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Un petit menhir à côté d’un arbre solitaire: c’est le Tombeau de Merlin qui, dans une sobriété espérances. Nombre de visiteurs viennent y déposer un vœu sous la forme d’un message glissé dans une anfractuosité de la roche. absolue, accueille les plus folles des

Son « temple de la Table ronde », la proximité immé- diate du Miroir-aux-Fées et du Val-sans-Retour, ont fait de Tréhorenteuc le point d’accès privilégié à la forêt de Brocéliande. Le premier objet qui s’impose au regard, près de l’église, est la statue en bronze d’un prêtre à l’air sévère : l’abbé Gilard, recteur de la paroisse entre 1942 et 1953. C’est lui qui transforma l’église en un sanctuaire arthurien où l’Évangile est traité de manière quelque peu ésotérique, comme en prévient cette mystérieuse inscription à l’entrée de l’édifce : « La porte est en dedans ». Mais la signifcation de ce message importe moins que la beauté du lieu, qu’il s’agisse de la splendeur des vitraux inspirés par la quête du Graal, ou de l’éclat de la mosaïque au cerf blanc et aux lions rouges sur fond d’or. À quelques minutes à pied depuis l’église de Tré- horenteuc, le Miroir-aux-Fées conserve le souvenir des fées Viviane et Morgane, qui venaient s’y mirer.

Comme elles, il faut y venir très tôt le matin quand, dans le calme absolu de l’aurore, la surface de l’eau réféchit les images aussi bien qu’une glace. L’atmos- phère du petit jour vous trouve naturellement dis- posé à accueillir les légendes comme des vérités his- toriques. Ainsi donc, Viviane était une fée redoutable qui proftait honteusement de l’amour que Merlin lui vouait pour soutirer à l’enchanteur des recettes magiques qu’elle appliquait à de noirs desseins. Quant à Morgane, sœur du roi Arthur, elle ne pouvait se consoler d’avoir été trahie par son amant. Pour se venger des hommes, elle enfermait dans le Val-sans- Retour les chevaliers qui, pendant leur interminable quête du Graal, avaient trahi leur serment de fdélité à la dame de leurs pensées. Précisément, l’étang du Miroir-aux-Fées est alimenté par le ruisseau qui coule dans la vallée encaissée dite Val-sans-Retour. Un sen- tier s’y engage, donnant accès à l’enfer où les che- valiers infdèles étaient condamnés à errer sans fn.

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I L L E - E T - V I L A I N E

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