GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU
Poitiers 149
sections depuis sa création en 1974, il s’est récemment enrichi en intégrant les collections de l’hypogée des Dunes et dumusée Rupert-de-Chèvres, deux établissements de la ville désormais fermés. / En été, une dizaine d’ateliers sont proposés aux enfants (durée : 1h30 ou 2h selon l’âge) . Et, toute l’année, ceux-ci peuvent profiter d’un audioguide à télécharger conçu pour eux, d’animations, de concerts et même organiser leur goûter d’anniversaire au musée. Le bâtiment – Pour les amateurs d’architecture contemporaine, celui-ci vaut à lui seul le détour. Bénéficiant depuis 2015 du label « Patrimoine du 20 e s. », c’est un des très rares exemples d’ architecture brutaliste a en Poitou-Charentes. Avec sa structure en béton brut et verre teinté, ses formes simples et tran- chantes, l’édifice s’inscrit dans la lignée des principes érigés par Le Corbusier. Inauguré en 1974, il est l’œuvre du Poitevin Jean Monge (1916-1991). Celui-ci, récompensé de l’Équerre d’argent pour la bibliothèque universitaire de droit et de lettres de Poitiers (allée J.-Chauvin - sur le campus, 3 km à l’est) , signe ici sonœuvre majeure. Très décriée à l’époque, cette réalisation vaudra à Monge la reconnaissance de ses pairs en étant associé, en 1976, à la rénovation du musée Picasso de Paris. Résolument moderne, le bâtiment de 4500 m 2 , prend néanmoins en compte l’histoire du lieu. Une partie des dépendances de l’ab- baye Ste-Croix, datant des 16 e et 17 e s., ont été conservées, tandis que les ves- tiges gallo-romains a découverts lors des travaux sont intégrés à la section d’archéologie, visibles grâce à une terrasse en surplomb. Archéologie régionale (au sous-sol) – Cette section présente notamment d’étranges gravures magdaléniennes du paléolithique provenant de la grotte de la Marche (Lussac-les-Châteaux, Vienne) et une pendeloque en croissant de l’âge de bronze du Verger-Gazeau (Vienne). Vous remarquerez aussi, autour des vestiges de Lemonum (ancien nom de Poitiers) intégrés au bâtiment moderne, statues et bas-reliefs d’époque romaine, dont un raris- sime marbre d’Athéna du 1 er s. Ne manquez pas la belle évocation du Poitou médiéval (au rdc) avec un verre-reliquaire bleu du 11 e s. de l’abbaye de St-Savin et l’impressionnant chapiteau de la Dispute (art roman). Beaux-Arts – La section débute par la peinture ancienne avec les éléments d’un retable vénitien (vers 1350) et une évocation de Poitiers dans l’art et l’histoire : la Grand’Goule ( T p. 148) en bois polychrome (1677) et Le Siège de Poitiers par l’amiral de Coligny (1619), une des plus anciennes représenta- tions connues de la cité. Le parcours se poursuit jusqu’aux grands courants artistiques des 19 e et 20 e s., notamment l’orientalisme ( Jeune femmemaure de Théodore Chassériau), l’impressionnisme (E. Boudin, A. Sisley), le symbolisme ( La Sirène et le Poète de GustaveMoreau) et les prémices de l’abstraction ( Ferme à Oele de Piet Mondrian). Point fort de la collection, une série de peintures de l’Américaine Romaine Brooks , dont une remarquable Weeping Venus . Sculpture – Dans cette section, vous remarquerez deux marbres du 17 e s. (statue funéraire de Claude de l’Aubespine et le buste de Louis XIII prove- nant du château de Richelieu) et de belles pièces du 19 e s. ( Modèle du gisant de mademoiselle de Montpensier en plâtre de James Pradie, bronzes anima- liers d’Antoine-Louis Barye). La partie consacrée au 20 e s. abrite deux œuvres d’ Auguste Rodin ( L’Homme au nez cassé , L’Adolescent désespéré ) et, surtout, la collection Camille Claudel a , riche de sept pièces, dont un fameux bronze, La Niobide blessée . Toujours pour le 20 e s., le musée expose aussi Les Nymphes de la prairie , bronze d’Aristide Maillol, et la Petite tortue en marbre noir de Max Ernst. Descendez la rue Jean-Jaurès sur 50 m, prenez à gauche la rue Ste-Croix qui longe chevet de la cathédrale, puis tournez à droite dans la rue Arthur de laMauvinière.
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