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AVOIRDESPROJETS # mode de vie

Vivre dans un écovillage FONDÉES SUR DES VALEURS ÉCOLOGIQUES ET DE VIVRE-ENSEMBLE, CES STRUCTURES PROPOSENT UNE NOUVELLE FAÇON D’HABITER. VOICI CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT D’ADOPTER CE MODE DE VIE. Par Raphaëlle Pienne. Photographies: Nanda Gonzague, Thomas Louapre/Divergence, Céline Gaille/Hans Lucas.

NOS EXPERTS

Mathieu LABONNE Président-directeur général de la coopérative Oasis

Ramïn FARHANGI Cofondateur de l’écovillage de Pourgues (Ariège) et formateur

aire son « retour à la terre » et adopter unmode de vie communautaire

Farhangi, cofondateur de l’écovillage de Pourgues (Ariège) et animateur d’une formation pour des personnes souhaitant intégrer ou créer un écovillage. «Le premier aspect suppose un certain rapport à la nature, à la consommation… une envie de faire une transition vers unmodèle durable. Le second aspect, qui est moins connu, concerne lemodèle d’organisation. Il y a une intention d’horizontalité dans les relations humaines » , explique-t-il. Recherche de la sobriété et vie collective font partie des grandes caractéristiques des écovillages. « Il y a aussi toujours des raisons d’être, ce qui fait que les gens se rassemblent. Il est important de bien clarifier pourquoi on vit ensemble, ce que l’on porte comme valeurs » , ajouteMathieu Labonne. Chaque écovillage s’organise autour d’un projet commun soutenu par ses habitants, souvent précisé dans sa charte. Là aussi, les exemples sont très variés, et le projet pourra être orienté vers la recherche d’autonomie énergétique ou alimentaire, la solidarité entre générations, unmodèle pédagogique alternatif, la spiritualité, le végétarisme, l’art… UN INVESTISSEMENT PERSONNEL ET COLLECTIF La vie collective en écovillage n’implique pas forcément de tout partager, et beaucoup de ces lieux fonctionnent autour du principe « vivre ensemble, chacun chez soi ». En revanche, elle se caractérise par la prise de décisions en commun. Les écovillages ont

semble être une idée tout droit sortie des années 1960 et 1970. On avait alors vu ce type d’expérience fleurir dans le Larzac, l’Ariège ou les Pyrénées. Mais la plupart ont fait long feu, décourageant sans doute les suivantes. « Pendant vingt ans, quasiment aucun projet ne s’est créé en France. Mais depuis une dizaine d’années, cela change très vite et le nombre de projets amême explosé avec le confinement. Les gens ont envie de vivre autrement » , observeMathieu Labonne, président-directeur général de la coopérative Oasis, une organisation qui accompagne la création de ce type de lieu de vie (écovillage, éco-hameau, habitat participatif). Sur son site, Cooperative-oasis.org, plus de 250 projets aboutis et plus de 570 en cours de réflexion ou de réalisation sont recensés. UNE TRANSITION VERS UNMODÈLE DURABLE Les écovillages d’aujourd’hui ne ressemblent plus tellement à leurs ancêtres soixante- huitards. Rassemblant de quelques foyers à plusieurs dizaines de familles, ils sont plus oumoins éloignés des centres urbains et prennent des formes très variées. Pour certains projets, il s’agira de rénover des bâtis anciens, quand d’autres s’incarneront dans la construction de bâtiments neufs. « Le terme écovillage recouvre des réalités très différentes, mais on y retrouve toujours deux aspects: l’écologiematérielle et humaine » , décrit Ramïn

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