PARENTS
NOS KIDS À LA LOUPE/ ON S’Y PREND COMMENT?
De 3 à 4 ans
Il veut un petit frère
traduire l’envie d’imiter son copain qui vient d’en avoir un et qui n’arrête pas d’en parler à l’école. Ça veut peut-être aussi dire qu’il s’ennuie tout seul à la maison et qu’il aimerait pouvoir jouer avec quelqu’un de son âge. Autre explication, la phase œdipienne, à ne pas négliger : à 3-4 ans, le petit garçon se verrait bien avoir un bébé avec maman ou la petite fille avec son papa. « Dans ce cas, il vaut mieux stopper net son imagination en lui expliquant que seuls les adultes qui s’aiment font des bébés. Pas les enfants. Il vivra ça quand il sera plus grand avec sa chérie. » C’est peut-être aussi une façon détournée pour un enfant curieux de nous demander comment on fait les bébés ! Enfin, il arrive que certains enfants, plus sensibles et intuitifs que d’autres, émettent ce souhait quand ils sentent que leurs parents sont sur le point de se séparer. C’est l’inconscient qui parle ! On lui dit vrai ! Si on élude la question, il y reviendra jusqu’à ce qu’il obtienne une réponse. « Il est donc important de lui expliquer que faire un bébé est une question d’adultes et de désir. Si papa et maman ont très envie d’avoir un autre bébé, ils choisiront quand ils le voudront, mais ce n’est pas à lui de décider », affirme le Dr Egler. Si on ne veut pas d’autre
Au petit déj, dans le bain et au moment du coucher, il n’en finit plus de nous réclamer un petit frère. Il est important de comprendre précisément ses motivations pour savoir quoi lui répondre.
enfant ou qu’on ne peut plus en avoir, on le lui dit simplement en allant droit au but : « Papa et maman ont eu trois enfants, ils sont déjà très heureux » ou « Papa et maman sont très tristes, mais ils n’auront pas d’autre enfant parce quemaman (ou papa) ne peut plus. » Il en comprendra les raisons plus tard. Si on est en “essai bébé”, on lui explique simplement que c’est notre souhait à nous aussi, mais que l’arrivée de ce bébé ne se fera pas dans l’immédiat. Enfin, si on n’est pas encore très décidé, on lui dit qu’il aura peut-être un jour un frère ou une sœur, mais pas tout de suite. Et aussi on le rassure en lui disant qu’on lui annoncera la bonne nouvelle lemoment venu. l SABRINA BAILLEUL.
L
a première fois que Nolan a dit qu’il voulait un petit frère, « C’était le jour où
on lui a demandé ce qu’il voulait pour son anniversaire. Il allait avoir 4 ans. Et depuis, il ne cesse de nous poser la question. Il en parle même à lamaîtresse et à ses grands-parents », s’étonne Fabrice, son papa. « Une question déconcertantemais tout à fait normale à cet âge », rassure Pierre-Jean Egler, Praticien hospitalierPsychiatriede l’enfant et de l’Adolescent au CHU de Caen. On commence par l’écouter Avant de trouver les mots, il est important d’échanger avec lui sur le sujet. « Lui demander ce que l’arrivée d’un(e) petit(e) frère (sœur) changerait dans sa vie aidera ses parents àmieux décoder son attente », explique le Dr Egler. Ça peut simplement
À lire ensemble
Expliquer pour rassurer, un moyen pour dialoguer entre parents et enfants, avec des pages de jeux
“LES GRANDES QUESTIONS DES 3-6 ANS”, Texte Sophie Coucharrière, illustrations
Mademoiselle Caroline, éd. Flammarion Jeunesse.
ALEKSANDAR NAKIC/ISTOCK
PARENTS Mai 2020 51
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