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des fourmis 138 dans les jambes
La ferveur d’un architecte visionnaire La revue L’ Architecture d’aujourd’hui présentait, en 1947, le nouveau quartier de Pampulha, à Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais au Brésil (inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2016). Avant même la création de Brasilia, Oscar Niemeyer signait là sa première réalisation en 1940. Claude Ferret part alors en croisade pour convaincre mi- nistre, élus locaux et une équipe de jeunes confrères d’oser formes, courbes et couleurs gaies. Sa ferveur créatrice nit par l’emporter. Le béton était en train de devenir le bras armé d’unmodernisme qui allait renouveler profondément le vocabulaire architectural. Toits-terrasses et brise-soleil Royan n’a pas la même histoire balnéaire que ces villes où l’on trouve des villas Sam’Suffit, Océane ou Beauséjour, mais on peut en dénicher. En arpentant le boulevard Aris- tide-Briand et le front demer, jouxtant parfois des demeures Belle Époque, se dressent les façades de cubes de béton aux couleurs et aux fonctionnalités d’un autre temps. Toits- terrasses, murs ondulés, auvents et balcons en porte-à- faux côtoient brise-soleil, fenêtres hublots et partout des couleurs vives vraiment avant-gardistes. Les maisons ont pour noms Villa 50 ou le Grille-Pain, prisme de béton blanc dont les immenses baies vitrées s’ouvrent en panoramique sur l’océan. La villa La Rafale, surnommée “Boomerang”, est l’œuvre de Pierre Marmouget. Elle est montée sur pilotis, et une échelle de fer plonge de la coursive de la maison à la piscine. Face à la plage de la Grande Conche, L’Ombre
blanche, signée Claude Bonnefoy, n’est pas sans rappeler la Savoye de Le Corbusier et les réalisations des Brésiliens Oscar Niemeyer ou A onso Reidy. Parmi les bâtisses les plus originales, on remarquera la Maison expérimentale type 8x12, en bois et métal, de Jean Prouvé, issue de la pré- fabrication; ou encore la villaMbi Ye No, œuvre de Baraton, Bauhain et Hébrard, où un escalier hélicoïdal répond à un système de passerelle digne de l’univers de l’architecte ita- lien du XVIII e siècle Piranèse revisité par Gaston Laga e. Sur un air “balnéo-tropical” Les audaces architecturales n’ont pas sou é que sur les villas : l’engouement pour le “balnéo-tropical” a donné nais - sance au Palais des congrès, à l’auditorium ou encore au Marché central signé Morisseau, Simon et Lafaille. Cette spectaculaire voûte en voile de béton (couvrant un dia- mètre de plus de 52mètres, avec une hauteur au centre de 10,50 mètres) ressemble à une grande conque des mers chaudes; une centaine de commerçants y donnent rendez- vous aux habitants tous les jours. Mais l’édi ce le plus sur - prenant reste l’église Notre-Dame. Construite entre 1955 et Jeu des époques Telle une construction en Lego émergeant aumilieu de villas style Belle Époque, La Perrinière (1955), petit immeuble face à l’océan, conçu par les architectes Daugrois et Barnier, marque le contraste entre lamodernité des années de Reconstruction et le passé balnéaire d’avant-guerre de Royan. À l’origine toute blanche, La Perrinière a embelli sa façade d’une couleur rouge orangé, accentuant encore sa touche très ftie.
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