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www.regal.fr RÉGAL N° 93 JANVIER FÉVRIER 2020
© EMMANUEL LATTES
À São Tomé, Jean-Rémy Martin a relevé le défi de produire du chocolat sur l’île, de la fève à la tablette. En reprenant Diogo Vaz, une plantation à l’abandon, il s’inspire du monde du vin, travaille les fèves comme des cépages, et donne aux employés la passion du chocolat. Q uand un avion se pose à São Tomé en provenance de l’Europe, deux à trois fois par semaine, l’aéroport et ses abords sont pris d’une frénésie chaotique. Les danseurs de capoeira se contorsionnent au rythme des percussions et les vendeurs de bricoles partent à l’assaut des voyageurs épuisés mais ravis. Le vol depuis Lisbonne avec une escale technique à Accra, au Ghana, est interminable. À l’arrivée, c’est la fête dans cette Afrique perdue quelque part dans l’Atlantique. ELLES S’APPELAIENT ÎLES CHOCOLAT… São Tomé, une île, ou plutôt deux îles, São Tomé et Principe, sont éruptives comme leur nature, foisonnante et incandescente, en quête de superlatifs. Ces confettis sont des diamants bruts du continent africain égarés au large du Gabon, à la croisée de l’Équateur et du méridien zéro. Longtemps, elles portèrent le nom d’« îles chocolat ». C’était au temps des Portugais, les premiers et derniers colons.
L’amelonado, le trinitario et le catongo sont les trois variétés cultivées sur la plantation. Elles sont réparties en treize parcelles ou «talions » et méticuleuse- ment identifiées pour pouvoir adapter les conditions de fermentation.
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