PARENTS

NOS KIDS À LA LOUPE/ ON S’Y PREND COMMENT?

De 8 à 10 ans

Il a fait un malaise vagal Thomas a couru à perdre haleine avec ses cousins, et juste après, il est devenu tout pâle et a brièvement perdu connaissance. Comment gérer? On s’inquiète ou pas ?

D

On dédramatise ! Comme l’explique leDrChabernaud, 90%desmalaises chez l’enfant sont desmalaises vagaux,donc sans gravité.Inutilededramatiser,car justement les enfants sujets àce type d’événements sont souvent des émotifs,alors restons zen! Si ona besoind’être tranquillisé,onpeut consulter: lepédiatre saura replacer les choses et,encoreune fois, rassurer l’enfant…et lesparents! Certains enfants sont plus exposés Il faut savoir que les enfants qui ont fait unmalaise vagal sont éventuellement sujets à en refaire. « Il faut juste le savoir, et si son enfant est sujet aux malaises vagaux, lui apprendre à gérer, à identifier lui-même lemoment où il commence à se sentir bizarre, et dans ce cas, par exemple, semettre au calme, s’asseoir par terre », conseille lemédecin. En effet, le plus grand risque avec lemalaise vagal est de se fairemal en perdant conscience, se cogner la tête par exemple. Donc quand on se sent partir, on se calme et on s’assoit. Et tout ira bien! l HÉLÈNE BR y *“Le Grand Livre de mon enfant”, éd. Eyrolles, 700 p.

ixminutes avant, Gabriel, 9 ans, semblait en pleine forme, à chahuter avec Léo et Arthur. Et puis, il ne s’est pas senti bien. Léo l’a vu devenir tout pâle, tout mou, il s’est assis dans l’herbe, et il est « tombé dans les pommes »

quelques secondes. Le temps que ses parents accourent, alertés par les garçons, il avait déjà repris des couleurs, un peu groggy mais surtout impressionnépar sabrève absence. Pas depanique! Gabriel a juste été victime d’unmalaise vagal : une petite syncope sans gravité qui peut se produire à tout âge de la vie.

Un équilibre entre les systèmes sympathique et parasympathique « Il existe chez tout être vivant une sorted’équilibre, debalance qui se fait enpermanence entre le système sympathique, qui accélère le système cardio-vasculaire, et le parasympathique, lenerf vague, qui sert de frein», explique leDr Jean-LouisChabernaud, pédiatre réanimateur à l’hôpital Béclèrede Clamart*. «Or, parfois, le coupde frein, qui est indispensablepour ralentir le système, est tropbrutal, pouvant entraîner unebrève absence, dequelques secondes. » Premier réflexe : on rassure l’enfant « Lemalaise vagal peut être assez spectaculaire, surtout la toute première fois, mais il

n’est absolument pas grave. En fait, c’est un système de régulation normal qui s’active pour éviter que lamachine ne soit en surrégime, mais demanière excessive. Une exagération de la normale, en somme, un excès de protection. Du coup, la tension chute, la circulation se bloque un peu et l’enfant a une petite syncope », explique le pédiatre. Le bon réflexe, une fois que l’enfant a repris ses esprits? «On l’emmène au calme, tranquille, on lui parle…» Autre chose à savoir, lemalaise vagal est toujours provoqué par un élément déclencheur: un effort physique intense, une douleur brutale, comme

se cogner très fort le tibia, l’annonce d’unemauvaise nouvelle dans la famille…

IJUBAPHOTO/ISTOCK

54 PARENTS Mai 2020

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