REGAL 116

76 LE REPORTAGE

NOVEMBRE DÉCEMBRE 2023 RÉGAL N° 116 www.regal.fr

Il y a trois ans, on faisait déjà la fête à Lille, mais aucun de ces lieux n’existait. En 2023, ces trois coups de cœur font partie des spots qu’on aimerait tous avoir en bas de chez nous. Vivants, joyeux, parfaitement approvisionnés: du bonheur en barre et au comptoir. Des bistrots comme on en rêve

fée et l’accent ch’ti en fin de phrase : les cinq bâti- ments qui entourent la cour comme une place de village, le corps de ferme de 1876, la localisation qui permet d’avoir un très grand parking…» Trois ans de travaux et cinq millions d’euros plus tard, le tiers-lieu a ouvert ses portes en janvier dernier. Restaurant, bar, brasserie artisanale, espace de séminaires et de coworking , ateliers bien-être, salle de spectacles… « Le fil rouge, c’est qu’on se marre ! » Pari tenu : dans la grange de 200 places, les têtes d’affiche (en novembre : Laurent Baffie, Stéphane Guillon…) succèdent aux nouveaux talents et aux pièces de théâtre. Au resto, le mobilier de récup’ amalgame fau- teuils du George V et tables de McDo. Ouvert dès 8 h 30, le lieu est plus que convivial : « Tu peux y aller, la cuisine est taillée pour 250 cou- verts ! Le soir, on arrête les réservations à 180, pour pouvoir toujours accueillir les 50 ou 70 qui déboulent sans prévenir. » Végétariens bienve- nus : on y a mangé le meilleur chou-fleur rôti de ces six derniers mois.

Un banquet chez Uderzo C’est un peu comme ça qu’on imagine la grand- place du village de Petibonum, les jours de fête. Astérix, Obélix, tout un monde qui va, vient, rigole, descend des cervoises et dévore des sangliers fumés (bon, d’accord, des côtes de bœuf ou des cochons de lait, le plus souvent) à côté des rôtissoires. Été comme hiver, ça chante, ça s’in- vective pour de rire autour des fléchettes, du baby-foot ou de la pétanque, les enfants courent partout, et des monceaux de frites maison dispa- raissent en un clin d’œil sur les tables disséminées à l’extérieur, au bar ou sur les deux étages que compte le restaurant. Les Enfants terribles , c’est le nom autoproclamé de la bande de copains qui a mis sur pied ce projet XXL à Marquette-lez-Lille, à 10 minutes en voiture du centre de Lille. Pauline, Fred, Olivier et Ludovic , venus de la grande dis- tribution, de la restauration, de la bière et de l’événementiel, ont eu un coup de cœur en 2020 pour cette ferme de 2000 m 2 . « On a flashé sur tout, s’enthousiasme Ludo, la quarantaine décoif-

Aux Enfants terribles, la vaisselle chinée et les meubles dépareillés ajoutent encore à l’impression de joyeux bazar. Entre le bâtiment qui abrite le restaurant et celui qui héberge la brasserie artisanale, un « biéroduc » achemine les brassins permanents ou éphémères. Deux des associés, Frédéric Deceuninck et Ludovic Flipo, sont des anciens des 3 Brasseurs, à Lille, et collaborent volontiers avec les collègues de la région pour créer de nouvelles bières.