PEPS43
lors que plus d’un Fran- çais sur dix renonçait à s’équiper de lunettes de vue pour des raisons
un contrat complémentaire santé dit “responsable”, dont l’objectif, comme son nom l’indique, est de respon- sabiliser les particuliers dans leurs dépenses de santé. 95 % des assurés sociaux sont couverts par ce type de contrat, qu’il ait été souscrit indivi- duellement (par les travailleurs non salariés, les personnes au chômage, les retraités…), ou par le biais d’une complémentaire collective d’entre- prise ou de la complémentaire santé solidaire (ex-CMU-C) destinée aux personnes à faibles ressources. Il reste 5 % d’assurés sociaux qui se retrouvent exclus de l’accès à des lu- nettes remboursées à 100 %. Il s’agit de personnes ne possédant aucune complémentaire santé, soit par inca- pacité financière – parmi lesquelles on compte notamment bon nombre d’étudiants –, soit par choix. Une der- nière catégorie d’assurés est aussi écartée du 100 % Santé : les utilisa- teurs de lentilles de contact. Leur prise en charge totale n’est pas pré- vue. Ils doivent se contenter d’un petit remboursement de la Sécurité sociale associé à celui prévu par leur assu- rance santé privée. NON Chez les opticiens, les montures sont désormais segmentées en deux catégories. D’un côté celles apparte- nant au “panier A”, de l’autre, celles du “panier B”. Celles du panier A sont remboursées à 100%. Il o re un choix minimum de 17montures adultes et 10 montures enfants, en deux colo- ris. Soit, au total, respectivement, au moins 34 et 20 montures à essayer. Leur coût ne doit pas dépasser 30 eu- ros. Un petit prix qui ne rime pas forcément avec montures moches, fragiles et bas de gamme. « Toutes répondent à des règles de qualité et res- pectent les normes européennes» , précise Alain Gerbel. «Certains fabricants pro- posent des montures plus fun que d’autres, TOUTESLESMONTURESSONT REMBOURSÉES À 100 %
A
NOS EXPERTS
financières selon le ministère de la Santé, la réforme du 100 % Santé a changé la donne. Entré en vigueur en 2019 dans le monde de l’optique (les prothèses dentaires et auditives sont également concernées), ce dis- positif, appelé aussi “reste à charge zéro”, permet de s’o rir une nouvelle paire sans avoir à débourser un cen- time. Auparavant, le coût moyen d’un équipement atteignait 290 euros, dont 65 euros à régler de sa poche. Pour permettre l’accès à ces équipe- ments “100% remboursés”, les 13 000 opticiens de France sont désormais astreints à proposer, aux côtés de leurs équipements classiques, une gamme de montures et de verres in- tégralement pris en charge par la Sé- curité sociale et les complémentaires santé. Mais cette avancée n’est pas sans contreparties pour les assurés. Elles se matérialisent par un choix restreint ou des prises en charge pla- fonnées s’ils veulent y déroger. L’oc- casion de démêler le vrai du faux sur ce dispositif en quatre points clés. TOUS LESASSURÉSSOCIAUX PEUVENT BÉNÉFICIER DU RESTE À CHARGE ZÉRO OUI ET NON «Le reste à charge zéro dans l’optique concerne la grande majorité des assurés, sans distinction de revenus ou de situation » , rappelle Amina Walter, directrice générale déléguée du com- parateur LeLynx.fr. « Contrairement à l’ancien système de couverture maladie universelle (CMU) destiné aux plus mo- destes, cette réforme n’est pas à caractère social, elle est destinée à toute la popu- lation » , renchérit Alain Gerbel, pré- sident de la Fédération des opticiens de France. Concrètement, pour béné- ficier d’une monture et/ou de verres remboursés à 100 %, il existe tout de même une obligation. Il faut détenir
AlainGerbel président de la Fédération des opticiens de France
AminaWalter directrice générale déléguée de LeLynx.fr
70% des adultes et 35 % des adolescents sont atteints de troubles de la vision en France.
Source : Rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la filière visuelle, 2020.
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