REGAL 116

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www.regal.fr RÉGAL N° 116 NOVEMBRE DÉCEMBRE 2023

À DÉVORER DES YEUX... POUR COMMENCER

C’est à Rozó (voir p. 69) qu’on a repéré sa très jolie vaisselle. Et puis on s’est souvenu : le Vert Mont, le Bloempot (les restaurants de Florent Ladeyn), l’excellent bistrot Ripaille, la très élégante Laiterie… Seija , contraction de Séverine Jacob , a séduit bon nombre de chefs de la métropole lilloise. Ingénieure chimiste de profession, elle a tout plaqué pour faire de son hobby un métier. De quoi donner envie de visiter son atelier Faubourg de Béthune, au sud de Lille. Un lieu zen au bout d’une impasse, face à un grand parc, vue dégagée sur le ciel qui se reflète dans le bleu gris de ses assiettes. « Momentanément, j’y suis moins présente car je m’installe à Montreuil-sur-Mer, le temps de donner naissance à mon bébé. Mais ensuite j’y reviendrai chaque semaine » , annonce la jolie brune. En attendant, c’est Hélène Ouvrard (ci-dessous) , autre céramiste talentueuse, qui tient avec fierté la boutique. « Séverine est incroyablement créative. Elle achète tous ses ingrédients bruts (oxyde de zinc, magnésie, talc, oxydes de fer… pour faire elle-même ses émaux. Elle a imaginé les fèves de la galette des rois de l’Ogre de Carrouselberg, les tasses du café célèbre torréfacteur lillois Muda… » Un talent à guetter, et un très joli souvenir à rapporter d’une belle virée lilloise n Seija, la vaisselle des chefs

« L’ogre de Carrouselberg, c’est l’histoire d’un dévoreur d’enfants qui change de régime le jour où il découvre les fruits, bien meilleurs pour son palais comme pour sa santé. Pour nos clients, on voudrait que ce soit un peu pareil : qu’une fois qu’ils ont goûté nos gâteaux, ils arrêtent les cochonneries sucrées ! » Hilare, Matthieu Buchalski plaisante mais se sent investi d’une mission : convaincre les gourmands qu’un faible taux de sucre peut tout de même être délectable. À lui le faire-savoir ; à sa compagne, Stéphanie Touzet, le savoir-faire. C’est elle la pâtissière, avec un CV de Dame Tartine : le Café Pouchkine à Paris, l’institution lilloise Méert… Le best-seller de ces trentenaires est un miracle de légèreté : un petit chou ovale garni d’une crème légère à la vanille de Madagascar et fleur d’oranger. Baptisé Ptit Pouchin, comme la comptine ch’ti « Dors min P’tit Quinquin, min P’tit Pouchin… » qui a bercé l’enfance de Matthieu, ce p’tit poussin est l’un de deux piliers permanents de la boutique, avec une Merveilleuse (clin d’œil aux Merveilleux meringue-chantilly très sucrés) au citron et noisettes. À leurs côtés, une gamme volontairement très courte de cinq gâteaux change à chaque saison. Dans le Vieux-Lille, où les belles pâtisseries sont légion, l’offre a de quoi surprendre. Mais elle a vite conquis les clients, séduits par l’approvisionnement local des fruits utilisés : fraises de Phalempin l’été, poires de Dunkerque l’hiver… et aucun ogre à l’horizon n L’Ogre et le poussin

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