PARENTS LCL 01

NOS KIDS À LA LOUPE/ HANDICAP

Motricité fine, réflexion… les activités obligent Flore à se concentrer.

cylindres de bois à classer par tailles, qu’elle fait malencontreusement tomber bruyamment sur le sol. « Désolée! », s’exclame-t-elle avec un grand sourire charmeur, avant de tout ramasser, aidée par son accompagnante. Dans la cour, Flore joue avec ses camarades. Elle pousse un garçon, puis est bousculée par un autre qu’elle invective d’un: « Caca prout! » ou « Arrête! J’vais l’dire à maman », comme n’importe quel enfant de maternelle. Quand elle a décidé de ne pas faire quelque chose, elle ne se démonte pas et répond un non ferme. Mutualiser les AESH ? Dans la cour, la directrice, Isabelle Samie, témoigne : « Nous, les écoles de l’enseignement catholique, avons toujours eu cette tradition d’accueil du plus fragile. Les difficultés viennent du recrutement des AESH. L’Etat voudrait qu’on les mutualise : la même personne pour un enfant en fauteuil roulant et un autre porteur de trisomie. Sauf que c’est impossible : l’un a besoin d’être transporté et l’autre court partout ! Alors, on essaie de répartir au mieux les AESH qui nous sont attribuées. A la cantine où Flore mange sans accompagnante, la petite fille replace le verre d’eau de sa voisine devant son assiette ou retient son copain d’à côté qui fait mine de partir en arrière sur sa chaise. Dans le rang, elle lui serre fort la main, multipliant les pitreries pour le faire rire. Ravi de ses marques d’attention, le petit Tillo exulte: « Flore, elle est tout le temps gentille avec moi ». l ESTELLECINTAS.PHOTOSELÉONOREHENRYDEFRAHAN *Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire.**Accompagnants d’élèves en situation de handicap (anciennementAVS)

Dans les écoles publiques, les parents rongent leur frein

Dans les établissements publics, où l’inclusion scolaire des enfants handicapés est obligatoire depuis 2005, les parents manquent d’AESH. Résultat, des milliers d’enfants ne peuvent suivre leur scolarité. l Suite au lancement du #jaipasecole par l’UNAPEI (l’Union nationale des associations de parents de personnes handicapées), les témoignages pleuvent.

l En septembre 2019, Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a annoncé différentes mesures (simplifications des dossiers MDPH, numéro d’écoute des parents, 12 000 nouveaux postes d’accompagnants financés). Mais les parents attendent beaucoup du prochain projet de loi des Finances, qui sera débattu cet automne, pour financer l’accueil de tous les enfants.

82 PARENTS Janvier/Février 2020

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