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influencée dans ses décisions par ses propres fils, l’aîné de Bernard dépose un recours contre cette nomination. Pour éviter d’amplifier les tensions familiales, elle aimerait alors que la gestion des affaires de sonmari, tant sur le plan de sa santé que de son patrimoine, soit confiée à une personne extérieure à la famille. L’état de santé de Bernard étant devenu réellement préoccupant, Françoise pense donc qu’il serait préférable qu’il soit mis sous tutelle. En privilégiant cette solution, Françoise sait que son époux perdra tout pouvoir de décision au profit de son tuteur et

La maladie neurodégénérative d’une personne est un facteur de mise sous protection juridique.

qu’il sera désormais jugé incapable d’agir dans son intérêt. Le tuteur pourra en effet effectuer tous les actes de gestion courante de la vie de Bernard sans le consulter. Contrairement aux trois autres options envisagées, la tutelle se révèle un choix très lourd. Et ce, autant sur le plan humain qu’administratif. Elle nécessite par ailleurs un certain laps de temps avant de pouvoir êtremise en place et, surtout, implique une décision de justice. En revanche, elle s’avère sécurisante pour Françoise et les enfants car l’action du tuteur est contrôlée. Non seulement celui-ci a l’obligation de remettre chaque année un compte de gestion au greffe du tribunal,mais il peut en plus être surveillé par un subrogé tuteur, également nommé par le juge. Plus rassurant encore, il doit obtenir l’accord de ce dernier pour réaliser des actes de disposition au nomde Bernard et peut être remplacé si unmembre de la famille le réclame. Mieux, une fois lamise sous tutelle de Bernard actée, Françoise n’a plus à s’inquiéter durant plusieurs années du régime de protection juridique de sonmari, la durée d’une tellemesure pouvant aller jusqu’à dix ans renouvelables.

Bernard a fait, par exemple l’utilisation d’un placement bancaire. Efficace pour parer à la perte d’autonomie progressive de Bernard, cette option assure à ses proches une plus grande tranquillité d’esprit car la personne nommée peut contester (soit en les annulant, soit en les corrigeant) certaines décisions prises individuellement par Bernard durant cette période. De plus, à la différence de la solution précédente, le tiers désigné pour cettemission est tenu de rendre compte de l’exécution de sonmandat à la personne protégée ainsi qu’au juge. Particulièrement séduisant à première vue, ce choix apparaît cependant peu satisfaisant, à terme, pour Françoise. Car, limitée dans le temps (un an maximum renouvelable une fois), la sauvegarde de justice ne fait que repousser le problème. 4 OPTER POUR LAMISE SOUS TUTELLE Le juge des tutelles a choisi de nommer Françoise commemandataire de son époux dans le cadre de la procédure de sauvegarde. Craignant que celle-ci soit

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