PEPS LCL

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« Tenir une ressourcerie demande d’aimer les gens »

Pratique

Sabine, 51 ans, coordinatrice de la Ressourcerie créative

ON PARLE DE QUOI ? V Réemploi : nouvelle utilisation d’un objet. L’Union européenne le place au sommet de la hiérarchie des modes de traitement des déchets. V Recyclage : récupération de matières secondaires après destruction. L’OBJECTIF Un quart des déchets desménages pourraient potentiellement être réutilisés, mais 2,5% seulement sont sauvés de la poubelle: 2%par lemarché de l’occasion et de la brocante et 0,5%par les structures de réemploi solidaires (ressourceries). Le Refer fixe l’objectif de 10% de réemploi dès 2030. LES 4 RÔLES D’UNE RESSOURCERIE La collecte (sans sélection), la revalorisation, la redistribution à bas prix et la sensibilisation à l’environnement. La revalorisation (tri, nettoyage, réparation, étiquetage) prend le plus de temps. LE STATUT Les ressourceries font partie de l’économie sociale et solidaire, mêlant action sociale, solidarité et environnement. La plupart sont des associations loi 1901. Lamoitié fonctionne comme des ACI (Ateliers et chantiers d’insertion). D’OÙ VIENNENT

LE RÉSEAU Un Français sur quatre habite une commune couverte par une ressourcerie. Elles sont présentes dans 68 des 101 départements. Trois régions (Corse, Guyane et Mayotte) n’en ont pas. LE B.A.-BA D’UN PORTEUR DE PROJET V Ouvrir une ressourcerie ne se porte pas seul, car en bonnes volontés. Il faut s’entourer dès le départ d’un collectif, monter une association, car, en solo, cela ne marche pas. V Regarder ce qui existe sur le territoire et s’interroger sur la dynamique régionale. La ressourcerie doit être proche des collectivités territoriales chargées de la gestion des déchets, à la fois pour s’approvisionner et pour écouler ses stocks en développant les filières courtes. une ressourcerie est gourmande en bras et porteurs de projet qui se font connaître ont accès à un kit de renseignements, ainsi qu’à des formations. LES INTERLOCUTEURS V Le Réseau national des ressourceries (ressourcerie.fr) fédère 160 ressourceries, organisées en régions. V Le Refer (reemploi-idf.org) est le réseau francilien. V À visionner : en replay, le Mooc “Zéro déchet” de l’université des Colibris, colibris-universite.org V Passer une semaine dans une ressourcerie. V Se renseigner auprès du Réseau national des ressourceries. Les

Dès que l’on donne aux gens la possibi- lité de ne pas jeter, ils s’y engouffrent. Il faut leur donner l’opportunité d’expri- mer leur créativité et leur savoir-faire. Tenir une ressourcerie demande d’ai- mer les gens, car le “faire ensemble”

est important. En quatre ans d’existence, tout un écosystème s’est développé autour de notre lieu. Il fédère aujourd’hui une centaine de bénévoles et nous avons pu créer six emplois. Laressourceriecreative.com

« J’ai obtenuune subvention d’investissement » Emmanuelle, 51ans, créatricede sites internet

Née dans une famille de bricoleurs, je por te le projet d’une ressourcerie mobile, la Roulotte, qui intéresse la Ville de Paris. Les gens donnent en effet plus volontiers ce qu’ils n’utilisent plus à de vraies personnes, qui passent

les voir, plutôt qu’à des poubelles. J’ai obtenu une sub- vention d’investissement de 200000 euros du bud- get participatif. Cependant, la collecte coûte cher, à Paris les loyers et espaces de stockage sont hors de prix, même chez les bailleurs sociaux, et, avec des articles vendus 1 euro, le modèle économique reste fragile. J’ai du mal à boucler le budget, mais j’espère que mes dix ans d’effort vont aboutir. laroulotte-ressourcerie.com

«Ce sont 200 tonnes, qui ne pollueront pas» Sylvie, 67 ans, retraitée

J’ai d’abord trié, puis vendu. Aujourd’hui, je préside la ressourcerie de Belle-Île. C’est ma façon de rendre au territoire tout ce qu’il m’a apporté. Sur une île, qui passe de 5300 habitants l’hiver à 50000 en été, le problème des déchets

LES OBJETS? Des dons (à Paris, unmessage s’affiche quand on souhaite jeter des encombrants) mais aussi des déchetteries et points de collecte.

est encore plus difficile à résoudre. Nous parvenons à en récupérer 200 tonnes, qui non seulement ne pol- lueront pas, mais permettront aussi à des îliens de s’équiper à moindres frais.