ICI LCL AVRIL

continuer à investir leur épargne dans les fonds euros, les assureurs, soumis à des règles prudentielles très strictes, ne peuvent pas faire autrement que d’acheter des titres obligataires qui ne rapportent plus rien ou presque. Pis, si l’on tient compte d’une inflation de 1,1 % pour l’an passé, selon l’Insee, et si l’on défalque les 17,20 % de prélèvements sociaux obligatoires, les fonds euros ne rapportent quasiment plus rien. Même s’ils ont été performants par le passé, ils continuent pourtant d’être largement plébiscités puisqu’ils ont drainé 73 % des nouveaux versements en 2019, selon la Fédération française de l’Assurance. LES UNITÉS DE COMPTE, DES SUPPORTS QUI PEUVENT RENDRE FRILEUX La principale caractéristique des fonds euros classiques est d’offrir une protection totale de l’épargne. Le capital investi est en effet garanti (parfois brut des frais de gestion, c’est-à-dire minoré de ce coût), à quelque moment que ce soit. Ces fonds délivrent également un rendement régulier et sont assortis d’une liquidité permanente qui vous permet, n’importe quand, de récupérer votre épargne. Pour les autres supports accessibles au sein des contrats d’assurance-vie multisupports, ou supports en unités de compte, la logique est toute autre. Ces unités de compte ont des sous-jacents risqués (actions, immobilier, etc.) et ne comportent ni protection du capital investi – dont l’évolution dépend de la santé des marchés boursiers – ni rendement régulier. Et même si, sur le long terme (de cinq à huit ans, idéalement), ces supports ont fait la preuve qu’ils présentaient des perspectives de gains largement supérieures

à celles des fonds euros, y basculer du jour au lendemain une partie de son épargne peut légitimement faire peur… ENTRE LES DEUX, LES FONDS EUROS ATYPIQUES Àmi-chemin entre les fonds euros classiques et les supports en unités de compte, il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour diversifier vos avoirs, en fonction de votre âge, de votre capacité à accepter ou non des risques de perte en capital, de la composition de votre ou long terme, et donc faire passer une partie de son épargne du fonds euros vers d’autres supports, les épargnants vont inévitablement devoir s’appuyer sur les recommandations des professionnels. Le conseil va devenir primordial. L’AVIS D’EXPERT Philippe CREVEL Directeur du Cercle de l’épargne “ Pour obtenir plus de rendement, il faut une prise de risque certaine “ Lorsqu’on regarde les écarts de taux des fonds euros, y compris au sein d’une même compagnie d’assurances, on voit désormais que pour obtenir plus de rendement, il faut une prise de risque certaine au sein du contrat d’assurance-vie. Autrement dit, tout dépend et tout va dépendre de plus en plus du comportement des épargnants. Pour réadapter son allocation d’actifs à ses objectifs patrimoniaux à court, moyen

UN ACCÈS AUX FONDS EUROS LIMITÉ La plupart des assureurs restreignent désormais les possibilités d’investissement sur le fonds euros. Il n’est ainsi plus possible d’y loger 100 % de son épargne nouvelle, mais entre 90 à 70 % en moyenne selon les compagnies et les contrats, le reste devant être dirigé vers des supports en unités de compte. Autre type d’incitation forte vers les supports sans garantie du capital, l’augmentation des frais d’entrée sur les fonds euros ou, de façon corollaire, la diminution de ces mêmes frais pour les supports en unités de compte.

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