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des fourmis 136 dans les jambes

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Royan : révolution de béton Le 5 janvier 1945, Royan est anéantie par les bombardements alliés. Seuls les quartiers de Pontaillac et le long de la Grande Conche sont, en partie, épargnés. Le béton armé, une inspiration architecturale tropicale et un bâtisseur moderniste inventent une “ville nouvelle”. Côté front de mer, carrelets et habitations troglodytes o rent une vision et un art de vivre di érents. Texte de Dominique Roger - Photographies de Philippe Roy / Détours en France À quoi tient la forme d’une ville? À une histoire par- ticulière, liée aux hommes et à leur génie. Après guerre, hormis les quartiers de Pontaillac et du UNE ÉGLISE LABELLISÉE PATRIMOINE DU XX e SIÈCLE

Parc, il ne reste rien de la mode des bains de mer du Se- cond Empire, de la dolce vita orchestrée par la bonne so- ciété bordelaise à la Belle Époque. Comme à Dunkerque, Calais, Saint-Dié, Le Havre ou Toulon, il faut tout rebâtir. Le ministère de la Reconstruction con e à l’architecte et urbaniste bordelais Claude Ferret (1907-1993) la responsa- bilité de redonner un visage à cette ville martyre. Comme Auguste Perret ou Le Corbusier, ses contemporains, il va jeter son dévolu sur un matériau dont on découvre les incroyables possibilités, le béton armé. Il supervise d’abord une tranche de travaux, entre le marché et la mer, qui en- dosse le style classique et académique enseigné dans les écoles. Puis, celui qui n’aime pas les longues et larges avenues où demassives barres d’immeubles s’alignent au garde-à-vous, va puiser l’inspiration dans les tropiques, au Brésil plus exactement.

Le label “Patrimoine du XX e siècle” a été créé par leministère de la Culture et de la Communication en 1999. Il a pour objet d’identi er et de signaler à l’attention du public, aumoyen d’un logotype conçu à cet e et, les constructions et ensembles urbains

protégés au titre desMonuments historiques.

HERVÉ CHAMPOLLION / GAMMA-RAPHO - CAP / ROGER-VIOLLET

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