I COMME INFO spécial IMMOBILIER
DOSSIER # DEVENIR PROPRIÉTAIRE
Est-ce le moment de s’installer à la campagne? Avec l’expansion du télétravail, les citadins peuvent se projeter en milieu rural. Régions attractives, immobilier, internet, travail… quelles options s’offrent à vous? Et surtout, comment franchir le pas en évitant les embûches. Par Yves Deloison - Photographies : Jérôme Chabanne/Hans Lucas et Éric Baudet/Divergence P lus de 450000 Parisiens ont fui la capitale pour la province durant le confinement, selon l’Insee. D’autres ont vécu l’expérience comme un détonateur et NOS EXPERTS
rêvent de quitter la ville pour des contrées verdoyantes. «La mobilité résidentielle des métropoles vers les campagnes s’était tassée depuis 2010, pointe Jean-Yves Pineau, directeur des Localos. Depuis, les élus ruraux notent un regain d’intérêt, en particulier chez les jeunes.» Jean Viard, sociologue, rebondit: «Paris a déjà perdu des dizaines de milliers d’habitants. Et ce phénomène touche toutes les grandes villes. Plutôt issus des catégories supérieures, la plupart d’entre eux optent pour des villes situées à une heure de la capitale comme Tours, Rouen, Amiens, ou pour des villages charmants près de zones urbaines à forte image de marque comme Nantes, Bordeaux. » LA RURALITÉ A LE VENT EN POUPE «Outre des retours à la terre, les projets de mobilité se concrétisent aussi par une implantation plus classique dans un bourg, voire une petite ville, dynamisés par une offre de services et d’activités stimulante» , constate Jean-Yves Pineau. Et de citer en exemple Luzy dans la Nièvre, 2000 âmes, qui attire une nouvelle population grâce à une politique active mixant social et culture, ou Saint-Pierre-de-Frugie en Dordogne,
Jean-Antoine MOINS Vice-président au Conseil départemental du Cantal en charge du numérique
Henry BUZY-CAZAUX Président fondateur de l’IMSI (Institut du management des services immobiliers)
Jean-Yves PINEAU Directeur des Localos, collectif de projets en campagne
Jean VIARD Sociologue
village de 470 habitants qui se mourait et compte aujourd’hui épicerie bio, bar- restaurant, éco-centre, école Montessori et bientôt collège, lotissement peu énergivore, école du cirque et, surtout, quelques dizaines de nouveaux habitants âgés de 30 à 40 ans, et 25 enfants. «Il existe des tas de campagnes au Sud et à l’Ouest qu’on identifie facilement parce qu’en zones touristiques ou à forte valeur patrimoniale , constate Jean Viard. D’autres, comme la Meuse, n’attirent pas spontanément mais peuvent vite évoluer à l’occasion d’un événement ou d’une initiative forte. Il suffit parfois de 10 personnes qui s’installent pour
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