et de soins primaires) à Chenôve.

11 SANTÉ MAGAZINE I juillet 2019

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