GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU
ART ET CULTURE 241
populaire voit volontiers sous la pèlerine un aventurier ou un escroc. L’ART GOTHIQUE (12 e -15 e S.) L’architecture gothique flamboyante orne la façade de la cathédrale St-Gatien à Tours. L’élégance des châteaux bâtis au 14 e s. pour les ducs d’Anjou imprègne au siècle suivant les manoirs (Clos-Lucé à Amboise) et les hôtels urbains à tourelle d’escalier en saillie et hautes lucarnes. Les plus beaux ensembles de maisons en brique à pans de bois datant de cette époque se trouvent à Chinon et à Tours. LA RENAISSANCE (16 e S.) Avant les guerres d’Italie, des artistes italiens avaient déjà été appelés à la cour d’Anjou et de France. La Renaissance n’a donc pas surgi d’un coup de baguette magique à la suite des expéditions d’Italie. Cependant, l’arrivée d’artistes amenés de Naples par Charles VIII, fin 1495, renouvela l’art local. De nombreux châteaux sont élevés en Val de Loire (voir p. 245) . La Renaissance est aussi prodigue en hôtels de ville (Loches) et en hôtels construits pour des bourgeois enrichis dans le négoce et la finance : hôtel Fumé à Poitiers, hôtel Goüin à Tours. L’ école française de peinture s’affirme avec Jean Fouquet (vers 1420-1480), portraitiste et miniaturiste né à Tours (et qui a fait le voyage d’Italie). Le Flamand Jean Clouet, attaché à Louis XII et à François I er , et son fils François Clouet (1520-1572), né à Tours, s’illustrent comme portraitistes des Valois. Léonard de Vinci (1452-1519), appelé par François I er , séjourne dans le Val de Loire à partir de 1516 et meurt à Amboise. Les façades des églises Renaissance s’inspirent de modèles italiens : arcs en anse de panier ou en plein cintre, nombreuses niches abritant des statues. Les églises de Montrésor
(1519-1541), les chapelles d’Ussé (1520-1538) et de Champigny-sur- Veude (entre 1508 et 1543) sont particulièrement intéressantes. ÉPOQUE CLASSIQUE (17 e ET 18 e S.) Tantôt sobre, tantôt surchargée, s’inspirant de l’ art baroque ou de l’art antique, l’architecture Henri IV-Louis XIII présente une grande variété. La symétrie est privilégiée, et une tour abritant l’escalier d’honneur peut remplacer l’ avant-corps . Les portes sont coiffées d’un petit fronton , et les fenêtres hautes sont surmontées par un fronton en plein cintre. Le 18 e s. fait surtout œuvre d’urbanisme : de longues perspectives sont tracées à Tours. LE 19 e ET LE 20 e S. Au 19 e s., l’architecture se libère du carcan classique et s’inspire de toutes les époques en donnant libre cours à son imagination : néoclassique pour les mairies et écoles, néogothique ou néobyzantine pour les églises (St-Martin de Tours) mais aussi pour les châteaux (voir p. 246). Au 20 e s., un regain d’intérêt se manifeste pour le vitrail : figuratifs ou abstraits, des panneaux sortent des ateliers des peintres verriers, dont Max Ingrand (cathédrale et église St-Julien de Tours, chapelle du château d’Amboise). Cousin du vitrail, le gemmail superpose des fragments de verre coloré sans nervure de plomb. Le procédé, initié par le peintre Jean Crotti et le physicien Emmanuel Malherbe Navarre, deviendra un art à part entière dans les mains du frère de ce dernier, Roger Malherbe Navarre (1908-2006), installé à Tours. Parmi les édifices du 20 e s., il faut mentionner le Centre international de congrès Vinci de Tours (1991- 1993) réalisé par Jean Nouvel et le Futuroscope près de Poitiers, conçu par Denis Laming.
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