Les cathédrales de notre histoire
DANS LE SECRET DES CATHÉDRALES
SAINT-ÉTIENNE DE METZ, « LA LANTERNE DU BON DIEU »
C
omme Saint-Pierre de Beauvais, Saint-Étienne de Metz collectionne les records. Avec ses voûtes s’élan- çant à 41 mètres de haut (et jusqu’à 43 mètres au niveau du transept), elle se distingue comme la troisième
plus haute cathédrale française derrière Beauvais et Amiens. Et surtout, elle possède la plus vaste surface de vitraux, et les plus grandes verrières gothiques dans le transept nord et sud (420 m 2 chacune) de toutes les cathédrales. La cathé- drale Saint-Étienne célébrait en 2020 ses 800 ans, commémorant la décision de construire ce nouvel édifice gothique adossé à une autre église, Notre- Dame-la-Ronde. Au xiv e siècle, les deux églises ne feront plus qu’une après avoir abattu le mur qui les séparait. Au xv e siècle, le transept et le chevet de l’ancienne cathédrale sur laquelle a été bâtie Saint-Étienne sont reconstruits dans le style gothique. Et la cathédrale est enfin consacrée en 1552. En 1877, des feux d’artifice tirés en l’honneur de l’empereur Guillaume I er embrasent le toit en bois de la cathédrale. La toiture sera reconstruite sur une charpente en fer. La cathédrale des vitraux Entre gothique rayonnant et flamboyant, Saint- Étienne de Metz est percée de grandes baies vitrées qui apportent à l’intérieur une lumière exceptionnelle. Avec 6500 m 2 de vitraux, Saint- Étienne deMetz surclasse en effet toutes les autres cathédrales: Chartres n’en compte que 2600 m 2 , Strasbourg 1500 m 2 , Rouen, 3000 m 2 . La conser- vation de vitraux très anciens mais aussi l’ajout de créations contemporaines donnent un bel aperçu de l’art verrier. Les plus anciens vitraux de Saint- Étienne se trouvent dans le transept sud: ces petits vitraux bleus remontent au xiii e siècle. La grande rose de Hermann de Münster ( xiv e siècle) et les verrières de Théobald de Lixheim et de Valentin Bousch ( xvi e siècle) sont des œuvres également remarquables. Enfin, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs verrières durent être remplacées après avoir été détruites. Jacques Villon, frère de Marcel Duchamp, et Marc Chagall acceptent alors de participer à la création de ces nouveaux vitraux. Témoignant de l’extrême vitalité et de la créativité de l’école de Metz, ces œuvres lumineuses et chatoyantes s’intègrent parfaitement à la cathédrale gothique, et attirent chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs.
La nef et l’époustouflante verrière occidentale du xiv e siècle, de Hermann de Münster, dont la grande rosace de 11 mètres de diamètre.
Bertrand Rieger / Détours en France
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SECRETS D’HISTOIRE
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