PEPS MARS

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Avant la Grande Guerre, l’esprit des bois a sou é sur Nancy. Sous la férule d’Émile Gallé et des membres de l’École de Nancy, les maisons se sont ornées de courbes végétales, les vases se sont pris pour des eurs, et les bijoux pour des insectes de cristal. Foyer de l’Art nouveau, la ville a conservé d’admirables vestiges de ce mouvement qui voyait « l’art dans tout» et voulait « l’art pour tous» . L a ne eur de l’Art nouveau

M a racine est au fond des bois. » La devise d’Émile Gallé, industriel, maître verrier, ébéniste, céramisteet fondateur de l’École deNancy, illustre àmerveille le mouvement Art nouveauqui a transformé la villeau tournant desXIX e et XX e siècles. Aumêmemoment, Bruxelles, Vienne ou Barcelone connaissent une mutation équivalente, mais sans ce recours systématique aux ornements végétaux. Feuillages de verre À la Belle Époque, Nancy devient une “ville eur”, un herbier de pierre. Il su t de se promener dans n’importe quelle rue pour rencontrer une façade aux lignes souples (on parle de ligne “coup de fouet”) ou une fenêtre sculptée de feuillage. Lemusée de l’École de Nancy réunit les plus bellesœuvres des industriels d’art de cemouvement. On y admire la salle à manger Masson, à laquelle contribuèrent Victor Prouvé (les panneaux de cuir tendu), Antonin Daum et Louis Majorelle (l’immense lustre). On jurerait que la sève circule dans les lignes plantureuses du mobilier en acajou blond ! L’univers végétal a inspiré àLouisMajorelleunbureauauxnénuphars ; à Ernest Bussière, des vases aux motifs de coloquintes ; à Antonin Daum, une lampe cactus ; à Jacques Grüber, des vitrauxpeuplésdepaons et denymphéas ; àÉmileGallé, une lampe ombelle et un lit “Aube et Crépuscule”… Le nom des demeures rue Félix-Faure résume tout : villa les Hortensias, villa les Clématites…

Aumusée de l’École deNancy, ancienne propriété d’Eugène Corbin, le détail d’un vitrail et celui sur la porte principale (ci-dessus) sont signés Grüber. Lemobilier de la chambre à coucher en frêne du Japon de LouisMajorelle y est exposé.