Les cathédrales de notre histoire

DANS LE SECRET DES CATHÉDRALES

Manuel Cohen x 4

regalia déposés pour la première fois par Louis VI en 1120, etc. « Suger était amoureux des pierres pré- cieuses et en avait décoré les autels. Pour lui, l’or, les pierreries, la beautématériellemènent à Dieu en éle- vant l’âme et en l’invitant à la contemplation. » La commande de saint Louis Après la mort de Suger, les travaux marquent un coup d’arrêt jusqu’en 1231. L’art gothique dit rayonnant est à son apogée. Saint Louis veut un bâtiment plus vaste et plus haut encore. De la basilique de Suger ne sont conservées que la façade et la partie basse du chevet, tandis que la partie haute est surélevée, et que l’on construit la nef et le transept. La tour nord en façade est couronnée d’une flèche qui culmine à près de 100 mètres. Saint Louis veut faire de Saint-Denis la nécropole définitive des rois de France. Vers 1265, il commande 16 gisants des rois ou reines inhumés entre le vii e et le xiii e siècle. Auparavant, les tombeaux n’étaient identifiés que par une dalle gra- vée. Peintes de couleurs très vives, ces sculptures représentent les personnages de manière idéali- sée, uniformes sans être identiques, et munis des attributs royaux. Ils ont les yeux ouverts, tournés vers le ciel et l’Est d’où viendra, selon la Bible, le Christ à la fin des temps. Tous ces tombeaux sont placés à la croisée du transept, avec au centre

parle souvent de Saint-Denis comme de la première église gothique, même si Sens lui dispute le titre. Mais l’ “art de l’Île-de-France” est bien né dans l’entourage du domaine royal au xii e siècle, à la faveur d’une écono- mie florissante. Suger réalise la synthèse de plusieurs techniques innovantes comme l’utilisation de la croi- sée d’ogives que l’on trouve déjà en Lombardie ou en Angleterre, qui facilite la construction demurs percés de grandes baies ornées de vitraux colorés. Plusieurs des verrières commandées par Suger ont été conser- vées. » Pour Suger, Dieu est lumière et doit pouvoir irradier l’intérieur de la basilique. Il constitue éga- lement un trésor exceptionnel grâce aux dons des rois et des princes: objets liturgiques, reliquaires,

La verrière de la basilique a été refaite au xix e siècle. Seuls quelques éléments dans les vitraux du déambulatoire de l’époque de Suger ont pu être préservés.

Le Sacre de Marie de Médicis,

le 13 mai 1610, de Nicolas-André Monsiau.

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