La joie d'être mécène

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d’être La JOIE MÉCÈNE

La JOIE d’être MÉCÈNE

d’être La JOIE MÉCÈNE

PRÉFACE

Jacques Ducerf , Président et Raphaël Appert, Directeur général du Crédit Agricole Centre-est

C’est pour nous une grande joie et une belle fierté de vous présenter l’ouvrage que vous tenez entre les mains. Ce livre présente la plupart des actions de mécénat que nous avons menées depuis la création de Centre-est en 1995. Or, à nos yeux, le mécénat est bien davantage que la traduction de notre res- ponsabilité d’entreprise citoyenne : c’est une affaire de cœur. Nous sommes fiers de nous rendre utiles en contribuant à faire avancer des projets qui bénéficient au plus grand nombre. C’est pourquoi, durant plus de deux décennies, avec nos fondations nationales Crédit Agricole-Pays de France et Crédit Agricole Solidarité et Développement, nous nous sommes attachés à contribuer à la vitalité de notre territoire en soutenant les projets d’intérêt général menés par des hommes et des femmes passionnés. Comme vous le découvrirez dans ces pages, nous nous engageons pour valori- ser les richesses du patrimoine local. Convaincus que la maturité et la modernité d’une organisation se mesurent à sa capacité à venir en aide aux plus fragiles, nous soutenons toutes les solidarités. Pour favoriser le «vivre ensemble», nous allons même plus loin en provoquant des Rencontres solidaires entre les différents acteurs du territoire. Ils peuvent ainsi échanger et élaborer ensemble des réponses aux grands défis sociétaux. Nos Caisses locales relaient activement et alimentent cette politique : véritables mécènes de proximité, elles soutiennent chaque année plusieurs centaines d’initiatives associatives dans des domaines aussi variés que la culture, le sport, l’éducation, la recherche médicale ou l’insertion. Nous avons choisi de mettre en lumière de belles illustrations de ce volontarisme et de revenir en images sur les cérémonies des Tremplins, qui récompensent les actions les plus exemplaires. Ces pages sont aussi une manière pour nous de rendre hommage à tous les porteurs de projets : sans eux, pas de mécénat !

Nous espérons que la lecture de ce livre fera battre votre cœur à l’unisson des nôtres.

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Mécène pour provoquer des RENCONTRES SOLIDAIRES ÉCHANGER ET CONSTRUIRE ENSEMBLE

Mécène pour le PATRIMOINE et la CULTURE PARTAGER LE PATRIMOINE CULTUREL DE NOTRE TERRITOIRE

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Mécène via les CAISSES LOCALES DONNER DE LA VIE AUMONDE ASSOCIATIF ET TISSER DES LIENS DE PROXIMITÉ

Mécène pour toutes les SOLIDARITÉS MIEUX VIVRE ENSEMBLE

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Mécène pour le PATRIMOINE et l a CULTURE

PARTAGER LE PATRIMOINE CULTUREL DE NOTRE TERRITOIRE

Notre territoire regorge de trésors historiques et artistiques. Il nous tient à cœur de les faire connaître au plus grand nombre.

Mécène pour le PATRIMOINE et la CULTURE

LYON / RHÔNE UN NOUVEAU SOUFFLE POUR FOURVIÈRE

L’incontournable site religieux poursuit sa cure de jouvence. Après la basilique, c’est au tour des autres bâtiments – dont la Maison des chapelains, véritable lieu de vie et d’accueil –, de connaître un embellissement. Le sanctuaire de Fourvière constitue un des symboles incontournables de la capitale des Gaules et un haut lieu touristique national. Pensé par l’architecte Pierre Bossan, édifié en 1896, puis érigé en basilique en 1897, ce site religieux tient une place très particulière dans le cœur des Lyonnais et appartient à la Fondation Fourvière. Sa création fut le fruit de la générosité de milliers de donateurs issus de la cité rhodanienne. Depuis une trentaine d’années, les ins- tallations surplombant le Vieux Lyon connaissent une succession de travaux, destinés à la remise en valeur de ce patrimoine inestimable. Via le projet Fourvière 2020, la basilique a retrouvé son lustre d’antan. C’est désor- mais au tour du pavillon d’accueil, de la Maison carrée, mais aussi de la Maison des chapelains, de trouver un souffle nouveau. Soutenue par le Crédit Agricole Centre-est et la Fondation Crédit Agricole–Pays de France, la réfection de cette partie du périmètre classé aux monuments historiques a vu l’ins- tallation d’un restaurant d’application des Apprentis d’Auteuil, d’un foyer de jeunes travailleurs, ainsi que d’une table d’hôtes avec terrasse. Ce précieux espace du site de Fourvière offre un lieu d’accueil ouvert et bienveillant pour les pèlerins, visiteurs et apprentis.

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La réputation d’excellence de cette cité s’est forgée avec le temps entre la fon- derie royale, la cristallerie de la reine, puis l’activité sidérurgique et les construc- tions mécaniques de la dynastie Schneider, véritable symbole de l’histoire industrielle hexagonale. Malgré les dif cultés rencontrées durant le dernier tiers du XX e siècle, le Creusot a résisté et a conservé un statut particulier de «ville usines». Reprise par différents groupes industriels, l’industrie poursuit ses activités, entre acier et constructions mécaniques. Aujourd’hui, le château de la Verrerie, ancienne cristallerie de la reine et résidence des maîtres de forges, constitue le patrimoine vivant de ce haut lieu de l’industrie en France. Abritant le Pavillon de l’Industrie depuis 2015, il permet l’installation de nombreuses expositions. Depuis son ouverture, ce lieu unique atteste que l’industrie pos- sède une place particulière dans l’histoire économique française et poursuit l’objectif d’encourager le dynamisme local. Avec la remise aux visiteurs de tablettes interactives (assemblées au Creusot) et grâce au soutien du Crédit Agricole Centre-est et de la Fondation Crédit Agricole-Pays de France, l’appro- priation de ce lieu unique est largement facilitée. À travers le pavillon installé au château de la Verrerie, le patrimoine industriel et les industries du Creusot possèdent une vitrine unique, témoin de l’économie nationale. LE CREUSOT / SAÔNE-ET-LOIRE FAIRE BATTRE LE CŒUR DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE

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La commune d’Izieu est marquée à jamais par l’un des épisodes les plus noirs de l’histoire de France. Le 6 avril 1944, 44 enfants juifs et 7 éduca- teurs présents dans la Maison d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin, furent raflés et déportés sur ordre de Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon. Seul Léon Reifman parvint à échapper à la rafle. Des enfants et éducateurs déportés, seule Léa Feldblum survécut. Sabine Zlatin, absente ce jour-là fut également épargnée et surnommée, par la suite, la Dame d’Izieu. Une association vit le jour autour d’elle en 1988 pour ne jamais oublier cet épisode tragique, et la bâtisse, qui accueillit plus de cent enfants et plusieurs adultes en 1943 et 1944, fut érigée en mémorial en 1994. Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, la Maison d’Izieu constitue aujourd’hui l’un des trois lieux de mémoire nationale avec le Vel’ d’Hiv’ à Paris et le camp de Gurs en Béarn. En 2015, un nouveau bâtiment de 930m² a été inauguré dans le but de donner des moyens supplémentaires à l’association et accueillir du mieux possible les 26000 visiteurs annuels. La Fondation Crédit Agricole–Pays de France s’est positionnée sur ce projet en soutenant la création de nouveaux contenus muséographiques et l’instal- lation de deux tables tactiles. La Maison d’Izieu est l’un des trois lieux de mémoire nationale français et un témoin incontournable de la barbarie nazie. Afin de ne jamais oublier, de nouvelles installations et contenus muséographiques ont été imaginés. IZIEU / AIN UN SITE POUR PERPÉTUER LE SOUVENIR DE LA SHOAH

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Le petit village de Bissy-sur-Fley, dans le Châlonnais, jouit d’une réputation qui dépasse les frontières régionales. Pour cause, le château médiéval surplom- bant cette commune est un bijou architectural construit à partir du XII e siècle. Mais ce lieu, inscrit au titre des Monuments Historiques en 1932, est également connu grâce à l’un de ses propriétaires : Pontus de Tyard (1521 - 1605). Prélat et écrivain, ce dernier fut un des fondateurs de l’incontournable groupe de poètes de la Pléiade, aux côtés de Ronsard et du Bellay. Peu à peu délaissé par les descendants de l’auteur, le château, composé d’un corps de logis et de com- muns, fut transformé en ferme au milieu du XVII e siècle. En 2001, l’ensemble est confié à l’association Renaissance afin de préserver ce patrimoine unique tout en conservant son esprit originel. Une ouverture au public du château est assurée lors d’événements réguliers (concerts, lectures, stages...), tandis qu’un Parcours des Patrimoines, créé avec le soutien du Crédit Agricole, permet de se promener au cœur des 5 hectares du parc de la Garenne, dans l’esprit de Pontus de Tyard. Prenant naissance dans la halle d’accueil, quatre sentiers, jalonnés de panneaux pédagogiques, permettent de découvrir le jardin poé- tique, le verger ou encore la vigne conservatoire dans les meilleures conditions. Typique du style gothique bourguignon, le château de Bissy-sur-Fley est réputé pour avoir été la propriété d’un fondateur de la Pléiade : Pontus de Tyard. Ouvert au public, le lieu se visite grâce à un parcours historique passionnant. BISSY-SUR-FLEY / SAÔNE-ET-LOIRE DES SENTIERS, UN JARDIN POÉTIQUE ET UN CHÂTEAU

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Conçu par Marguerite d’Autriche à la mort en 1504 de son époux Philibert le Beau, le monastère royal de Brou est constitué de bâtiments monastiques organisés autour d’une église (chef-d’œuvre du gothique flamboyant unique en France) et de trois cloîtres. Il s’agissait alors de loger les moines augustins chargés de prier pour les princes enterrés dans l’église. Les spacieuses cellules situées à l’étage abritent aujourd’hui un musée de beaux-arts et d’arts décoratifs. Le Crédit Agricole Centre-est, avec la Fondation Crédit Agricole-Pays de France, a contribué à la restauration de l’appartement du prieur, composé d’une cellule et de la bibliothèque. Les travaux ont permis d’ouvrir au public de nouveaux espaces, acces- sibles en ascenseur, présentant des œuvres et des objets du XVIII e  siècle tels que mobilier, bijoux, émaux ou montres. Les visites, les ateliers et les stages sensibilisent tous les publics à l’art, l’archéologie et l’architecture. Des expositions d’art ancien ou contemporain sont proposées au fil de l’année et, chaque été depuis 2000, le site accueille le festival À la folie… pas du tout . Preuve de son succès populaire, le monastère royal de Brou a été élu «monument préféré des Français» à l’occasion des Journées du patrimoine en 2014, entrant ainsi dans le top 20 des monuments nationaux les plus visités. La restauration du monastère royal de Brou a permis au prestigieux site de poursuivre son développement, lui assurant un statut de haut lieu du patrimoine touristique culturel et touristique en région, en France et en Europe. BOURG-EN-BRESSE / AIN UN CHEF-D’ŒUVRE PLÉBISCITÉ PAR LES FRANÇAIS

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Dans la quiétude du vallon de Chartreuse, Saint-Bruno installa en 1084 les prémices d’un monastère qui deviendra, au fil des siècles, l’un des plus bril- lants exemples d’isolement et de silence. Fondant jusqu’à 200 monastères à travers toute l’Europe, le chapitre général de cette institution appelée Ordre des Chartreux décida de lancer un inventaire des maisons de l’Ordre dès le XVII e siècle. Ainsi, jusqu’au XIX e siècle, de grandes toiles représen- tant des perspectives aériennes des bâtiments et espaces attenants furent réalisées. Véritables témoignages de la vie quotidienne de l’époque et mine d’informations pour bon nombre d’historiens, ces œuvres majestueuses, ornées de formes et de décors, ont connu une histoire pour le moins tumul- tueuse. Seules 79 d’entre elles survécurent aux affres du temps. Exposées au sein du musée de la Grande Chartreuse, à proximité du monastère, ces toiles d’une autre époque possèdent une place de choix dans une galerie qui leur est consacrée. Petit à petit, leur restauration s’organise, et deux repré- sentations des chartreuses de Notre-Dame de Portes et de Notre-Dame de Meyriat ont pu récemment être restaurées Ainsi, il ne demeure aujourd’hui qu’une vingtaine de ces «vieilles dames» à réembellir. Au cœur du musée de la Grande Chartreuse trônent de magnifiques cartes des chartreuses d’Europe dont deux, consacrées à des monastères de l’Ain, viennent d’être restaurées. SAINT-PIERRE-DE-CHARTREUSE / ISÈRE LES TRÉSORS IMAGÉS DE LA GRANDE CHARTREUSE

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ROMENAY / SAÔNE-ET-LOIRE VOYAGE DANS LE TEMPS EN BRESSE

En 1937, les Romenayous étaient sûrement parmi les Français les plus fiers. Leur village de Romenay et, surtout, leur musée avaient alors été choisis pour représenter le monde rural lors de l’Exposition universelle de Paris. Les plus anciens ont les yeux qui pétillent, se souvenant de cet épisode unique où ils montèrent à Paris pour danser en sabots. Mais cette époque est loin d’être révolue puisque l’architecture continue de faire la fierté de ce petit vil- lage situé à quelques encablures de Tournus. Rachetée en 1994 par la mairie, la Ferme du Champ bressan a depuis connu une succession de phases de restauration afin de lui rendre son âme de 1937. Cheminée sarrasine de 1705, chambre à coucher et cuisine typiques... petit à petit, tout a été réorganisé et garni de matériel complet de l’époque, offert par des associations locales et des habitants. Avec le soutien de la Fondation du Crédit Agricole et du Crédit Agricole Centre-est, une ancienne huilerie vient également d’être entièrement restaurée. Chaque visiteur peut ainsi revivre le mode de vie de la campagne bressane des années trente et se laisser charmer par les veillées en patois autour de la cheminée et les balades contées, ou encore, prendre part à des ateliers vannerie ou dépouille de panouilles de maïs. La ferme du Champ bressan est un témoin vivant du passé. Ce bel ensemble du XVIII e siècle a été remis en état et permet de revivre l’époque des années trente, dans le monde rural.

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Des trésors retrouvent ainsi tout leur éclat : la chapelle latérale de la Vierge décorée par Alexandre Denuelle et comportant deux toiles marouflées d’Antoine Sublet, la chaire baroque en marbre polychrome de Marc Chabry II, la statue de la Vierge à l’Enfant de Jacques Mimerel et tous les tableaux dont la Vierge de Pitié de Thomas Blanchet. La chapelle de la Vierge, dont le sym- bole est une Pietà, est un symbole fort pour la ville car Lyon fut consacrée à la Vierge par Louis XIII en 1638 en remerciement de la naissance du futur Louis XIV. La Vierge de Mimerel fut d’abord placée sur le Pont du Change en 1662. Lors d’une fête de la Saint-Jean en 1677, elle fut abîmée et on décida de la déplacer. Il est rapporté que le char qui la transportait s’arrêta net devant l’Hôtel-Dieu, les bœufs refusant d’avancer davantage. Cela indiquait si claire- ment le désir de la Vierge qu’elle fut définitivement installée dans la chapelle. Afin de permettre aux Lyonnais de suivre ce chantier d’envergure, Hospices Civils de Lyon, maître d’ouvrage de cette restauration, et leurs partenaires, organisent régulièrement des visites de l’édifice. Cette chapelle est adossée à l’ancien hôpital qui vient de subir une reconversion complète et que les Lyonnais vont pouvoir se réapproprier peu à peu. Ce joyau baroque niché au cœur de la Presqu’île dormait sous un triste manteau de 150 ans de poussière et de pollution. Le Crédit Agricole Centre-est, avec la fondation Crédit Agricole-Pays de France, est la première entreprise à investir fortement pour la restauration de cette chapelle. LYON / RHÔNE LA CHAPELLE DE L’HÔTEL-DIEU RETROUVE SES COULEURS

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LYON / RHÔNE UNNOUVEAU CHEF-D’ŒUVRE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS Tout a commencé en 2007 : pour tenter de conserver une toile de maître classée Trésor national et menacée de partir aux États-Unis, le musée des Beaux-arts de Lyon lance une campagne de mécénat sans précédent auprès des entreprises et des particuliers. Le résultat va au-delà des espérances : le tableau est acquis et pourra donc rester sur le sol français. C’est ainsi que se crée le club des mécènes du musée Saint-Pierre avec notamment le Crédit Agricole Centre-est. Cette complicité entre le musée et la banque ne fera que s’amplifier au fil des années. L’acquisi- tion de La fuite en Égypte de Nicolas Poussin constitue un événement majeur dans la vie du musée. Seul l’évangile selon Saint Matthieu relate l’épisode de la fuite de la Sainte famille en Egypte. Averti par les Mages qu’allait naître à Bethléem le roi des Juifs, Hérode décide de faire massacrer les nouveau-nés du village. Dans la nuit, un ange prévient Joseph qui part aussitôt pour l’Égypte, emmenant Marie et Jésus. Commandé par le soyeux d’origine lyonnaise Jacques Serizier, cette œuvre a été peinte en 1657 à la fin de la vie de Nicolas Poussin. Chaque année, de nouveaux chefs d’œuvre viennent rejoindre les collections du musée : des toiles d’Ingres, de Fragonard, un deuxième Poussin ( la mort de Chioné – détail ci-contre) et même des tableaux de Pierre Soulages, venu en personne inaugurer l’exposition qui lui fut consacrée. Une politique très auda- cieuse d’acquisition et de restauration de chefs d’œuvre rendue possible grâce notamment au club des mécènes du musée Saint-Pierre.

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AMBRONAY / AIN UN LABEL EN OR POUR UNE ABBAYE

Fondée sous le règne de Charlemagne au pied des contreforts du Bugey, l’abbaye d’Ambronay rayonne encore, plus de mille ans après son édifica- tion. Reconnaissant l’exceptionnelle acoustique des lieux, l’association Art et Musique y crée dès 1980 un festival de musique baroque qui souffle en 2018 sa 39 e bougie. En 2003, l’abbaye devient Centre culturel de ren- contre, prestigieux label reconnaissant la mise en valeur d’un monument historique en lien avec la conduite d’un projet artistique contemporain. Depuis 2008, le site fait l’objet d’un ambitieux programme de restauration. Le Crédit Agricole Centre-est, associé à la Fondation Crédit Agricole-Pays de France, intervient pour l’aménagement de l’espace accueil et d’une salle de musique, et la restauration d’instruments anciens. Pour Alain Brunet, directeur du centre, « la musique a sauvé Ambronay». Le mécénat d’entre- prise a joué un rôle décisif dans la restauration de l’abbaye et, à ce titre, le Crédit Agricole Centre-est a été l’un des premiers partenaires. L’abbaye accueille des projets d’éducation artistique et culturelle, artistes en résidence et séminaires. L’Académie baroque européenne d’Ambronay y assure égale- ment la formation et l’insertion professionnelle de jeunes musiciens. Véritable soutien pour la musique ancienne et baroque, le label Centre culturel de rencontre a donné un nouveau souffle à ce joyau de l’art bénédictin. Si la musique adoucit les mœurs, elle fait aussi des miracles pour le patrimoine.

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CALUIRE / RHÔNE HOMMAGE À UNE ICÔNE DE LA RÉSISTANCE

Jean Moulin fut arrêté par la Gestapo le 21 juin 1943, avec sept autres respon- sables de la Résistance de la zone Sud. Alors que le docteur Dugoujon avait mis sa maison de Caluire-et-Cuire à la disposition de l’état-major de l’Armée secrète, les protagonistes d’une réunion au sommet furent dénoncés et tom- bèrent entre les mains de la police allemande, alors dirigée par Klaus Barbie. Si un cénotaphe lui est dédié dans la nécropole nationale du Panthéon à Paris, c’est bien à Caluire, commune de l’agglomération lyonnaise, dans la maison même où il fut appréhendé, que la mémoire de Jean Moulin est aujourd’hui honorée. La bâtisse a été réhabilitée dans le respect de son aspect originel. Le Crédit Agricole Centre-est et la Fondation du Crédit Agricole-Pays de France ont soutenu ce projet en 2008, participant à l’installation dumémorial inauguré en 2010. Le bâti- ment est inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques, labellisé Maison des illustres. Les salles mémorielles plongent le visiteur dans le déroulement des faits historiques, tandis que des témoignages sur l’arrestation de Jean Moulin sont diffusés dans la salle de projection aménagée au sous-sol. Le mémorial Jean Moulin de Caluire demeure l’un des trois hauts lieux commémoratifs du Grand Lyon consacrés à la Seconde Guerre mondiale, avec la prison de Montluc et le Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation, installé dans le 7 e arrondissement.

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SAINT-ÉTIENNE-DU-BOIS / AIN UN ESPACE CONSACRÉ AUX JEUX ANCIENS

À cheval sur les départements de l’Ain et de la Saône-et-Loire, la Bresse est longtemps restée une région de tradition rurale, enclavée entre les premiers contreforts du Jura à l’est, la Saône à l’ouest, le cours inférieur du Doubs au nord et enfin, au sud, les étangs de la Dombes. Au fil de son histoire, la région a développé des coutumes originales que l’association Maison de pays en Bresse s’est donné pour mission, dès sa création en 1985, de préserver, mais aussi de faire connaître. Implanté sur la commune de Saint-Étienne-du-Bois, l’écomusée s’attache à mettre en lumière l’habitat typique bressan depuis les années 1700. Avec le soutien du Crédit Agricole, l’association a créé en 2005 un espace dédié aux jeux anciens, qu’ils soient de plein air (quilles, casse- têtes, balançoires...) ou d’intérieur (pêche à la ligne, puzzles, grenouilles, billards, dames...). Avec un brin d’imagination, on pourrait considérer les maisons bressanes comme les lointains ancêtres des mobile homes, tant la simplicité de leur assemblage permettait de modifier, réparer et même déplacer d’un village à l’autre ces bâtiments dépourvus de fondations. Pour autant, leur mobilité n’altérait en rien leur solidité. Pour preuve, après quatre cents ans, certaines de ces maisons se tiennent encore fièrement debout. L’écomusée Maison de pays en Bresse poursuit sa mise en valeur du patrimoine bressan en offrant aux visiteurs une occasion unique de jouer comme jadis.

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MÂCON / SAÔNE-ET-LOIRE MAXIME DESCOMBIN, UN ARTISTE IMMORTEL

Parmi les sculpteurs français du XX e siècle, Maxime Descombin connut un par- cours atypique. D’abord valet de ferme dès l’âge de 8 ans, il apprit le métier de tailleur de pierre dans les carrières du pays avant de devenir compagnon et de se spécialiser dans l’ornementation et l’art funéraire. Quelques années plus tard, il préféra suivre les chemins de la sculpture artistique, plus propice à son esprit créatif hors norme. Son travail prit alors une orientation très marquée vers l’abstraction. En quittant le circuit marchand en 1959 pour se consacrer aux commandes destinées à l’espace public, Maxime Descombin poursuivit sa destinée d’artiste, travaillant pour le « commun des mortels » et non pas seulement pour de grandes institutions muséales. Par ses œuvres, il repensa le deuxième art à travers sa forme, sa place et son rôle dans la société. Il ins- talle en 1951 son atelier dans le quartier de Champlevert à Mâcon. C’est là qu’il mettra au point la sculpture sérielle qui est un apport majeur dans sa contribu- tion à l’art. Il prouva son attachement à cette ville en faisant don de cet atelier et de l’ensemble des œuvres qu’il contenait à la municipalité. Cette dernière a entrepris, avec le soutien du Crédit Agricole Centre-est et la Fondation du Crédit Agricole–Pays de France, la rénovation du lieu en 2005 afin de permettre à tous de venir apprécier les sculptures de Descombin sur leur lieu de naissance. L’atelier de Champlevert fut le dernier lieu de création du sculpteur. Dans un souci de transmission de ses valeurs artistiques, le bâtiment a été entièrement rénové.

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Jusqu’aux années quatre-vingt, le sucre était acheminé depuis les Dom-Tom jusqu’à Lyon via Marseille par bateau, puis stocké dans les docks des quais de Saône, dans d’imposants silos d’un bâtiment, logiquement connu sous le nom de Sucrière. Aujourd’hui, ce n’est plus le saccharose qui pénètre en ce lieu unique, mais bien les férus d’art et de culture. Dès 1999,  La Sucrière et son quartier ont vu se mouvoir à leurs pieds les pelleteuses et autres machines industrielles du programme municipal Confluence. Un réaménagement complet du quartier fut engagé, et la Sucrière revint petit à petit à la vie, tout en conservant son âme industrielle authentique. Le Crédit Agricole Centre-est et la Fondation du Crédit Agricole–Pays de France ont pris part aux travaux en permettant la remise en état des plateformes de charge- ment et de déchargement. Le charme de cette vaste construction atypique des années trente fait désormais le bonheur de la Biennale d’art contemporain de la ville de Lyon les années impaires, mais aussi de nombreux rendez-vous culturels tout au long de l’année qui rythment la vie de la capitale des Gaules. En bord de Saône, dans le quartier Confluence, le sucre a laissé place à l’art contemporain, depuis la réhabilitation de l’ancien entrepôt du quai Rambaud. LYON / RHÔNE DES DOCKS RECONVERTIS DANS LA CULTURE

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La commune de La Bâtie-Montgascon, dans le Nord-Dauphiné, est surnommée La Croix-Rousse du Dauphiné . Après les révoltes des canuts en 1831 et 1834, la petite ville iséroise a connu une longue période de prospérité, atteignant jusqu’à 960 métiers à tisser individuels au début du XX e  siècle pour seule- ment 1 000 habitants. Près de cent ans après, en 1987, les machines à tisser en bois avaient presque toutes disparu du paysage local. Avec la volonté ferme de conserver ce patrimoine local inédit, une association est fondée en 1987 par un conseiller municipal et quelques tisseurs. Grâce à leur travail, la Maison du Tisserand dauphinois ouvre ses portes en 1990, proposant une collection complète de machines souvent rares, datant de 1750 à nos jours. Animée par d’anciens professionnels, cette institution locale a déménagé en 2000 dans une ancienne usine de tissage typique, comprenant une toiture à sheds. Loin d’être un simple musée du tissage, le lieu s’est enrichi au fil des années d’un espace consacré à l’histoire locale et, même, d’un sentier nature de cinq kilomètres. Tous ces aménagements atypiques ont été réalisés grâce, notamment, au soutien fort du Crédit Agricole et de la Fondation Crédit Agricole-Pays de France. À La Bâtie-Montgascon, une petite commune du Nord-Dauphiné, le passé tisserand est toujours bien vivant grâce à une association. LA-BÂTIE-MONTGASCON / ISÈRE LE TRAVAIL DES CANUTS MIS EN LUMIÈRE

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À Verdun-sur-le-Doubs, la culture du blé et la fabrication du pain se trans- mettent de génération en génération. Située à une vingtaine de kilomètres de Chalon-sur-Saône, cette petite commune constitue un véritable grenier régio- nal, avec plus de 600km² de terres de blé. Conscient du lien intime qu’entrete- nait son village avec cette céréale, Félix Brunand, historien, conçut, en 1974, la Maison du blé et du pain. Retraçant la mémoire de 70siècles de moisson et de 40 siècles de panification, ce lieu permit de mettre en lumière les techniques de cette culture locale si importante. Devant le succès de cette initiative, il fallut, au début des années 2000, pousser les murs de la maison. Décidée à transformer la petite Maison du blé et du pain en véritable musée national, la municipalité acquit une belle propriété du XVIII e  siècle de plus de 400m² afin de mettre en valeur ce patrimoine local inédit. Appelant en renfort le Crédit Agricole Centre-est et la Fondation du Crédit Agricole – Pays de France, l’opé- ration fut une véritable réussite. Aujourd’hui, ce musée est le fer de lance de toute une région, attirant de nombreux touristes curieux du savoir-faire des meuniers et des boulangers, mais également des mythes et symboles qui entourent le blé et la farine. Ici, les meuniers (et boulangers) ne dorment pas, car leur savoir-faire est mis en valeur à travers un musée national inédit, consacré à l’univers du blé et du pain. VERDUN-SUR-LE-DOUBS / SAÔNE-ET-LOIRE MEUNIER, TU DORS… TON MOULIN VA TROP VITE

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SAINT-ROMAIN-D’AY / ARDÈCHE UN DONJON TRÈS ACCUEILLANT

Le sanctuaire Notre-Dame d’Ay, en Ardèche du Nord, abrite, outre sa célèbre Madone ou Vierge noire, un donjon médiéval devenu depuis 2003 un centre culturel très prisé. Lieu de pèlerinage majeur depuis le XII e siècle, le sanctuaire de Notre-Dame d’Ay, situé à une vingtaine de kilomètres d’Annonay en Ardèche, est connu pour sa chapelle, abritant une Vierge noire qui serait plus ancienne que celles de la cathédrale du Puy-en-Velay ou de la basilique de Fourvière à Lyon. Ce complexe spirituel, bordé par la rivière de l’Ay, ne s’arrête pas à cet édifice religieux mais dispose également d’un château, composé de trois donjons rectangulaires conçus entre le VIII e et le X e  siècle et remaniés aux XV e et XVI e  siècles. Parmi ces trois donjons, le plus ancien a été rénové par l’association Les Amis de Notre-Dame d’Ay avec le soutien du Crédit agricole Centre-est et de la Fondation Crédit Agricole-Pays de France. Accueillant depuis 2003 deux salles d’expositions de 70m² chacune, cet espace est devenu un lieu d’animation locale avec concerts, conférences, présenta- tions d’objets d’art sacré du Haut-Vivarais. Ainsi, tout au long de l’année, des milliers de pèlerins et visiteurs peuvent profiter du calme, ainsi que de l’offre culturelle diversifiée et de qualité.

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Au nord de Lyon, dans la région du Beaujolais, tout tourne forcément autour du vin. Véritable patrimoine local à portée mondiale, le Beaujolais fait le bonheur des amateurs de bonnes bouteilles. Issu du savoir-faire de viticulteurs dont les parcelles sont réparties sur douze AOC différentes, les vins rouges du Beau- jolais sont issus à 99% du cépage gamay. Affichant la volonté de mettre en avant leur terroir, plusieurs producteurs locaux ont décidé en 1989 de penser un moyen original de faire découvrir leur métier. Ainsi, à partir de 1995, trois communes ont progressivement vu naître des «pôles œnologiques» possé- dant chacun leur particularité. À Saint-Jean-les-Vignes , l’Espace Pierres Folles explique la géologie du terroir viticole ; à Theizé , le Château de Rochebonne raconte les vendanges et dévoile les secrets de la vinification ; à Beaujeu , la Maison du terroir beaujolais fait découvrir le voyage du vin et son commerce au fil du temps. Ces sites touristiques ont été réalisés notamment grâce à l’aide du Crédit Agricole Centre-est et de la Fondation Crédit Agricole-Pays de France. Proposant un voyage au cœur de cette région unique en France à travers sa viticulture, ils permettent une découverte interactive de la nature, de l’histoire et de la culture locale. Les vins du Beaujolais sont parmi les crus les plus réputés de France. Afin de mieux comprendre comment ce patrimoine local s’est forgé au fil du temps, trois pôles œnologiques ont vu le jour dans cette région qui s’étend entre Rhône et Saône-et-Loire. BEAUJEU • THEIZÉ EN BEAUJOLAIS • ST JEAN DES VIGNES / RHÔNE PERCER LES SECRETS DU BEAUJOLAIS

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Mécène pour le PATRIMOINE et la CULTURE

Les répertoires de musique baroque et romantique sont foisonnants et incroya- blement forts en émotion. Plusieurs ensembles français d’exception parviennent à faire vivre ces mélodies d’une manière originale. C’est le cas notamment des ensembles Le Concert de l’Hostel Dieu et Les Siècles Romantiques (formation résidente des Grands Concerts de Lyon), tous deux soutenus par le Crédit Agricole Centre-est. La première formation se singularise par une interpréta- tion sensible du répertoire vocal du XVIII e siècle. Sous la direction de Franck-Emmanuel Comte, le Concert de l’Hostel Dieu possède la particularité de mettre en avant un patrimoine musical inédit, constitué par des manuscrits baroques conservés dans les bibliothèques de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En outre, ses musiciens convient le public à des créations transversales et interdisciplinaires dans le cadre d’échanges artistiques avec des metteurs en scène, des chorégraphes... L’ensemble se produit autant en France qu’en Chine ou en Inde. Quant à l’ensemble Les Siècles Romantiques, il consacre son travail à mettre en lumière le patrimoine romantique injustement oublié tout en proposant, en parallèle, des relectures de grands standards. Emmenés par leur directeur musical Jean-Philippe Dubor, les 120 musiciens ont l’habitude de fouler les scènes prestigieuses telles que le festival de La Chaise-Dieu. Avec leur approche singulière de la musique baroque et romantique, les ensembles Le Concert de l’Hostel Dieu et Les Siècles Romantiques font vivre les pièces de ce patrimoine musical magique. LYON / RHÔNE DU TYMPAN VERS LE CŒUR

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MIEUX VIVRE ENSEMBLE La maturité et la modernité d’une organisation se mesurent à sa capacité à s’occuper des plus fragiles.

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LA FERME DE LA GUYE DE JONCY LA FERME DU BONHEUR

Tout a commencé sur une plateforme de financement participative appelée Les Petites Pierres, afin de financer le projet de l’association Bricologis : mettre en place des ateliers de bricolage et un lieu d’échanges de compé- tences à Vaulx-en-Velin. Grâce aux dons, dont la moitié a été apportée par le Crédit Agricole, l’association, créée en 2016, a investi ce local au cœur du quartier prioritaire du Mas du Taureau. C’est un lieu ouvert et convivial, qui s’adapte aux besoins et aux implications des usagers. Tous ceux qui sou- haitent bricoler, inventer leur mobilier, fabriquer des jardinières ou pratiquer la pose de carrelage et la peinture sont les bienvenus. Ici, une seule règle est à observer scrupuleusement, le « faire par soi-même», talent que l’on peut révéler en côtoyant les membres de l’association. Pour lutter contre la précarité économique et l’isolement, renforcer les liens entre voisins, Bricologis met à disposition des visiteurs des équipements mutualisés comme des petits consommables ou encore un accès Internet. Les usagers ont alors tout le loisir de partager des projets, d’échanger des savoirs. Déjà, des boîtes à café, tabourets, portes poncées et peintes, jardinières verticales, penderies, boîtes à partage, étagères, meubles d’ordinateur, jeux en bois, petites chaises, tables basses et décors de théâtre ont vu le jour. des professionnels et des habitants d’un quartier prioritaire pour casser l’isolement et créer du lien. Une jeune association du Rhône a un credo : le bricolage comme vecteur du bien vivre ensemble. Elle rassemble BRICOLOGIS UNE PASSION À PARTAGER

Tôt le matin, un groupe d’une vingtaine de personnes, hommes et femmes, se dirige vers la Ferme de la Guye. Ils viennent de communes aux alentours rejoindre leurs collègues vivant sur place. Ensemble ils prépareront des confi- tures, des charcuteries, et autres gourmandises à base de produits issus de l’agri- culture biologique. D’autres partiront créer et entretenir des espaces verts. Cet établissement bucolique accueille une cinquantaine d’hommes et de femmes entre 20 et 45 ans, reconnus travailleurs handicapés (mental, psychique ou phy- sique). En 2000, c’est grâce à la volonté de parents d’enfants inadaptés qu’un centre d’aide par le travail a été créé, voulant réunir trois valeurs fondatrices : local, bio et solidarité. Cinq ans plus tard, la ferme est devenue un établissement et service d’aide par le travail (Esat). Parmi les partenaires de cette structure, le Crédit Agricole Centre-est et la Fondation Crédit Agricole-Pays de France sont un soutien de la première heure. En dix-huit ans, la marque La Ferme de la Guye a su s’imposer dans les rayons épicerie fine de nos supermarchés. Aujourd’hui, ses mets de gourmets sont commercialisés partout en France et jusqu’en Italie et en Suisse. Alors, si d’aventure, vous passez par Joncy, arrêtez-vous près de la rivière dans cette ferme du bonheur où des délices vous attendent. Pour vous mettre l’eau à la bouche, citons quelques spécialités maison : la confiture de framboises épépinées, le délicieux pâté en croute, ou la fameuse terrine de porc au cassis… Au bord de la rivière de la Guye, à Joncy, petite commune au nord de Mâcon, se niche une ferme pas comme les autres. Quelque cinquante personnes y travaillent, la moitié y vit, tous cultivent le bonheur de produire bio.

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logées pour favoriser le retour à l’estime de soi, l’acquisition de l’autonomie et la reprise de liens sociaux. « Il m’a semblé qu’on n’allait pas régler le pro- blème du mal-logement uniquement à travers de l’humanitaire», indique le fondateur devenu prêtre en 1987. «La grande urgence est de penser l’acte de construction autrement, via la diversité sociale. Pour bâtir cette mixité, qui est vraiment le projet d’Habitat et Humanisme, il fallait se donner des moyens, et seule l’entreprise pouvait les avoir. » C’est ainsi qu’a débuté le mécénat avec le Crédit Agricole. La banque mutualiste s’est reconnue dans cette recherche de solutions à apporter à des situations de grande souffrance sociale. «Entre Habitat et Humanisme et le Crédit agricole Centre-est, c’est plus de vingt ans de convictions partagées et d’initiatives audacieuses en faveur du logement avec un même objectif : un toit pour chacun, point de départ d’un avenir possible», raconte Raphaël Appert, directeur général du Crédit Agricole Centre-est. DES INITIATIVES INNOVANTES Depuis un quart de siècle, le Crédit Agricole Centre-est, tour à tour mécène, collecteur de fonds solidaires, investisseur, garant, etc. aide Habitat et Huma- nisme Rhône à développer des projets originaux pour mieux répondre aux besoins des familles en difficulté. «Nous avons la volonté toujours renouvelée d’accompagner les initiatives, d’inventer des solutions ensemble et nous par- venons à de belles réussites : l’opération Une clé pour les mal logés avec les étudiants, le chantier de restauration des prisons de Lyon Vie grande ouverte, la transformation de conteneurs en logements, ou encore la création de deux escales solidaires, pour ne citer que quelques exemples.» Car bien d’autres pro- jets scellant cette amitié solidaire sont en route. Comme dit le père Devert : «L’avenir est au partage !»

HABITAT ET HUMANISME UNE AMITIÉ D’UN QUART DE SIÈCLE

«Comment peut-on travailler pour que l’acte de bâtir ne soit pas un acte qui sépare mais qui permette plus de cohésion sociale et plus d’attention à l’égard des personnes en situation de grande fragilité ?» C’est par cette inter- rogation empreinte d’esprit d’entreprise et de soif de justice que le Lyonnais Bernard Devert, professionnel de l’immobilier, a imaginé Habitat et Huma- nisme. En 1985, il crée à Lyon l’association qui agit en faveur du logement et de l’insertion des personnes en difficulté. Aujourd’hui, la fédération Habitat et Humanisme, reconnue d’utilité publique, regroupe plus de 55 associations locales et couvre 80 départements. REGARDER DANS LA MÊME DIRECTION Les missions d’Habitat et Humanisme sont plurielles : permettre l’accès des personnes seules et des familles en difficulté à un logement décent à faible loyer ; contribuer à la mixité sociale dans les villes en privilégiant les loge- ments situés dans des quartiers «équilibrés»; accompagner les personnes Un mécénat solidaire de vingt-cinq ans lie Habitat et Humanisme et le Crédit Agricole Centre-est. De nombreux projets ont éclos grâce à ce partenariat solide et solidaire. Retour sur des liens qui ne sont pas près de se rompre.

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SOLIHA UN LOGEMENT DÉCENT POUR TOUS

Depuis plus de soixante ans, le mouvement créé par l’Abbé Pierre symbolise la deuxième chance, EMMAÜS UN TOIT POUR UNE COMMUNAUTÉ EN OR

Le 1 er réseau associatif national de l’amélioration de l’habitat voit le jour en 2015. Le mouvement Solidaire pour l’habitat (SOLIHA) est né de la fusion des mouvements Pact (Propagande et action contre le taudis), et Habitat et Développement. Ces deux derniers ont été fondés dès 1920. Les bénévoles et les militants voulaient tirer la sonnette d’alarme et interpeller les pouvoirs publics sur l’inconfort et l’insalubrité de l’habitat dans les villes, mais aussi dans les campagnes. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les deux asso- ciations se développent rapidement et mènent des actions en faveur de l’amé- lioration de l’habitat. Dès lors, ces organismes vont évoluer dans leurs missions face aux différents besoins induits par la société, jusqu’à leur fusion. La fédé- ration, au travers de ses associations régionales, propose des solutions habitat pour les populations en difficulté. Partageant des valeurs communes telles que le système coopératif, la proximité, la solidarité et la volonté d’être utile au territoire, le Crédit Agricole a décidé de soutenir SOLIHA Rhône-Alpes. Ce par- tenariat favorise prioritairement l’insertion des jeunes de moins de trente ans en leur proposant un logement tremplin, mais plus largement toute personne en grande précarité. SOLIHA résonne comme l’union de la solidarité et de l’habitat. Derrière le mot, un mouvement dont l’origine date d’un siècle. Si les actions de l’association ont évolué, les membres restent animés par un même objectif : un logement de qualité pour tous.

Un compagnon d’Emmaüs se met au service d’une communauté dans laquelle il est accueilli pour se réinsérer dans la société et vivre dignement. Trier, réparer, vendre des dons de toutes sortes (meubles, livres, linge, vaisselle, jouets) est sa semaine de travail type, en échange d’un logement décent, de la nourriture, des habits, ainsi que d’un revenu de plus de 300 euros en guise d’argent de poche. Ce système solidaire fonctionne depuis des décennies grâce à l’implica- tion de bénévoles qui gèrent la communauté et aident les compagnons dans leur labeur. À Bogy-en-Vivarais, plus d’une trentaine de bénévoles participent activement au bon fonctionnement de l’association. Installés dans une ancienne ferme depuis la fin des années quatre-vingt-dix, les compagnons ont vu leurs conditions de vie s’améliorer en 2017 quand leur bâtiment a été restauré et agrandi. À la cuisine rénovée, la salle à manger, la buanderie et la chaufferie s’ajoutent de nouvelles chambres pour accueillir davantage de personnes défavorisées. Avec la Fondation Crédit Agricole Solidarité et Développement, le Crédit Agricole Centre-est a voulu être aux côtés des bénévoles, de ces femmes et hommes réhabilités socialement par la fraternité et le travail, en apportant notamment une aide financière, logistique, ainsi qu’un soutien moral. la solidarité et la mise en valeur de personnes écartées par notre société. Nombre de bénévoles font preuve d’un extraordinaire dévouement, comme en Ardèche.

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LA DEMEURE SOURCES VIVES DE PARAY-LE-MONIAL VIVRE COMME UNE GRANDE FAMILLE

LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI TENDRE LA MAIN

Les années cinquante voient la crise du logement sévir en France. À Lyon, de nombreux décès touchent des hommes sans famille ni ressources qui passent la nuit sous les ponts. Touché par cette misère, un professeur de français leur distribue des couvertures et en héberge certains. En mai 1950, cet homme, Gabriel Rosset, accompagné de Georges Belleville et Henri Tournissou, crée l’association LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI. Une équipe de béné- voles, les «serviteurs», ouvre les portes du premier centre d’hébergement de l’association pour les «Passagers». Depuis près de soixante-dix ans, des bénévoles et des salariés viennent en aide aux personnes isolées (hommes ou femmes) et aux familles en très grande difficulté. LE FOYER leur propose des solutions d’hébergement d’urgence et d’insertion, d’accueil de jour, de soins, d’hygiène, d’accompagnement social et d’aide à l’insertion profession- nelle. Chaque année, environ 5000 personnes différentes sont suivies dans les diverses structures. «LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI a poussé comme un arbre, branche par branche, bourgeon par bourgeon, le tout se mettant en place année après année», résumait Gabriel Rosset. Depuis 2005, à travers l’opération de mécénat Les Arbres de la solidarité, le Crédit Agricole Centre-est soutient chaque année un projet singulier du FOYER pour améliorer le quotidien des plus démunis qui y sont accueillis. Les «Passagers» le connaissent bien. LE FOYER a été fondé en 1950 à Lyon par Gabriel Rousset. Là, ils peuvent trouver une quiétude, une écoute et une aide.

Les Demeures Sources Vives ont été créées par le D r Lamarche, ancien directeur des hôpitaux psychiatriques de Tunis dans la première moitié du XX e siècle. En 1942, les personnels et les malades doivent partir se réfugier dans un vil- lage. Ils rénovent ensemble un bâtiment, créant aussi un jardin. Le constat est saisissant : les troubles psychiques ont diminué et, en conséquence, les médicaments. Quelque trente ans plus tard en France, le D r Lamarche crée Les Demeures Sources Vives en achetant une maison à Neyrac, en Ardèche, où sont accueillis des résidents, malades psychiques. En 2015, Éric Chevallier et Denis Lathuilière, confrontés dans leur famille à cette problématique de la maladie psychique, fondent l’association Demeure Sources Vives de Paray- le-Monial afin de gérer une maison pour huit personnes en difficulté psy- chique. Les résidents, locataires d’une chambre, bénéficient de lieux com- muns et vivent comme une grande famille sous un même toit. Avec l’aide d’un membre de soutien, chacun y effectue sa part de tâches ménagères (cuisine, entretien, etc.) le matin, et l’après-midi, diverses activités sont pro- posées. Dans le cadre du programme Solidarité Logement, le Crédit Agricole subventionne cet environnement fraternel et convivial qui encourage, aide et accompagne ces personnes dans leur recherche d’équilibre, d’autonomie et d’épanouissement dans la société. Les personnes en difficulté psychique font souvent face à la solitude. Des lieux de vie permanents où règnent le bien vivre ensemble et la convivialité existent cependant.

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DES PARTENAIRES PRÉSENTS AU QUOTIDIEN Deux décennies plus tard, quelque 10000 jeunes ont été accueillis dans les 36 centres sportifs ouverts par l’association en Rhône-Alpes, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Des chiffres à la hauteur de la débauche d’énergie consentie par les fondateurs de l’association, mais aussi de l’implication de ses partenaires, qu’il s’agisse des collectivités ou des entreprises du secteur privé. Car, à l’image du Crédit Agricole, qui s’est engagé auprès de Sport dans la ville, le budget de fonctionnement de l’association est assuré à hauteur de 80 % grâce au concours de ces soutiens infaillibles. Un engagement qui ne se limite d’ailleurs pas au fonctionnement quotidien de Sport dans la ville. Ainsi en 2016, le Crédit Agricole s’est impliqué dans l’organisation d’un «tournoi solidaire» pendant le championnat d’Europe de football, en finançant la construction d’un terrain à cet effet. UNEPASSERELLEVERSL’INSERTIONSOCIALEETPROFESSIONNELLE Partenaires financiers, les entreprises qui accompagnent Sport dans la ville au quotidien jouent également un rôle majeur dans les programmes d’insertion sociale et professionnelle proposés par l’association. À partir de l’âge de 15 ans, Sport dans la ville invite les jeunes à s’inscrire dans le programme Job dans la ville. Ceux qui le font s’engagent à être assidus et à respecter des règles de bon comportement. Coachés par un responsable insertion, salarié de l’association, et par des parrains volontaires et bénévoles, issus du monde de l’entreprise, ils prennent ainsi contact progressivement avec le monde du travail. Suprême récompense, chaque année, une quarantaine de jeunes parmi les plus méritants partent à la découverte des États-Unis, de l’Angleterre, du Brésil ou de l’Inde, dans le cadre d’un programme d’échanges international.

SPORT DANS LA VILLE LE SPORT AU SERVICE DE L’INSERTION

Lorsque Nicolas Eschermann, président, et Philippe Oddou, directeur général, tous deux issus d’EMLyon, ont eu l’idée de créer l’association Sport dans la ville en 1998, ils n’avaient assurément pas prévu qu’ils seraient impliqués, vingt ans plus tard, dans l’aventure des Jeux olympiques d’été. C’est pourtant la «récompense» que le comité d’organisation de Paris 2024 leur a offert, en les intégrant dans son volet social et sociétal. Que de chemin parcouru entre- temps ! À l’origine, les deux amis avaient eu l’idée de créer des centres sportifs au cœur des quartiers pour aller à la rencontre des jeunes. Autour de terrains de football et de basket, ils voulaient créer un dialogue et emmener les volon- taires vers des parcours d’insertion professionnelle. Avec une cible identifiée très précisément : les jeunes de 6 à 22 ans. Créée il y a tout juste vingt ans, l’association Sport dans la ville a déjà accompagné plus de 10000 jeunes dans leur parcours d’intégration. Par la pratique du sport, dans un premier temps, mais aussi par une immersion progressive dans l’univers professionnel.

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60 000 REBONDS L’ÉCOLE DU « JAMAIS RENONCER »

LES ENTREPRISES POUR LA CITÉ L’ENTREPRISE AU CŒUR DES ENJEUX SOCIÉTAUX

Le regard qu’une société jette sur la faillite en dit bien plus que de longs discours. Considéré comme une simple étape dans la vie d’une entreprise de l’autre côté de l’Atlantique, l’échec est stigmatisé en France. Inimaginable pour Philippe Rambaud, lui-même confronté à une faillite et convaincu que, der- rière les 60000 dirigeants victimes chaque année d’un tel accident de par- cours, ne se cachent pas autant de nullités. De ce constat et de ses échanges avec Jacques Attali est née l’association 60000 Rebonds. Une idée détonnante, presque poétique, qui repose sur la greffe du bénévolat dans le monde de l’échec entrepreneurial. Une demi-décennie plus tard, l’association fédère der- rière elle des partenaires comme le Crédit Agricole, venus de l’univers de la banque, de l’industrie, des services … et elle a réussi le pari de redonner le goût du défi à des entrepreneurs qui avaient connu la liquidation. Ne jamais renoncer et faire de ce traumatisme un atout supplémentaire, tel est le message que désormais Guillaume Mulliez et son équipe de 600 bénévoles transmettent désormais dans une vingtaine de villes de l’Hexagone. En 2018, quelque 130 entrepreneurs en rebond d’Auvergne-Rhône-Alpes devraient bénéficier de cette initiative. Et si de l’échec naissaient les plus belles réussites, aussi bien humaines que professionnelles ? Partant de ce postulat incongru, Philippe Rambaud a eu l’idée de créer son association. Pour le plus grand bonheur de plusieurs milliers d’entrepreneurs.

Née il y a plus de trente ans d’une vision audacieuse de Claude Bébéar, l’asso- ciation Les entreprises pour la cité a largement contribué à changer la per- ception de l’entreprise. Car, pour ce dirigeant à la fibre sociale affirmée, les entreprises privées ont besoin d’une société en bonne santé pour être en mesure de bien se développer elles-mêmes. Le discours de la méthode de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) avant l’heure. Au quotidien, cette philosophie innovante irrigue les projets portés par plus de 250 entre- prises, que l’association accompagne dans leurs actions de RSE aux enjeux humains clairement identifiés : accès à l’emploi, éducation, partenariats soli- daires... Ainsi, depuis 2011, le Crédit Agricole Centre-est accueille dans ses locaux des collégiens dans le cadre du programme Un jour, un métier. Décou- verte du service courrier, puis du monde des chèques, visite guidée de la Fabrik (showroom des innovations), présentation de l’activité de reprographie… Une visite exhaustive des lieux et une prise de contact, qui leur permettent de mieux appréhender le monde du travail, d’intégrer la pleine dimension des métiers qui leur sont présentés et de faciliter leur orientation scolaire et, au-delà, professionnelle. Fini le temps où l’entreprise se concentrait uniquement sur sa vocation économique, loin des problématiques qui agitent la société. Désormais, sa croissance est interdépendante d’un environnement en bonne santé.

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