GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU

Château royal d’Amboise 19

et font depuis quelque temps l’objet d’importants travaux de réaménagement. À l’ombre des tilleuls, la terrasse de Naples domine la Loire. Cyprès, chênes verts, lauriers nobles, charmes et boules de buis jalonnent la promenade. Un buste de Léonard de Vinci se dresse en lieu et place de la collégiale où il fut enterré, laquelle fut détruite pendant la Révolution. Les restes présumés de l’artiste furent alors transférés dans la chapelle St-Hubert. Derrière un cèdre du Liban, un cimetière musulman rappelle que l’émir Abd El-Kader fut mis en résidence surveillée en 1848 à Amboise avec sa famille et sa suite, laquelle comptait près de cent personnes, dont certaines furent inhumées sur place. En 2017, un jardin contemporain, reminiscence lointaine du jardin de Naples conçu par DomPacello daMercogliano pour cettemême terrasse à la fin du 15 e  s. (voir page ci-contre) , a investi le tertre nord avec ses larges carrés tracés au cordeau ; il s’étend jusqu’au moutonnement de boules de buis qui a pris d’assaut l’amphithéâtre de verdure. Complété par le jardin du midi, la ter- rasse de la chapelle et le jardin d’Orient, conçu par l’artiste plasticien Rachid Koraichi, l’ensemble a été labelisé « Jardin remarquable ». Chapelle St-Hubert Bâtie en 1491 en porte-à-faux sur la muraille, la chapelle de style gothique flamboyant – magnifiques frises sculptées – demeure le seul vestige des bâtiments qui longeaient le rempart. Dans le transept se trouve la tombe où sont ensevelis les restes présumés de Léonard de Vinci, mort à Amboise ; unmédaillon à son effigie signale l’empla- cement. Les vitraux , réalisés en 1952 par l’atelier de Max Ingrand, évoquent la vie du roi Louis IX. À l’extérieur, admirables vantaux de style gothique flamboyant et linteau de porte finement sculpté. Dans la partie droite du linteau figure la légende de saint Hubert et, à gauche, l’histoire de saint Christophe. Logis du roi C’est la seule partie du château qui ait échappé aux démolitions ordonnées entre 1806 et 1810. L’aile gothique fut construite par Charles VIII, comme la tour des Minimes qui s’y adosse. L’aile Renaissance en équerre, due à Louis XII, fut surélevée par François I er . La salle des Gardes nobles , où se tenait la garde rapprochée du roi, s’arti- cule autour d’un pilier central, ou « palmier gothique », soutenant l’ensemble. Un escalier à vis mène à la salle des Tambourineurs , du nom des musi- ciens accompagnant le roi dans ses déplacements. Les murs sont ornés d’une tapisserie de Bruxelles du 16 e  s. et le sol de beaux carreaux de terre cuite à fleur de lys. Une statue de Saint Louis (Louis IX) en calcaire, datant du 14 e  s., est disposée en encorbellement sur un mur de la salle. Salle du Conseil (ou salle des États) – Située dans le prolongement de la précédente, elle s’ouvre sous deux vaisseaux de voûte portés par une file de colonnes. Elle est ornée de la fleur de lys du royaume de France et de la queue d’hermine du duché de Bretagne. Au plafond : monogrammes de Charles VIII et Anne de Bretagne (A et C). Belle chaire d’apparat fleur- delisée (16 e  s.). Les meubles de la deuxième aile (début 16 e  s.) évoquent la première Renaissance française. Dans la chambre Henri II , remarquez les décors en trompe-l’œil. Étage supérieur  – Trois salons se succèdent en enfilade : le cabinet Penthièvre conserve notamment une belle gravure de Jacques Rigaud repré- sentant le château au 18 e  s.; la chambreOrléans remet en perspective chrono­ logique la succession des Orléans, de Louis-Philippe (1773-1850) à la mort

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