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discrets, sortent de leur bâtiment. Tandis que le coucher de soleil en amme la mer de nuages, deux amateurs de coro - nographie (l’étude de la couronne solaire) immortalisent le rayon vert à l’appareil photo. Leur travail viendra alimenter une banque de données, à Tarbes. « Voilà un mois, il nei- geait, on ne voyait rien. Sur une semaine, nous n’avons pu observer le Soleil que pendant quatre heures! » LepicduMidi est sous la neige huit mois par an. Autrefois, les astronomes vivaient en ermites, coupés du monde durant de longues semaines. Le téléphérique a changé la donne, même s’il est arrivé quedes conditionsmétéoépouvantables empêchent toute évacuation du sommet durant 21 jours… Nicolas Bour - geois a demeilleurs souvenirs, comme « cette nuit passée à observer Jupiter au-dessus de lamer de nuages qui clapotait sous les étoiles » . La nuit tombe. On aperçoit dans le lointain l’éclat dupharedeBiarritz, les lumières de Toulouse etmême celles de Barcelone… Chaque visiteur prend possession de sa chambre, audécorminimalistemais élégant. La vue sur la montagne est splendide, mais peu enpro teront: c’est qu’ici, la soiréeet lanuit sont consacrées à l’observationde la voûte céleste. Le pic duMidi peut s’enorgueillir de posséder le seul hôtel où l’onnevient paspour dormir! En rejoignant le restau - rant, le site apparaît dans toute sa complexité: sept niveaux, 5 kilomètres de couloirs. Sans repères, on se perdrait facile - ment dans ce labyrinthe, dont une partie est réservée aux scienti ques. On peut croiser des astronomes venus super - viser les observations, des climatologues, des chercheurs

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d’émission, assurant ainsi la di usion de la télévision numérique et de la radio FM dans une grande partie de la région Sud-Ouest. 2_ Le coronographe Climso permet d’étudier la couronne solaire. Le dispositif de l’appareil reproduit arti ciellement une éclipse solaire.

1_ La coupole Gentili, qui héberge aujourd’hui le télescope de 1 mètre spécialisé en astronomie planétaire, le bâtiment historique de l’observatoire et, en arrière-plan, l’émetteur de l’opérateur Télédi usion

de France : une tour de 102 mètres de hauteur sur un bâtiment qui abrite les appareils

en sciences sociales, des géographes, des ingénieurs de recherche et des sismologues. Ici, on mesure la qualité de l’air, on relève des informations climatiques. Des biologistes étudient même l’hypoxie chez le lézard et la couleuvre dans un vivarium, lequel est sans doute le plus élevé d’Europe ! « Beaucoup d’astronomes professionnels viennent égale- ment apprendre les constellations! Ils ont beau être pointus dans leur domaine, certains ignorent la cartographie du ciel » , sourit Nicolas Bourgeois. Au restaurant, le menu fait dé ler émincé de porc noir de Bigorre, foie gras poêlé et cham - pagne. La soirée commence bien…

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