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Après Langon, nouveau changement de décor. Enrichie des eaux de la Chère et du Don, la Vilaine trace maintenant un cours incertain parmi des marais qui s’étendent sur plusieurs kilomètres.

faute de chemin de halage, suivre le feuve par ses berges est parfois difcile. Pourtant la vallée de la Vilaine fait un excellent fl conducteur pour explo- rer cette partie trop peu connue de la Bretagne inté- rieure. Pour rester au plus près de l’eau, à défaut d’un bateau, la meilleure solution consiste à prendre le train entre Rennes et Redon : la voie ferrée ofre nombre de points de vue exclusifs sur la Vilaine.

Des jardins donnant sur l’eau, puis l’ancien moulin du Boël

Le charme du voyage en vallée de la Vilaine tient pour beaucoup à l’alternance des atmosphères rencontrées, tantôt bucoliques, tantôt sauvages. À Pont-Réan, on s’émerveille de ces jardins coquets donnant sur l’eau, avec leur kiosque et leur ponton auquel est amarrée une barque. Puis il y a le site de l’ancien moulin du Boël, qui ne laisse pas imaginer que la capitale de la région Bretagne se trouve à une douzaine de kilomètres tout au plus. Plus loin, la val- lée s’élargit et s’ouvre sur de grands espaces, comme on peut l’apprécier à Pléchâtel depuis le point de vue de la Croix-des-Jeunes. Mais le plus beau se trouve en amont de Saint-Malo-de-Phily, où la Vilaine dessine un cadre somptueusement sauvage. Après Langon, nouveau changement de décor. Enrichie des eaux de la Chère et du Don, la Vilaine trace maintenant un cours incertain parmi des marais qui s’étendent sur plusieurs kilomètres. Le feuve se fait mystérieux, et bien qu’il marque la limite entre les départements d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique, il demeure invisible depuis la terre ferme. Dans les faubourgs de

ser jusqu’à des profondeurs atteignant 15 mètres en certains points ? On y apprend aussi que l’étang de Bazouges-sous-Hédé est artifciel : creusé sur la ligne de partage des eaux entre l’Atlantique et la Manche, il sert de réserve pour maintenir une profondeur d’eau sufsante dans le canal. Au terme de ce voyage bucolique, l’arrivée à Rennes fait passer, sans tran- sition, de la campagne profonde à la ville. Tout au plus se sera-t-on étonné, après Betton, de la circu- lation intense des cyclistes, joggers et autres mar- cheurs sur les bords du canal. Heureux Rennais qui se rendent en ville à pied ou à vélo sans avoir à subir le bruit et les gaz d’échappement ! À peine entrés dans le faubourg, les voici sur les quais de l’écluse Saint-Martin, à tout juste cinq minutes du centre historique de la ville… En quittant Rennes par la Vilaine, on ne tarde pas non plus à retrouver la verdure, la rivière dessinant des méandres pares- seux à travers une campagne doucement vallonnée, couverte de prés et de pâtures. Malheureusement,

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