PARENTS LCL

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On lui permet de faire des choix L a vied’un tout-petit est presque entièrement dirigéepar l’adulte. Lorsqu’on laisse à l’enfant unespacede libertéoù il peut faire ses propres choix, on lui permet dedévelopper sapersonne, à travers sa facultéd’écouter ses désirs, de savoir dequoi il est capableoupas, ce dont il a envie.Nos désirs nous caractérisent, nous nous identifions à eux. En lui permettant d’écouter sondésir, on soutient la constructionde son identité. Attention, il n’est pas questiondemettre l’enfant toute la journée enposition dedevoir décider, çadeviendrait source d’angoisse. On lui donneune liberté de choix adaptée à sonâge‚: autour de 2ans, il a le choix entre lepull rouge et lepull bleu, ça s’arrête là. Peuàpeu, en grandissant, il sera capablede choisir entreplusieurs activités, puis departiciper à l’organisationde la journée. Cet espace de liberté reste sous notre contrôle, faute de quoi ce serait très insécurisant pour lui.

« On a super envie de lui dire “Aention, tu vas tomber ! Lai e, je vais le faire !” Tout faux ! »

L’AVIS DE L’EXPERT

« À une époque, on a cru pouvoir renforcer la confiance en soi des enfants par une pluie incessante de louanges. Certains de ces enfants sont devenus des adultes très centrés sur eux-mêmes, difficilement supportables tant ils cherchent à accaparer l’attention. Ils paraissent pétris de certitudes, mais au fond, ils sont très anxieux et leur besoin d’attirer les regards en permanence ne fait qu’augmenter leur anxiété. Or, c’est en se tournant vers autrui, bien plus qu’en restant centré sur soi-même, qu’on développe le sentiment de sécurité intérieure et la confiance en soi. » Isabelle Filliozat. PSYCHOTHÉRAPEUTE auteure de“Fais-toi confiance!”(Marabout)

Ces personnes arrogantes, persuadées d’avoir raison, qui prennent toute la place,manquent en réalité de confiance en eux: ils n’ont pas un socle assez stable pour assumer le doute et accepter de se remettre en question…

15 On lui fait raconter ses petites victoires C omment tu as fait pour arrêter de sucer ton pouce‚? », «Tu te souviens du jour où on a enlevé les roulettes de ton vélo‚? »…L’idée n’est pas de le couvrir de ancrer en lui ces émotions positives. Il fait ainsi le plein de confiance en lui.Mais aussi, au fil du récit du jour où il a réussi à faire ses lacets ou vaincu sa peur des araignées, il prend conscience des compétences particulières dont il s’est servi pour y parvenir. compliments, mais de lui faire revivre la joie, l’enthousiasme et la fierté de cesmoments, pour

Et qu’il pourra utiliser à nouveau. On peut le faire sous forme de rituel‚: chaque soir, on raconte ce dont on a été le plus fier dans la journée. Ces ancrages du soir augmentent l’impact positif de ses succès.

DR,BLACKSALMON/ISTOCK

ANNE VANWAEREBEKE

PARENTS Avril 2020 69

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