La maison zéro déchet

Concrètement, cela change quoi dans son quotidien quand on veut vivre zéro déchet? On interroge différemment ses besoins, on positionne un acte de conviction, on pose les bases d’une consommation active : on devient consom’acteur ! Il s’agit de prendre conscience de son pouvoir d’achat et de décider comment on veut l’utiliser. Cela demande de repenser sa routine de courses, tout en étant très cohérent. Par exemple, il vaut mieux acheter des lentilles du Puy avec un contenant cartonné dans un supermarché, que des lentilles bios cultivées hors UE dans un emballage plastifié. La priorité est de consommer local et agriculture raisonnée, même si le stade ultime est de trouver le bon produit, avec le bon procédé de production et sans emballage. Côté salle de bains, on va se tourner vers des produits comme du dentifrice et du shampoing solides. S’agissant du ménage, avec du vinaigre blanc, du savon noir et du bicarbonate de soude, il y a des rayons entiers où je ne mets même plus les pieds ! ON MANGE QUOI DANS UNE FAMILLE ZÉRO DÉCHET? Principalement des produits frais, locaux et de saison ! Mon mari est un chef dans l’âme, mais moi, j’aime surtout les plats qui ont le meilleur rapport qualité/ temps. J’adore dégoter des recettes simples et bonnes. Et comme on retrouve les mêmes légumes d’année en année, saison après saison, c’est toujours un plaisir renouvelé ! En leur expliquant ! Quelqu’un m’a demandé un jour si je n’avais pas peur que ce soit anxiogène pour eux… Je pense que tant qu’on leur apprend qu’ils sont les propres acteurs de leur avenir, ils ne s’en portent pas plus mal. Bien au contraire ! Ils sont, par exemple, très fiers de faire deviner à nos amis le prix des meubles que nous avons trouvés dans la rue, ou refusent que leur grand-mère leur achète des Kinder, car ils ont conscience des dégâts de la culture de l’huile de palme sur l’habitat des grands singes. Ma fille aînée, Louise, qui est actuellement en 6 e , s’est même présentée cette année comme éco-déléguée de sa classe. Comment impliquez-vous votre famille, et en particulier vos trois enfants?

Quel regard vos proches posent-ils sur votre mode de vie? Au début, il y a un manque de prise au sérieux. Mais, petit à petit, les gens

comprennent. Surtout que l’on est ni moralisateurs ni donneurs de leçons ! Par exemple, j’avais organisé un Noël zéro déchet où j’avais tout simplement demandé de ne pas utiliser de papier d’emballage pour les cadeaux des enfants. L’année suivante, j’ai suggéré de privilégier, si possible, les jouets d’occasion ou reconditionnés. De toute façon, notre but n’est pas de convertir les autres. Nous attendons surtout de la compréhension et du respect. Quels sont vos projets ? Encore plein de livres pour enfants ! J’ai adoré écrire Bienvenue dans ma maison zéro déchet, verbaliser des explications logiques pour les enfants afin de les pousser à approfondir leur réflexion… Depuis les dernières élections municipales, je suis également adjointe au maire de mon village. Cela me donne l’opportunité d’être dans l’action, pas seulement dans la réflexion ou la contestation, et de proposer des solutions en dehors du cercle familial, à l’échelle de la commune. VOUS AVEZ ÉCRIT LES 50 RÈGLES D’OR ZÉRO DÉCHET (LAROUSSE). QUELS SERAIENT VOS 3 COMMANDEMENTS? Cuisiner les restes, vider son frigo et, surtout, être cohérent ! Si je pratique le zéro déchet dans ma cuisine, il va falloir que je l’insuffle progressivement dans ma salle de bains, mon dressing et ma décoration. Cela passe par de la récup’, des vide-greniers et des sites de seconde main, comme Leboncoin, à condition, évidemment, qu’il ne faille pas se déplacer trop loin pour récupérer le meuble ou l’objet. Évidemment, on peut aussi se faire plaisir en faisait appel à des artisans et à des entreprises locales. Encore une fois, c’est une question de bon sens : quand on a un achat à faire, on se questionne et on se positionne.

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