PEPS
NE PAS SE LAISSER DÉBORDER
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Nature du sol, forme de la parcelle, surface, viabilisation… le choix d'un terrain à bâtir est une étape cruciale pour la suite du projet de construction.
UN TERRAIN PEUT RÉSERVER DEMAUVAISES
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SURPRISES « Plat, il sera peu pratique pour une maison avec sous-sol. Pentu, il seramal adapté àune maison de plain-pied » , explique Jean-Luc Lachard, président LCA-FFBde la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les règles d’urbanisme (super cie, étages, recul par rapport à la route, etc.) peuvent, elles aussi, vous empêcher de réaliser la maison de vos rêves. Demandez à la mairie un certificat d’urbanisme qui vous renseignera. Attention également à la nature même du sol. S’il est ins- table ou trop humide, il faudra prévoir des fondations profondes, ou encore sur pilotis, par exemple, plus onéreuses. Il peut être intéressant, voire indis- pensable, de réaliser une étude de sol (2000 à 3000 euros en général). « Certains clients partent sur un projet de maison trop ambitieux et doivent tout remettre à plat après avoir vu leur ban- quier » , met en garde Jean-Luc Lachard. D’autres, au contraire, sous-estiment le montant qu’ils peuvent investir. Dans votre budget, tenez compte des frais de raccordement si le terrain n’est pas viabilisé (l’eau, le gaz, l’électricité s’arrêtent loin du terrain et il faut les amener jusqu’au bord de celui-ci) et du coût de la création d’un assainissement autonome si le tout-à-l’égout n’existe pas dans la commune. Prévoyez une enveloppe pour les dépassements sur les travaux, car il est extrêmement rare d’y échapper. Pensez aussi à l’assu- rance dommages ouvrage – prévoyez de 3 % à 8 % du coût de la maison – et à la taxe d’aménagement, à payer à la fin du chantier. Pour une maison de 150mètres carrés dans l’agglomération bordelaise, par exemple, elle est d’envi- ron 5000 euros. 2 VOTRE BUDGET N’EST PEUT-ÊTRE PAS CELUI QUE VOUS CROYEZ
PLANS ET DEVIS NE SONT PAS TOUJOURS GRATUITS
LE CONTRAT DOIT TOUT PRÉVOIR Extrêmement réglementé,
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le contrat passé avec un constructeur de maisons individuelles contient par défaut des clauses assez protectrices (livraison à prix et délais convenus, etc.). Mais ces dispositions minimales ne vous empêchent pas d’exiger un peu plus et mieux. Quant aux contrats passés avec un architecte ou unmaître d’œuvre, moins encadrés par la loi, ils obligent à redoubler de vigilance. N’hésitez pas, par exemple, à les sou- mettre au conseil d’architecture, d’ur- banisme et d’environnement (CAUE) de votre département, qui pourra vous éclairer gratuitement.
« Même si les constructeurs de maisons individuelles présentent dans leurs catalo- gues les di érents types de maison, ils per- sonnalisent chaque projet pour tenir compte des désirs des clients et de la disposition du terrain » , rappelle Jean-Luc Lachard. Ces plans sont fournis gratuitement avec le devis, sans obligation d’achat. Il est donc possible de consulter plu- sieurs professionnels pour comparer idées et devis. Ce n’est pas le cas avec un architecte ou un maître d’œuvre. Les plans qu’ils dessineront seront fac- turés, même si vous ne leur con ez pas la réalisation du projet.
TÉMOIGNAGE
Inachevée, lamaison est à l’abandon depuis un an » Fanny Mecheri a fait construire unemaison en Normandie Le dernier conducteur de chantier – nous en avons eu quatre depuis le début des travaux – est parti sans prévenir. Il nous avait affirmé que le placage était fini. Or il n’était posé qu’à moitié… et mal. L’artisan avait d’ailleurs abandonné
le chantier. Son successeur s’est aperçu que le placage avait été posé sans isolant sur les murs. Tout était à refaire. Coût : 60000 euros. Le constructeur a décidé de se retourner contre l’artisan fautif et a mis de ce fait le chantier à l’arrêt. Cela fait maintenant un peu plus d’un an. Au téléphone, il se montrait très encourageant mais nous n’avons jamais reçu le moindre courrier. Nous avons contacté ses assurances, toutes situées dans les pays de l’Est, en vain… Pour couronner le tout, le constructeur a été racheté par une autre société. Après toutes ces mésaventures, nous avons fait appel à un avocat. En attendant de trouver une solution, nous avons réglé 75 % du prix de la maison, payons un loyer, plus les intérêts intercalaires du crédit, et avons perdu les acomptes versés, par exemple pour le terrassement du jardin, car l’entreprise a fermé entre-temps.
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