PARENTS LCL

NOS KIDS À LA LOUPE/ DOSSIER

12 On décrit, on ne juge pas M ondessin, il est beau‚?Cette attitude, c’est «bien»ou«mal »‚?Un jeune enfant attendde ses parents qu’ils lui disent quoi penser. Sa référencepour questionner lemonde est une “référence externe”. Pourtant, dès sonplus jeune âge, onpeut l’inciter à faire appel

On agit en tant que modèle

Leur premier modèle surTerre, c’est nous, et ça nous confère une grande responsabilité: on se doit d’être à la

à sa “référence interne”, à se forger un avis personnel sur cequ’il voit ouentend. Il nous faut enpremier lieubannir denotre discours toute formede jugement‚: on se contentededécrire ceque l’onvoit et cequ’on en ressent. Ensuite, onquestionne, on instaure ledialogue. «Tuas vu le grand, là-bas‚? Il apiqué songoûter aupetit‚!Moi, çamemet encolère. Et toi, qu’est-ceque tuenpenses‚?Pourquoi‚? »… «Manona refuséqueLili jouedans songroupe parcequ’elle est grosse‚?Oh, c’est triste. Tu imagines si elle tedisait “non” parceque tes habits ne lui plaisent pas‚? », etc. Au fil du temps, on lui permet d’aiguiser son regard sur lemonde, d’exercer sa faculté de discernement, d’affiner son esprit critique. On l’aide à se poser les bonnes questions, à définir ses propres notions de bien et demal, à penser de façon autonome et à avoir foi en son jugement.

hauteur de ce qu’on veut leur transmettre. Donc… on ne promet pas la lune, mais on tient nos promesses! On ne se prend pas pour un superhéros, mais on accepte de temps en temps de relever un défi (raisonnable). En cas d’échec, on reste zen, on ne s’affuble pas de noms d’oiseaux, on se souvient que l’échec est une tentative sur le chemin de la réussite. On évite d’attribuer à autrui la responsabilité de nos ratages, on les assume et on en tire des leçons pour l’avenir. Enfin… on adopte pour soi les conseils donnés dans cet article! 

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MARIANNE maman d’Ambre, 14 mois

« O ssai aisse€ ‚air e xpérience ! »

Pour le reste, on la laisse libre de tout essayer (monter les escaliers, tout toucher), faire ses expériences. Et s’il y a un vrai danger on dit “stop”. Idem quand elle veut nous taper et m’enfoncer ses doigts dans mes yeux : je lui dis “aïe” très fort, “tu m’as fait mal!”, puis j’utilise la langue des signes pour dire “maman a eu mal” et je passe sa main sur mon visage doucement. En fait, on ne fait pas avec Ambre que ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse. »

marcher! On s’énervait, et il nous arrivait de nous disputer tous les deux, car le papa est plus stressé que moi sur le sujet! Alors on en a discuté pour être en phase. Au final, on a décidé de rester zen, plutôt que dans la lutte : si elle ne mange pas, ça n’est pas grave, elle mange chez la nounou! Du coup, on lui propose une alternative : elle a une petite fourchette et une cuillère à elle, pour manger toute seule, et on en prend une autre pour la nourrir!

« On essaie d’être dans la bienveillance, mais Ambre a fait ses nuits à 1 an et avec la fatigue, parfois c’est difficile. Surtout le soir, on est tous crevés, et à l’heure du repas, elle ne voulait rien manger. On a commencé par des purées normales qui finissaient par terre, on est passé à la diversification menée par l’enfant (DME) qui a marché 2 jours, on a tenté le sucré (un boudoir) en début de repas, etc. À chaque repas, on ne savait jamais ce qui allait

68 PARENTS Avril 2020

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