PARENTS LCL 01

NOS KIDS À LA LOUPE/ ON SE COACHE

« Je préfère la coopération au contrôle.»

Des règles pour tous

« Pour moi, le système carotte/ bâton, récompense/punition, ça a ses limites! Je privilégie la

On lui laisse le temps de les intégrer. Il faut attendre l’âge de 7-8 ans pour qu’un enfant intègre les interdits fondamentaux qui l’aideront à être un être humain bien élevé. C’est dire que la patience est de mise et que l’on va devoir répéter X fois les mêmes préceptes éducatifs pour être obéis! On lui montre que nous aussi on les respecte. Un parent qui dit: « Fais ce que je te dis un point c’est tout! », qui décide de tout selon son bon vouloir et sa fantaisie, ne sera pas écouté et c’est normal que l’enfant se révolte face à ces abus de pouvoir. Car l’autorité qui ne se discute pas et qu’on respecte tous, c’est celle qui fait référence à une loi valable pour tous. On ne les change pas. L’enfant a besoin de repères fixes pour s’y retrouver. Soit c’est permis, soit c’est interdit. Soit il a le droit, soit il n’a pas le droit. On n’agit pas au coup par coup, car à force d’entendre tout et son contraire, des ordres et des contre-ordres, notre loulou va décider de ne plus obéir du tout!

communication, j’encourage ma fille à exprimer ce qu’elle ressent, sans la juger. Je l’invite à réfléchir à ce qu’elle fait, en bien comme en mal. Je veux l’amener à comprendre toute seule en quoi son comportement n’était pas adapté. Je la pousse à trouver elle-même la solution. Il y a des conflits bien sûr,

tout n’est pas idyllique. Mais Gwen est plutôt facile à vivre. »

Si on est trop autoritaire, si on attend de lui qu’il soit parfait, il risque de se braquer et de s’opposer systématiquement.

MELVIN Papa de Gwendoline, 4 ans

On ne devient pas une machine à donner des ordres

« Fais comme ci, fais comme ça! Viens ici, mets ça, fais pas ci, fais pas ça! », représentons- nous le nombre d’injonctions, de contraintes et d’interdits que notre tout-petit doit intégrer les trois premières années de sa vie! Apprendre à manger à heure fixe et proprement, dormir au bon rythme, acquérir la propreté, ne pas toucher à tout, bien se tenir en société, ne pas se montrer agressif envers les autres… Certes, ces règles sont légitimes, mais ne soyons pas

trop exigeants. On hiérarchise nos demandes. On enseigne les interdits et les règles fondamentales à notre enfant dès son plus jeune âge: le respect de soi, le respect des autres, le respect des biens d’autrui. Et on relativise sur les comportements moins essentiels, après tout, la Terre ne va pas s’ouvrir sous nos pieds s’il ne finit pas son assiette de légumes ou

s’il salit ses vêtements en sautant dans une flaque…

Quand on lui refuse ce qu’il veut, quand on lui interdit de faire ce qu’il a envie de faire, il n’est pas content, logique. Il réagira mieux à nos refus et à nos injonctions si on ajoute: « Non, pas maintenant, tu l’auras plus tard », « Non, pas tout de suite, mais on ira tout à l’heure »… On lui apprend à supporter l’attente

On le félicite quand il nous écoute Au lieu de nous focaliser sur les fois où il n’écoute pas, on met l’accent sur ce qui se passe bien. On le complimente: « C’est bien mon chéri, tu as fait ce que je t’ai demandé! Bravo, tu te débrouilles comme un chef! Tu peux être fier de toi! » Ça s’appelle du renforcement positif et ça l’aidera à se construire une image positive de lui-même.

CATHERINE MARCHI

RAFAELBEN-ARI/GETTY IMAGES

56 PARENTS Janvier/Février 2020

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