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www.regal.fr RÉGAL N° 94 MARS AVRIL 2020

Douce Steiner est la seule femme à avoir décroché 2 étoiles dans toute l’Allemagne. Elle privilégie les produits français, sauf pour le gibier et les vins qui viennent de la région.

se révèle extravagant dans ses plats, mariant une centaine d’es- pèces végétales locales aux produits du terroir, comme son délicat gravlax de truite accompagné d’une salade d’orties, menthe et autres pâquerettes, ou son risotto aux cèpes et aux fraises. Et si vous préférez profiter pleinement des paysages et du grand air, le chef propose également des paniers à emporter pour un pique- nique mémorable. 13H00 (BIS) OU LA TÊTE DANS LES ÉTOILES? Si vous êtes plutôt en quête d’un déjeuner gastronomique, sachez que la Forêt-Noire compte la plus grande concentration de restau- rants étoilés en Allemagne. L’une des maisons qui inspire la plus grande fierté aux habitants de la région est celle de Douce Steiner (ci-contre) , seule femme à avoir décroché 2 étoiles dans tout le pays. Ce petit bout de femme au talent hors-norme a grandi dans la cui- sine familiale du restaurant Hirschen à Sulzburg , autrefois tenu par son père Hans-Paul. Elle a repris les rênes de cette belle adresse et sert aujourd’hui des menus d’une finesse remarquable. «Ma maman est française, mon papa est allemand » , raconte Douce, qui aime pro- fondément ces deux cultures. « Je fais une cuisine française et je vais deux fois par semaine à Mulhouse pour m’approvisionner en poissons, fromages… En revanche, je cuisine le gibier local et 80% des vins de ma carte viennent de la région, ils sont excellents! » Sa langoustine royale magnifiquement charnue, servie tiède avec quelques tranches de maquereau jaune mariné fondant, est rafraîchie par une glace très gourmande au basilic; son chevreuil aux aiguilles d’épicéa, cèpes et girolles embaume la salle d’un délicieux parfum et s’accompagne d’une sauce gourmande que l’on pourrait manger à la petite cuil- lère… De l’amuse-bouche au dessert, c’est un défilé de plats plus exquis les uns que les autres, sans la moindre fausse note. 17H00 L’HEURE DU GOÛTER… EN FORÊT S’il y a une chose que l’on retient de la Forêt-Noire, c’est l’emblématique gâteau qui porte son nom, devenu célèbre dans le monde entier. Contrairement à sa réputation, le Schwarzwälder Kirschtorte, réalisé dans les règles de l’art, est infiniment léger en bouche. Sa génoise aérienne au cacao est enrichie d’un mélange fondant de crème fouettée, chocolat noir, griottes, eau-de-vie et relevé d’une touche de can- nelle. Au Café Zimmermann , à Todtmoos, le pâtissier Alexander Matt réalise en suivant la recette de son grand-père, ce très beau gâteau inventé au début du XX e siècle. Non seulement on peut le déguster dans l’agréable salle attenante à la boutique ou en ter- rasse, mais on ne doit pas hésiter à relever le défi de le faire soi- même en participant à l’un de ses cours de pâtisserie qui attirent des amateurs du monde entier (voir la recette page suivante) .

UNE AFFAIRE DE FAMILLE Douce Steiner (ci-dessus, à gauche), accompagnée de sa fille et de son époux qui travaillent avec elle au restaurant Hirschen… autrefois tenu par son père.

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