PARENTS LCL 01
Elle a eu beau recevoir plein de peluches et doudous en cadeaux depuis sa naissance, notre louloute ne s’est jamais pris spécialement d’affection pour aucun d’eux. C’est grave, Docteur?
De 1 à 2 ans
Elle ne veut pas de doudou
S
uzon a fait sa deuxième rentrée à la crèche, cette année. Tous ses copains ont débarqué avec leur inséparable doudou qu’ils câlinent à l’envi. Suzon, elle, n’en a pas, n’en a jamais eu d’ailleurs. « Et ça intrigue toujours beaucoup le personnel de la crèche qui me laisse penser que ce n’est pas normal », explique Sandrine,
s’apaiser… », explique la professionnelle. Et si un enfant n’a pas du tout de doudou ? « Tant qu’il a le sourire, qu’il va bien et qu’il s’ouvre aux autres facilement, pourquoi s’en inquiéter ? » On ne change rien… ou presque ! Il n’y a pas lieu de forcer un enfant à adopter un doudou. S’il n’en a pas, c’est qu’il a trouvé d’autres moyens de se rassurer ou de gérer ses angoisses potentielles. Dans certains cas, durant la période d’adaptation chez la nounou ou à la crèche ou bien lors des premiers jours à lamaternelle, les équipes peuvent proposer aux parents d’apporter un jouet, un linge ou un t-shirt qui lui rappellera lamaison, fera le lien et le rassurera avec un objet ou des odeurs connues. « C’est une bonne idée aussi quand un enfant pleure systématiquement quand ses parents le déposent lematin », exprime la professionnelle. l SABRINA BAILLEUL *Son site: psychologue-nice.org
samaman. « Pourtant, ça n’a franchement rien d’alarmant, commente Catherine Pierrat*, psychothérapeute. On a normalisé l’existence du doudou chez l’enfant alors qu’il n’est absolument pas une obligation », poursuit la professionnelle.
Un doudou peut-être virtuel? Parfois, les parents pensent à tort que leur enfant n’a pas de doudou. S’il est souvent associé à une peluche, un bout de chiffon ou au vieux t-shirt de maman qu’il traîne partout et suçote, le petit “compagnon” prend parfois d’autres formes moins évidentes. « Un jouet fétiche, un enfant qui se caresse la joue ou le pied, qui suce son pouce en se tripotant une mèche de cheveux – ce que j’appelle les doudous intégrés – ou qui parle sans cesse, partout et à tout le monde de “Ma maman”, c’est aussi un moyen de se rassurer et de
« Doux doudou or not doudou ? » Denombreuses étudesontmis en avant que les enfants sansdoudou étaient souvent ceuxqui avaient bénéficiéd’uneprésenceplus longue de leurmamanà leurs côtésdans lespremiersmoisde leur existence… «Maisqu’onse rassure,que l’enfant ait oun’ait pasdedoudou,cela n’auraaucune influencepositive ounégative sur sa vie future…», ponctueCatherinePierrat.
ANOUSHKATORONTO/ADOBE STOCK
PARENTS Janvier/Février 2020 47
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